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SPECTACLE - « Chronic’s », ce soir et demain au TDB, à 20h30 Hamid Benmahi : Je hip-hop, donc j’existe (photos)

Hamid Benmahi est un jeune danseur chorégraphe de 30 ans à l’affiche du Théâtre de Beyrouth, Aïn el-Mreysseh, ce soir et demain, dans un spectacle intitulé Chroninc’s, ou 37 minutes de rencontre avec un artiste qui pousse son coup de gueule. Il y raconte son histoire, son père, sa mère, l’Algérie, l’apprentissage de la danse… Histoire de dire qu’il existe. Et que d’autres comme lui existent. Chronic’s, de la compagnie Hors Série, dans une mise en scène de Michel Schweizer, se produit à Beyrouth dans le cadre d’une tournée régionale. Il est patronné par la Mission culturelle française, l’Association française d’action artistique (AFAA) et Shams.
« En fait, il s’agit d’un spectacle assez particulier, d’un genre inclassable. Il fait appel à l’image, à la danse et à la parole », indique Hamid Benmahi.
« Chaque jour je me demande : est-ce que je représente le mouvement hip-hop ? Ceux qui cherchent à exister ? Est-ce que je me représente ? ». Bousculé dans ses certitudes, le danseur nous propose de partager ses interrogations, ses doutes et remises en question. Il témoigne ainsi de la fragilité du travail de créateur.
Ce travail est né de la rencontre avec le metteur en scène Michel Schweizer. « Il m’a poussé à écrire ce solo autobiographique. De parents algériens, je suis né en France sans connaître mes origines, mes racines, mon identité. En France, quelqu’un qui s’appelle Hamid Benmahi et vit dans la banlieue trouve toujours des difficultés à s’insérer, à trouver un travail… »
C’est à travers la culture hip-hop, ce mouvement qui vient des États-Unis, qu’il s’est retrouvé, qu’il a eu l’impression de savoir, de pouvoir faire quelque chose. Car le hip-hop n’est pas seulement une danse. La culture hip-hop a imposé en moins de trente ans des formes d’arts réinventées : poésie rythmée du rap et maintenant du slam, breakdance, graffiti, création musicale pour platines et samplers... Le hip-hop est passé des trottoirs du Bronx aux plateaux télés, aux planches des théâtres.
Avec ce passage de la rue à la reconnaissance institutionnelle, le hip-hop a offert un passeport culturel à toute une génération en mal de reconnaissance.
« On est des gens comme tout le monde, on est capable d’exister, de chanter, de danser. Dans la culture hip-hop, il n’y a pas de couleur, pas de religion, pas de frontières. »
Hamid Benmahi a connu la danse hip-hop dans la banlieue parisienne. Ce petit goût de liberté lui a donné envie d’en faire son métier. Dans les années 90, il a obtenu une bourse d’une année dans une école de danse classique, celle de Rosella Hightower, à Cannes. Son travail assidu et sa volonté d’arriver lui ont valu une autre bourse, à New York cette fois, chez Alvin Ailey. Un sacré bout de chemin artistique pour un jeune homme qui reste aujourd’hui très zen et conscient de la précarité du succès.
« J’ai envie de travailler avec des gens venus d’horizons différents, de rencontrer d’autres cultures », conclut Hamid Benmahi qui invite les spectateurs à un débat après son spectacle.

M.G.H.
* Ce soir, vendredi 26 et samedi 27 septembre à 20h30. Les représentations seront suivies d’un débat avec Hamid Benmahi. Billets à 10 000 LL. Réservations 01/366085 – 03/506279.
Hamid Benmahi est un jeune danseur chorégraphe de 30 ans à l’affiche du Théâtre de Beyrouth, Aïn el-Mreysseh, ce soir et demain, dans un spectacle intitulé Chroninc’s, ou 37 minutes de rencontre avec un artiste qui pousse son coup de gueule. Il y raconte son histoire, son père, sa mère, l’Algérie, l’apprentissage de la danse… Histoire de dire qu’il existe. Et que...