Pour l’ancien chef de gouvernement Sélim Hoss, le premier pas d’une réforme devrait être de combler les vacances au niveau du cadre administratif et d’y placer des hommes de valeur. Mais le test véritable sera représenté par la capacité à tenir les organismes de contrôle administratif à l’écart des ingérences politiques.
Encore faut-il savoir qu’une réforme administrative au Liban est indissociable d’une réforme générale dans le pays, ajoute M. Hoss, et qu’« il est difficile d’édifier un îlot d’efficience, de probité et de compétence dans un environnement politique rongé par la corruption ». Ainsi, pour l’ancien Premier ministre, il est difficile de dissocier réforme administrative et réforme politique.
Le président Hoss pose deux conditions à une réforme politique : une loi électorale permettant de mettre en place une Chambre capable de demander des comptes à l’Exécutif et une action méthodique destinée à dépasser le confessionnalisme politique considéré comme « source de sectarisme aveugle et d’obstacles à une véritable demande de comptes ».
Par ailleurs, M. Hoss estime qu’une réforme politique doit aller de pair avec une réforme du pouvoir judiciaire, de manière à le prémunir contre les ingérences politiques, ainsi que la mise en application rigoureuse de la loi sur l’enrichissement illicite, « dans un environnement social dominé par la corruption et la multiplication des cas d’enrichissement illicite ». La réforme, conclut M. Hoss, est « un tout indivisible ».
Pour le ministre du Tourisme Ali Hassan Abdallah, une réforme passe par la redéfinition de la nature des fonctions administratives, à la lumière des besoins de la mondialisation et du partenariat euro-méditerranéen. Concentration sur l’efficience, utilisation intensive de la technologie de la communication, simplification des formalités, contractualisation de certaines fonctions, modernisation de la législation sont autant de moyens dont dispose le pouvoir politique pour changer la face de l’administration.
La réponse
de Dory Chamoun
La réponse de M. Dory Chamoun n’est pas très différente de celle du président Sélim Hoss. La réforme administrative ne peut être dissociée d’une réforme des pouvoirs politique et judiciaire, assure le président du PNL, qui est membre du Rassemblement de Kornet Chehwane et l’un des piliers de l’opposition. « L’administration est un miroir de la situation politique. Elle est tenue en otage par certains responsables et avant de parler de réforme judiciaire, il convient de la dissocier du clientélisme confessionnel et politique », affirme M. Chamoun.
« Nous demandons avec insistance l’application de la loi aux particuliers, plutôt que de voir ces derniers imposer leur loi », conclut-il.
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