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Opposition - Sit-in des aounistes samedi devant le Palais de justice en souvenir du 7 août 2001 « La Syrie ne mettra pas fin à son occupation de plein gré », affirme le CPL

Plus de deux cents militants du Courant patriotique libre (CPL-aouniste) ont manifesté paisiblement samedi devant le Palais de justice pour commémorer les rafles dans les milieux de l’opposition et le tabassage des étudiants des 7, 8, et 9 août 2001.
Le sit-in s’est déroulé sur les lieux où les étudiants avaient été rossés par des agents des services de renseignements en civil le 9 août 2001, à l’ombre d’un important dispositif de sécurité, incluant camions de la Défense civile, Forces de sécurité intérieure et soldats de l’armée et de la brigade antiémeutes. Mais à aucun moment, les forces de l’ordre n’ont eu à intervenir. Au contraire, elles se sont maintenues à distance des militants, jusqu’à ce que ceux-ci finissent par se disperser. Les manifestants ont brandi des portraits du général Michel Aoun et des affiches représentant le portrait du président de la République, le général Émile Lahoud, juxtaposé à des scènes de la ratonnade du 9 août 2001, avec la mention « Vous serez bientôt punis ». Les aounistes ont scandé « Non à la mainmise syrienne » et « Nous voulons que la Syrie se retire du Liban » et ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire, notamment : « Israël est parti, la Syrie demeure. » Ils ont également brandi un calicot sur lequel on pouvait lire les noms des agents en civil qui avaient frappé les étudiants en août 2001.
Le responsable de la section estudiantine du CPL, Tony Harb, a ensuite pris la parole : « Il y a deux ans, jour pour jour, les services de sécurité, qui sont une institution étatique, ont agi à l’instar des milices. Ainsi ont-ils tabassé des jeunes, des étudiants, d’une manière barbare, devant un lieu qui symbolise la justice et le droit. Des voix se sont élevées pour que les agresseurs soient punis, mais, deux ans après, il n’en est rien. Et ce n’est pas la justice et le pouvoir seulement qu’il faut blâmer », mais aussi l’Ordre des avocats, à l’époque présidé par le bâtonnier Michel Liyan, qui « n’a pas tenu ses promesses », a poursuivi M. Harb. L’Ordre des avocats s’était engagé à déposer une plainte contre les responsables de la ratonnade du 9 août, ce qui, a-t-il précisé, n’a jamais été fait.
M. Harb a ensuite fustigé la Chambre, qui avait voté quelques jours après le tabassage l’amendement du code de procédure pénale, et « la présidence de la République, qui a parrainé et accepté toutes ces violations au nom de l’unité des volets et du destin et du slogan du “nécessaire, légal et temporaire” ».
Le responsable aouniste a ensuite dénoncé la « dictature mise en place durant le mois d’août 2001 ».
« Aujourd’hui, nous sommes ici pour affirmer au monde entier que nous résisterons jusqu’à la fin à l’occupation syrienne et à la classe politique qui en découle. La force de la justice rendra à ce peuple ce qui lui a été volé par la répression. La force du droit punira ceux qui ont eu recours au terrorisme sécuritaire », a-t-il conclu.
Par ailleurs, le CPL a organisé vendredi soir son dîner annuel à Kleyate à l’occasion de la commémoration des événements du 7 août, en présence de M. Gabriel Murr et de Me Ibrahim Kanaan.
Le général Aoun a pris la parole durant le dîner, à partir de Paris, par téléphone, pour s’exprimer devant l’assistance. Tirant à boulets rouges sur « les marionnettes du pouvoir qui sont le produit de l’occupation syrienne », Michel Aoun a invité le peuple libanais à « ne pas baisser les bras devant la décadence au niveau des mœurs et la culture de la servitude ». L’ancien chef du gouvernement de transition a également évoqué la répression menée contre les membres du CPL par « le régime policier, clône du régime baassiste syrien », qui a également cherché à « démanteler l’opposition à la suite de la partielle du Metn en faisant le tri entre les opposants extrémistes et modérés, puis entre ceux qui prennent appui sur l’étranger et ceux qui ne le font pas ». « Taxer ceux qui réclament la souveraineté du Liban d’extrémistes est une trahison. Les accuser de prendre appui sur l’étranger équivaut à collaborer avec un pouvoir qui est la création de l’extérieur. Nous réclamons un droit essentiel et naturel, reconnu par la Déclaration des droits de l’homme et la Charte de l’Onu, que le Liban avait été l’un des premiers à élaborer et à signer », a-t-il poursuivi, estimant que « la Syrie ne sortira pas du Liban de plein gré, parce que sa stratégie vise à rayer ce dernier de la carte et à en faire un mohafazat syrien ». Il s’en est également pris au Premier ministre Rafic Hariri, qui « fait partie de l’équation mise en place par l’occupant », estimant qu’« un assainissement économique est impossible sans libre décision politique ».
Michel Aoun a enfin critiqué le report des élections législatives à l’an 2005, estimant que le nouveau président devrait, en toute logique, être élu par une nouvelle Chambre.
Plus de deux cents militants du Courant patriotique libre (CPL-aouniste) ont manifesté paisiblement samedi devant le Palais de justice pour commémorer les rafles dans les milieux de l’opposition et le tabassage des étudiants des 7, 8, et 9 août 2001.Le sit-in s’est déroulé sur les lieux où les étudiants avaient été rossés par des agents des services de renseignements en...