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Un seul enjeu, le nombre de voix

Visiblement, Henri Pierre Hélou ne sera pas élu d’office pour succéder à son regretté père au siège de député de Baabda-Aley. Mais, à moins d’un coup de théâtre et d’un brusque retournement des clés électorales, l’issue de la bataille est connue d’avance. Le test tournera uniquement autour du nombre de voix décroché par le principal candidat et par ses émules.
Sur le plan des résultats, le succès de Henri Hélou semble assuré pour les raisons suivantes :
– Son père était si populaire qu’il avait réussi à percer la liste parrainée par Joumblatt. Pierre Hélou s’était distingué par son indépendance, sa probité, sa transparence et par sa constante action en faveur de l’intérêt public bien compris, autant comme ministre que comme député. Il n’obéissait qu’à sa conscience, n’était le féal de personne, développait une critique impartiale, et c’est bien pourquoi il n’avait pas retrouvé son maroquin lors de la mise en place du dernier cabinet. Il est normal que la sympathie de l’électorat se reporte sur son fils. D’autant que la tradition du legs et des familles politiques est solidement ancrée dans ce pays. L’ancien ministre Michel Eddé relève de la sorte que les us et coutumes qui régissent notre vie publique autorisent que l’on se regroupe autour du fils, en signe de reconnaissance, de loyauté et d’estime à l’égard d’un disparu aux qualités éclatantes.
– Les forces actives, qui contrôlent en principe la majorité de l’électorat, ont proclamé leur appui à Henri Hélou. De ce fait, les autres candidats voudront surtout marquer le coup, faire acte de présence, au nom d’un respect du jeu démocratique rejetant l’élection d’office. Même si le postulant principal est digne de respect au point que nombre de ses rivaux potentiels applaudiraient volontiers son élection.
– Toujours sur le plan concret, les parties qui s’opposent à Henri Hélou ne se sont pas unifiées, pour espérer remporter la partielle. Il semble très peu probable, dès lors, qu’elles s’entendent pour désigner un seul candidat d’opposition. Cette remarque vaut autant pour Kornet Chehwane que pour d’autres forces concernées.
– Le tableau qui s’offre à Baabda-Aley est totalement différent de celui qui a pu prévaloir lors de la partielle du Metn. Là, il y a eu entre les frères Murr un affrontement que divers leaders ont exploité politiquement ou communautairement. Finalement, après des mouvements divers au sein de chaque camp, la bataille a mis en présence l’opposition et le pouvoir, ainsi que les pro et les antisyriens. Rien de tel à Baabda-Aley, pas de compétition au sein d’une même famille, pas de slogans politiciens marqués et pas de front uni de l’opposition face aux loyalistes.
– Le patriarche Sfeir préfère toujours, pour sa part, un candidat de compromis, pour éviter des heurts. C’était sa position au Metn et il la reprend pour Baabda-Aley. Recevant un candidat, le Dr Imad el-Hajj venu à la tête d’une délégation populaire de la région, le prélat a souscrit aux vues de ceux qui estiment qu’il faut, à la place du regretté Pierre Hélou, un homme compétent. Il a ajouté que d’autres pensent que le délai qui reste à courir n’est pas long. Ce qui conforte l’habitude que la députation demeure dans la même famille, jusqu’à la prochaine élection, dans un an et demi à peine. Mgr Sfeir a ajouté, toujours selon certains, qu’il vaut mieux éviter les affrontements. Cela sans porter atteinte à l’esprit de la démocratie qui permet aux citoyens de s’exprimer librement. Le cardinal a affirmé qu’il ne souhaite exercer des pressions sur personne, qu’il ne cherche pas à ce que quiconque se sente obligé de suivre ses vues propres, que tout le monde est libre de choisir qui il veut, mais qu’il faut retenir la leçon passée, entendre de la partielle du Metn. Il a donc mis en garde contre de nouvelles discordes éventuelles à Baabda-Aley.
– Certaines forces, qui font le compte des législatives de 2005, et des alliances qu’il faudrait alors conclure, ne veulent pas se lancer dans une bataille perdue d’avance contre les Hélou. Ces forces préfèrent économiser leur énergie et leurs fonds. D’autant que la démocratie n’est pas véritablement en jeu, nul ne pouvant contester la valeur de représentation de Hélou.
Émile KHOURY
Visiblement, Henri Pierre Hélou ne sera pas élu d’office pour succéder à son regretté père au siège de député de Baabda-Aley. Mais, à moins d’un coup de théâtre et d’un brusque retournement des clés électorales, l’issue de la bataille est connue d’avance. Le test tournera uniquement autour du nombre de voix décroché par le principal candidat et par ses...