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Patrimoine - Une demeure traditionnelle menacée de démolition Campagne pour le sauvetage du cachet traditionnel de Bécharré(photos)

Une campagne est en cours, à Bécharré (Liban-Nord), pour le sauvetage du cachet traditionnel de la ville, en particulier pour empêcher la municipalité de démolir une demeure traditionnelle dont la Direction des antiquités souhaite le maintien, sans que cet avis soit contraignant.
Pour justifier la démolition de l’édifice, les responsables municipaux invoquent le besoin d’élargir un parking devant desservir la place de l’église as-Saydé, la seconde plus grande église de Bécharré. Toute la place doit devenir zone piétonne.
Les défenseurs du patrimoine affirment que les avantages du maintien de la demeure, qui a déjà fait l’objet d’une expropriation, sont nettement plus grands que ceux qui proviendraient de sa destruction. En effet, avancent-ils, la démolition de la maison ne fera gagner au parking que quelque deux ou trois places supplémentaires, tandis que le maintien de la maison contribuera à préserver le cachet traditionnel de la place as-Saydé, tout en masquant un immeuble résidentiel construit durant la guerre et ne répondant à aucun critère esthétique.
Les défenseurs du patrimoine, dont l’un des membres de la municipalité de Bécharré, Joe Chébaya, un ingénieur, plaident d’autant plus ardemment leur cause qu’ils ont trouvé une fonction à la demeure menacée de démolition : celle d’un centre d’accueil et d’information touristique.
Ils sont, par ailleurs, d’autant plus incertains du triomphe de leur cause que la municipalité a déjà, par le passé, ignoré des avis émis par la Direction des antiquités.
Ils ne manquent pas d’invoquer enfin les conclusions d’une mission de la Lebanese American University (LAU), qui a séjourné à Bécharré voici deux ans et établi une liste de mesures destinées à l’embellissement de la ville.
Plus encore, cette bataille a pris à leurs yeux valeur symbolique : celle d’un sursaut de la nouvelle génération face aux destructions inconscientes d’une grande partie du patrimoine de Bécharré au cours des années de guerre.
La maison, soulignent les défenseurs du patrimoine, s’aligne sur l’escalier autour duquel s’est d’abord étagé le village de Gibran Khalil Gibran. Elle a survécu à la démolition, contrairement à d’autres édifices historiques, rasés sans scrupules : un moulin à eau construit sur l’escalier de la place Mar Youhanna (Saint-Jean), l’église millénaire Mar Saba, l’église centenaire as-Saydé et la tour Bourj Beït el-Daher. On a de même détruit les peintures murales qui ornaient l’église Saydet el-Deir.
Pour les défenseurs du patrimoine, le combat n’est plus seulement pour la préservation d’une maison, mais « pour l’âme et l’identité de Bécharré », comme le souligne l’un d’eux, Riad Keyrouz, un ingénieur.
Ce dernier fait partie du groupe qui a plaidé, lors d’un séminaire tenu à l’hôtel Chbat, en 1998, pour l’inscription de la région Bécharré-les Cèdres-la Qadischa, sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité établie l’Unesco. Il cite volontiers, Carmen Anyon, chargée de l’évaluation des sites, qui affirmait, au sujet de cette région, désormais isncrite sur la liste de l’Unesco : « Il y a comme une quatrième dimension difficile à expliquer, qui fait de votre région un petit miracle de perfection. » Un miracle que les défenseurs du patrimoine cherchent à préserver.
Une campagne est en cours, à Bécharré (Liban-Nord), pour le sauvetage du cachet traditionnel de la ville, en particulier pour empêcher la municipalité de démolir une demeure traditionnelle dont la Direction des antiquités souhaite le maintien, sans que cet avis soit contraignant.Pour justifier la démolition de l’édifice, les responsables municipaux invoquent le besoin...