C’ÉTAIT HIER Troisième semaine d’août 1974 (photos)

Les artistes de tout bord continuent d’affluer au Liban, qui pour présenter ses œuvres, qui pour se produire dans les différents festivals et les activités se poursuivent sans se ressembler. Cette troisième semaine d’août 1974 (*) sera marquée essentiellement par une découverte archéologique très importante sur l’autoroute Khaldé-Damour.
12 août : 20 artistes européens (hollandais, grecs, français, allemands… ) exposent au Country Club de Delhamieh à l’initiative de Naïla et de Stephan Kunigk (Naïla née Kettaneh) propriétaires d’une galerie d’art moderne à Munich ; le Casino du Liban publie le programme de son nouveau spectacle, Flash, qui est un petit chef-d’œuvre signé Saad Kiwan, public relations du Casino qui continue, aujourd’hui encore, à concevoir et réaliser des ouvrages représentant autant d’œuvres d’art ; les préparatifs vont bon train pour le Festival de Anjar prévu pour le 6 septembre.
13 août : doublé au Grand Hôtel de Feytroun avec l’élection de Miss Liban international organisée par Raymond Loir comme toujours, et Miss Championnat, une initiative de Samia et Eddy Manneh propriétaire et directeur de la Freddy’s Dancing Academy, rue Georges Picot ; Chasseur de femmes est le titre du nouvel ouvrage de Salem el-Jisr. L’auteur est à son 15e ouvrage humouristique ; Lou Ciéri, la troupe française invitée par le BTJ, se produit à Baalbeck, pas dans le temple, mais à Ras el-Aïn.
14 août : décidément, Papou Lahoud fait du non-stop. Après avoir habillé les acteurs des spectacles libanais, sans compter les costumes des hôtesses de CNT et celles de deux compagnies d’aviation étrangères, elle s’attèle à la tâche pour concevoir et réaliser les costumes du spectacle des Rahbany qui sera, à la rentrée, à l’affiche du Piccadilly; les compères du Théâtre des 10 heures sont partout et font la joie des Libanais : Broummana, Rayfoun, Bickfaya, Beyrouth, Jezzine et autres centres de villégiature. C’est d’un véritable massacre de députés et de ministres qu’il s’agit : les indemnités qu’ils se sont alloués, le port, l’insécurité générale dans le pays, etc. Des sujets récurrents, évidemment ; Toros Siranossian notarie un document unique au Moyen-Orient. Il fait signer à Alec Khalaf un contrat à vie (pour l’Épi Club) à l’instar des vedettes de Hollywood. Et « Alec est fou de joie », lit-on dans Midi-Minuit ; on annonce l’arrivée de Charles Aznavour qui doit se produire au IVe Festival international de Byblos ; on apprend, dans la page carnet, que Beiteddine prépare son festival qui se tiendra au palais à partir du 22 août pendant quatre jours.
15 août : forte représentation de jeunes Libanais à bord du navire-école, le Nevasca, lors d’une de ses croisières à laquelle participaient 1 200 élèves de plusieurs nationnalités ; les leaders libanais vus par le quotidien Keyhan de Téhéran, qui fait des portraits croustillants de « politiciens qui ont fait le Liban » ; Bhamdoun village fait la fête pour toutes les Marie.
16 août : grâce à une affiche sur le Liban, placardée dans 104 universités des États-Unis et qui donnait tous les détails d’un concours organisé par le CNT, deux Américains gagnent des vacances de 16 jours au Liban ; la troupe d’Orange, le Lou Ciéri, fait toujours parler d’elle. Ils sont quatre et c’est une affaire de famille avec papa, maman et leurs deux enfants ; Nefertiti ou le rêve d’Akhenaton, le nouveau roman d’Andrée Chédid, est annoncé pour la fin du mois de septembre.
17 août : le club des jeunes de Jdeidet Marjeyoun inaugure ses activités culturelles. Il a pour but de donner de l’espoir à la population du Liban-Sud qui subit les humiliations depuis la guerre de 1967 ; Jean-Pierre Délifer, dont la renommée a largement dépassé les frontières, signera les costumes du nouveau long métrage de Youssef Chahine, Le moineau ; on raconte qu’il est question, pour Maurice Béjart, de créer un ballet inspiré des chansons d’Oum Koulsoum pour le XXe Festival international de Baalbeck 1975 (qui ne verra jamais le jour).
18 août : découverte importante sur l’autoroute Khaldé-Damour : une basilique chrétienne du VIIe siècle et une voie romaine, la Via Maris. Que sont donc devenus ces vestiges ?

M.C.

(*) Voir « L’Orient-Le Jour » des 2, 9, 16, 23, 30 juin et des 7, 14, 21, 28 juillet et 4 août