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Dimane - Un tête-à-tête d’une heure et demie entre le chef du gouvernement et Sfeir Des erreurs ont été commises dans l’élaboration des lois électorales, reconnaît Hariri

Des prises de position en série pour le chef du gouvernement, Rafic Hariri, à Dimane, où il a eu un entretien d’une heure et demie avec le patriarche maronite le cardinal Nasrallah Sfeir. Tout en qualifiant d’« excellente » sa conversation avec le chef de l’Église maronite, M. Hariri a plaidé en faveur d’un relèvement de la TVA, exposant les avantages d’une telle mesure tout en affirmant ne pas y être particulièrement attaché.

Il s’est aussi prononcé pour une loi électorale qui tiendra compte du principe de l’égalité entre tous les Libanais, en reconnaissant que les équipes ministérielles qu’il avait présidées dans le passé avaient « commis des erreurs » à ce niveau. Il a en outre annoncé que l’armée pourrait aider l’EDL à collecter les factures d’électricité, jugeant injuste que des personnes paient le prix de leur consommation de l’énergie électrique et que d’autres en profitent gratuitement.
La visite de M. Hariri à Dimane était prévue depuis quelque temps. Le chef du gouvernement est arrivé à 11h au siège patriarcal d’été où il a eu, avec Mgr Sfeir, un tête-à-tête d’une heure et demie, qui a été axé sur l’actualité locale, politique, économique et sociale, ainsi que sur la situation dans la région. Sur le plan politique, M. Hariri a souligné, en citant son hôte, la gravité de la situation dans la région. « Et c’est en raison de cette gravité que le patriarche a mis l’accent sur la nécessité, pour tous, de faire preuve de solidarité, d’éviter les tiraillements politiques, les conflits entre les pôles du pouvoir et les forces politiques actives, ainsi que tout ce qui peut susciter les dissensions confessionnelles. »
Le chef du gouvernement a affirmé dans ce contexte que « les derniers Conseils des ministres étaient meilleurs que les précédents ». « Nous espérons que cette positivité se maintiendra. C’est sur quoi Sa Béatitude a d’ailleurs insisté », a-t-il ajouté.
Au sujet de la loi électorale, M. Hariri n’a pas répercuté le point de vue du patriarche, affirmant qu’il est connu. « J’ai cependant informé Sa Béatitude que, personnellement, je n’ai aucun problème, quelle que soit la décision qui sera prise au sujet des circonscriptions électorales. Ma situation politique ne sera pas affectée par la composition des circonscriptions. Il faut cependant préserver autant que possible l’accord de Taëf, ce qui n’a pas eu lieu, même sous les mandats des gouvernements que j’ai présidés dans le passé. Il y a eu des erreurs qui ont été commises dans l’élaboration des lois électorales. J’ai dit au patriarche qu’il est inadmissible, voire que je n’accepterai pas, si je maintiens un poste de responsabilité, qu’une loi électorale qui ne tiendrait pas compte du principe de l’égalité entre tous les Libanais, soit élaborée. Il n’est pas normal que des mohafazats forment des circonscriptions électorales dans une région et que les cazas soient retenus dans d’autres. Il faut que la loi électorale s’inscrive dans le prolongement de l’accord de Taëf. »
M. Hariri s’est montré encore plus loquace en évoquant sa proposition de relever le taux de la TVA de 10 à 16 % en contrepartie de la suppression d’une quinzaine d’impôts et de taxes. Après avoir déclaré que le patriarche est opposé à de nouvelles impositions, le chef du gouvernement a indiqué qu’il a exposé à son hôte les avantages de sa proposition « qui accroîtra légèrement les recettes du Trésor, mais qui dissipera de nombreux objets de plainte de la part de la population puisqu’elle est assortie d’une abolition de taxes et d’un relèvement des impôts payés par les entreprises ». « Les rentrées du Trésor provenant des sociétés augmenteront et les charges qui accablent la population seront allégées », a-t-il soutenu.
Jugeant « normales » les réactions négatives à sa proposition, M. Hariri a indiqué qu’il l’a avancée pour lancer un débat et non pas pour l’imposer. « Si la majorité l’accepte, nous l’appliquerons, mais nous ne sommes pas obligés de la maintenir car son apport pour le Trésor n’est pas énorme », a-t-il insisté. Son objectif, a-t-il ajouté, est de « supprimer la tension entre la population et l’État ». « Beaucoup de personnes se plaignent de la taxe sur les surfaces bâties. D’autres se plaignent parce que les formalités pour la succession prennent des années, lorsqu’ils n’ont pas les moyens de payer les droits de succession à l’État. Les propriétaires des petits établissements de commerce ainsi que les membres des professions libérales protestent contre les taxes forfaitaires. Tout cela nous oblige à proposer une telle mesure. L’individu paiera une taxe sur la consommation et non plus sur ses revenus, ce qui l’amènera à déterminer ses priorités. »
Il a ensuite rappelé les taxes qui doivent être abolies en contrepartie d’un relèvement de la TVA, affirmant que les taxes douanières sur certains médicaments, produits médicaux et aliments peuvent également être réduites. Selon M. Hariri, les impôts sur les revenus des entreprises peuvent passer de 15 à 20 %, alors que la taxe sur la distribution des dividendes sera ramenée à 5 % au lieu de 10 ou 15 %, « de sorte que, si un citoyen est actionnaire d’une société, il aura moins d’impôts à payer ». « Mais en toute honnêteté, je ne suis pas attaché à cette proposition », a-t-il insisté.
Avec le patriarche Sfeir, le chef du gouvernement a également abordé la crise de l’électricité, soulignant que tous les Libanais doivent payer leurs factures à l’EDL. « Près de 27 % du prix de l’énergie produite n’est pas perçu dans tout le pays », a-t-il déploré, jugeant « injuste » que les tarifs électriques soient relevés quand des contribuables paient l’électricité et que d’autres refusent de s’acquitter du montant de leurs factures, même s’il a jugé que le relèvement des frais de l’abonnement au compteur n’entraînera, pour 85 % de la population, qu’une hausse de 8 000 livres du montant de leur facture.
M. Hariri a en outre affirmé qu’il n’acceptera pas que le Conseil des ministres de mercredi, qui sera consacré au dossier de l’électricité, ne donne pas de résultats. « Il faut que la population puisse avoir l’électricité, que le rationnement du courant cesse et que les gens paient le prix de leur consommation de l’énergie électrique. Il est inadmissible et anormal que des individus paient et d’autres pas. J’ai pris contact avec le commandant en chef de l’armée et la troupe est disposée à aider (à la perception des factures) au cas où le Conseil des ministres prendrait une décision en ce sens. »
Avant de regagner Beyrouth, le chef du gouvernement a rendu visite, à Bnechay, au ministre de la Santé, Sleiman Frangié.
Des prises de position en série pour le chef du gouvernement, Rafic Hariri, à Dimane, où il a eu un entretien d’une heure et demie avec le patriarche maronite le cardinal Nasrallah Sfeir. Tout en qualifiant d’« excellente » sa conversation avec le chef de l’Église maronite, M. Hariri a plaidé en faveur d’un relèvement de la TVA, exposant les avantages d’une telle...