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Communication - Après les jeunes députés, des cadres supérieurs à un séminaire de formation Le « coaching », une nouvelle méthode pour trouver les clés de la réussite(photo)

Ce n’est pas encore véritablement une mode, mais le « coaching » est lancé au Liban. De plus en plus d’entreprises y ont recours pour donner plus d’atouts à leurs cadres supérieurs. Certains députés aussi, pour soigner leur image auprès de leurs électeurs et, qui sait, demain peut-être, quelques ministres, même si cela semblerait, pour certains, un cas désespéré... À l’origine de ce phénomène encore nouveau au Liban, un jeune homme, diplômé de Harvard University, qui enseigne les secrets de la négociation commerciale à l’école Pigier. Samir Zéhil adore visiblement ce qu’il fait. Au cours d’un séminaire à Faqra, il a convaincu une douzaine de cadres supérieurs de sa méthode américaine pour trouver les clés de la réussite...

Le cadre est zen : Faqra avec sa petite brise rafraîchissante et son air d’îlot à part dans un Liban dans la tourmente. Mais le programme du séminaire de deux jours l’est bien moins. Autour de Samir Zéhil, le coach, pour reprendre un terme à la mode, une douzaine de cadres supérieurs dans des entreprises commerciales cherchent à connaître les clés du succès. Selon M. Zéhil, qui se base sur des études de la Stanford University et du Carnegie Institute (des références en la matière assurément), 12 % de la réussite vient des connaissances et de la technique, et 87,5 % du caractère. C’est donc sur ce domaine qu’il s’emploie à travailler pour permettre à ses élèves, qui sont aussi ses clients, de rencontrer le succès tout au long de leur vie.
Avant d’entamer une formation sérieuse, il faut définir le caractère. Pour M. Zéhil, le plus précis serait de dire que c’est la capacité d’un individu à établir des liens avec les autres, notamment avec « ses inférieurs » et ceux qui ne lui sont pas utiles. Car, selon lui, c’est à la façon de se comporter avec « les petits » que l’on peut réellement juger un caractère.
Il faut aussi définir le succès. Si, personnellement, je dirais que c’est être heureux, quelle que soit la façon dont on trouve son bonheur, pour M. Zéhil et les professeurs américains dont il s’inspire, le succès serait composé de six ingrédients. Un peu comme un plat dont le coach donnerait la recette à ses élèves.

La clé du succès, la paix
de l’esprit
D’abord donc, la paix de l’esprit (peace of mind), ensuite la santé et l’énergie, les relations amoureuses ou amicales, l’indépendance financière, les objectifs motivants et le travail sur soi. Avec ces six éléments, impossible de passer à côté de la réussite professionnelle, financière et sentimentale.
Reste donc à savoir comment atteindre la paix de l’esprit. Et là, avec le coach, on entre dans le domaine de la psychologie puisqu’il s’agit de se débarrasser des émotions négatives qui nous pourrissent la vie et l’âme. Elles seraient au nombre de 54, selon les psychologues, mais Samir Zéhil se contente de citer les plus importantes : la colère, la culpabilité, l’angoisse, etc. Comment s’en débarrasser ? En travaillant sur soi pour se libérer. Car, pour reprendre une phrase célèbre d’Abraham Lincoln : « On ne peut aider les pauvres en étant l’un d’eux. » Se déculpabiliser est donc le premier pas vers la paix de l’esprit.
La santé et l’énergie ne nécessitent pas une grande explication. Par contre, les relations affectives méritent qu’on s’y attarde. Selon des études américaines (encore !), 95 % de la tristesse vient de relations amoureuses malheureuses ou non satisfaisantes, lorsqu’on reste ensemble parce qu’on n’a pas le courage de s’en aller ou pour ne pas rester seul.
Le sixième ingrédient est, selon M. Zéhil, le plus important, puisque c’est là que l’on peut fournir le plus d’efforts en « développant nos muscles mentaux ». Il y aurait six principes pour y parvenir : développer son self- control, admettre que tout a une cause et un effet, avoir une foi puissante, puisque tout ce à quoi l’on croit devient notre réalité, avoir des attentes, celles des autres à notre égard et celles que nous avons nous-mêmes, exercer un pouvoir d’attraction et correspondre à ce qui nous entoure.
Le moteur de tous ces éléments est l’estime de soi, un sentiment qu’il faut développer et protéger, puisque c’est lui qui nous permettra de tenir face aux coups envoyés par notre entourage, nos supérieurs ou la vie en général. Pour ce faire, il faudrait, selon M. Zéhil, se tourner vers le futur et non rester axé sur le passé, et attaquer les problèmes, non les personnes. D’ailleurs, toujours selon le coach, un bon directeur est celui qui ne formule pas des critiques personnelles ou destructrices à l’égard de ses subordonnés afin de préserver leur dignité et de ne pas briser leur élan.

L’autosuggestion,
pour protéger l’estime de soi
Les méthodes peuvent paraître infantiles, mais il paraît que ça marche : faire de l’autosuggestion, répéter à haute voix tout le bien que l’on pense de soi et essayer d’agir positivement, puisque cela susciterait des réactions positives chez l’entourage. Il faut aussi nourrir en permanence son esprit, s’associer ou nouer des liens avec ce que les Américains appellent « positive people » et ne pas hésiter à enseigner aux autres ce que l’on sait soi-même. Pour reprendre la fameuse phrase de George Washington : « Whatever you are, be a good one. » Profitant du break, les participants au séminaire sont sortis se promener à Faqra, dans l’espoir de faire « des rencontres positives et utiles ». Ils sont tombés sur un mariage, en principe intime, mais où la richesse des tenues n’avait d’équivalent que celle des voitures... Comment entrer dans cet univers pour se faire des « relations positives » ? Les participants au séminaire n’ont pas vraiment eu l’occasion d’appliquer les théories récemment acquises.
Travail sur soi, formation permanente, relations positives, la recette paraît pourtant simple. Il faut encore y ajouter la nécessité de se fixer chaque année des objectifs, à la fois réalisables et motivants, qui permettent de dégager de l’énergie positive, tout en voyant le bout du tunnel, puisqu’il ne doit pas être impossible de les réaliser.
Samir Zéhil a encore beaucoup d’autres conseils à donner, car chaque point énoncé mérite une explication en profondeur et ouvre la voie à des tests qu’affectionnent les Américains. Grâce à lui et à sa formation, rien ne devient impossible et chacun d’entre nous peut, en travaillant beaucoup, transformer ses défauts en qualités, en « positivant », comme on dit désormais. Reste à savoir si les critères des choix au sein des entreprises libanaises sont réellement la compétence et les qualifications. Dans ce cas, chacun essayerait d’être compétitif, mais si tout est joué d’avance, dans un système clientéliste, que valent les conseils de M. Zéhil ? « Positivez, voyons », lance le coach. Peut-être qu’à force d’y croire...
Scarlett HADDAD
Ce n’est pas encore véritablement une mode, mais le « coaching » est lancé au Liban. De plus en plus d’entreprises y ont recours pour donner plus d’atouts à leurs cadres supérieurs. Certains députés aussi, pour soigner leur image auprès de leurs électeurs et, qui sait, demain peut-être, quelques ministres, même si cela semblerait, pour certains, un cas désespéré......