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Liban-Sud - Tel-Aviv met indirectement Beyrouth et Damas en garde contre leur soutien au parti intégriste Le Hezbollah attaque et Israël riposte, six jours après l’assassinat de Ali Saleh

Le Hezbollah a attaqué hier, pour la première fois depuis sept mois et la troisième depuis avril 2002 (c’était en août 2002 et en janvier 2003), des positions des forces israéliennes dans le secteur controversé des fermes de Chebaa, une semaine après la mort d’un cadre intégriste dans un attentat imputé à Israël. La Résistance islamique, la branche armée du Hezbollah, a annoncé dans un communiqué que des « groupes du martyr Ali Saleh », du nom de ce cadre tué il y a six jours près de Beyrouth et qu’ils ont présenté comme un « martyr », ont attaqué trois positions de « l’ennemi sioniste » dans les désormais célèbres hameaux, situés aux confins du Liban, d’Israël et de la Syrie, occupés par l’État hébreu et revendiqués par Beyrouth avec l’aval de Damas.
À Jérusalem, l’armée israélienne a indirectement mis en garde le Liban et la Syrie contre leur soutien au Hezbollah. Un haut responsable israélien interrogé par l’AFP sous le couvert de l’anonymat a jugé « très grave » l’attaque du Hezbollah qui n’a pas fait de victimes dans les rangs israéliens, tout en estimant qu’il pouvait s’agir d’« un incident isolé ». Quoi qu’il en soit, l’artillerie et l’aviation israéliennes ont riposté quelques heures plus tard en bombardant les abords de plusieurs villages et des positions du parti intégriste au Liban-Sud.

Le terrain et les réactions
Sur le terrain, des tirs de mortier et de roquette de 107 mm ont visé les positions israéliennes dites du « Radar », de Roueysset el-Alam, ainsi que de Sommakiyé. Une trentaine de projectiles ont atteint ces deux sites, et un immense nuage de fumée noire s’est élevé au-dessus du « Radar ». Israël a d’abord riposté en bombardant à l’artillerie les environs de Chebaa, de Kfarchouba et de Halta, où des obus de 155 mm tombaient au rythme de quatre à la minute – une soixantaine au total. C’était ensuite au tour de l’aviation d’entrer en action : lors de sept passages successifs, les chasseurs-bombardiers israéliens ont lancé chaque fois deux missiles air-sol sur les abords de Kfarchouba, Hebbariyé, Slamiyé et Kfar Hamam – sans faire, heureusement, de victimes. Le tout pendant que le duel d’artillerie se poursuivait entre la Résistance islamique et l’armée israélienne.
Celle-ci a d’ailleurs confirmé des tirs de riposte de son artillerie à une attaque du Hezbollah, « qui n’ont pas fait de tués ou de blessés parmi les militaires israéliens », a déclaré un porte-parole de l’armée israélienne, interrogé par l’AFP. Il a précisé toutefois que deux obus avaient explosé près de localités druzes du plateau du Golan, endommageant une maison. Il a également indiqué que des hélicoptères avaient été dépêchés au-dessus du Liban-Sud pour « identifier les sources de tirs ». Lesquels hélicoptères ont ratissé à la mitrailleuse les bois et autres vallons du secteur.
Le secrétaire adjoint du Hezbollah, Naïm Kassem, a affirmé que l’attaque déclenchée par son mouvement avait occasionné « une série de pertes à l’ennemi ». « Nous visions les hommes, pas les pierres », a-t-il précisé. « Nous considérons que cette opération survient à un moment approprié pour nous, et dès que se présentera à nouveau un autre moment approprié, il y aura une nouvelle opération », a menacé le n° 2 du Hezbollah. Qui a réaffirmé, devant les caméras de la télévision hezbollahie que sa formation « ne restera pas les bras croisés devant les provocations israéliennes ».
Parallèlement, un haut responsable israélien, également interrogé par l’AFP, a jugé « très graves » les tirs du parti intégriste. Ajoutant que cette opération traduisait « la frustration du Hezbollah et éventuellement celle de ses appuis étrangers face à la baisse des violences du côté palestinien ». Il a mis en cause à ce sujet la Syrie et l’Iran, tout en estimant que les tirs « pouvaient aussi bien être un incident isolé ». Même son de cloche du côté de l’armée israélienne qui considère elle aussi, dans un communiqué publié hier et rapporté par l’AFP, « que ces attaques sont très graves », ajoutant même que cela est « du terrorisme ». « Nous agirons contre tous ceux qui commanditent ou soutiennent des actes de terrorisme menaçant les ressortissants de l’État d’Israël ».

Quel lien avec l’assassinat de Saleh ?
Cette attaque du Hezbollah intervient six jours après l’assassinat d’un des cadres du parti intégriste dans un attentat à l’explosif, samedi dernier en pleine banlieue sud. Ce cadre s’appelait Ali Saleh, il avait 42 ans et il avait été présenté par la police comme chauffeur à l’ambassade d’Iran. Le Hezbollah avait immédiatement montré Israël du doigt et promis que « ce crime ne resterait pas impuni ». Sachant qu’avant-hier jeudi, les forces de sécurité avaient appréhendé trois suspects dans cet assassinat (voir encadré).
Le ministre de l’Information, Michel Samaha, avait également imputé à Israël cet assassinat, jugeant qu’il s’agissait d’une « opération terroriste » et d’« une agression » contre le Liban. Il a accusé l’État hébreu d’avoir ainsi violé la ligne bleue tracée par l’Onu pour tenir lieu de frontière, après le retrait israélien du Liban-Sud en mai 2000. Quant au responsable de l’information au sein du Hezbollah, Hassan Ezzeddine, il a déclaré à l’agence al-Markaziya que l’attaque menée par son mouvement « s’inscrit dans le cadre d’une riposte contre la recrudescence des agressions et des violations israéliennes de la souveraineté terrestre, aérienne et maritime du Liban. Une riposte également contre les tentatives israéliennes de troubler la sécurité et la stabilité internes du pays », a-t-il précisé, avant de se lancer dans un véritable panégyrique sur le rôle du Hezbollah dans la défense du Liban. « L’opération (d’hier) vise à empêcher l’ennemi de s’en prendre une nouvelle fois et encore davantage au Liban et à sa sécurité », a-t-il dit.
Interrogé sur le point de savoir s’il y avait un lien de cause à effet entre l’attaque hezbollahie d’hier et l’annonce du début d’éclaircissements autour du meurtre de Ali Saleh, Hassan Ezzeddine a affirmé que lorsque son mouvement avait accusé Israël d’être à l’origine de cet assassinat, il ne l’avait pas fait intuitivement ou à l’aveuglette, mais « sur base d’informations que nous avons recueillies et qui confirment d’une manière catégorique l’implication de l’ennemi sioniste dans ce crime ».
Le Hezbollah a attaqué hier, pour la première fois depuis sept mois et la troisième depuis avril 2002 (c’était en août 2002 et en janvier 2003), des positions des forces israéliennes dans le secteur controversé des fermes de Chebaa, une semaine après la mort d’un cadre intégriste dans un attentat imputé à Israël. La Résistance islamique, la branche armée du Hezbollah,...