Il y a les démocrates, les républicains, les socialistes, les libéraux, les verts, et d’autres encore. Il y a aussi le parti de La Loi naturelle, dirigé par Maharishi Mahesh Yogi, qui « opère » un peu partout dans le monde, notamment dans les arènes politiques, et dont l’objectif serait d’établir, à travers la méditation transcendantale (MT), les bases d’une société idéale. Parmi les membres de ce parti, une Libanaise, Suzan Hamza, qui a bataillé aux élections législatives britanniques en 1990 et qui, depuis trois décennies, peaufine entre la Suisse et l’Angleterre cette technique mentale. Une technique très “politically correct” puisqu’elle contribue non seulement au développement personnel de l’individu, mais également à la création d’un environnement idéal, et par conséquent à l’harmonie socio-économique d’un pays.
Mais c’est quoi exactement la MT ? Il ne s’agit ni de secte, ni de doctrine, ni de groupe « bizarroïde », ni de religion à la carte, à partir d’un menu thérapeutique. Ici, on ne parle pas de la spiritualité bouddhique ou de sa version édulcorée décrite comme une vitamine de l’âme. On ne fait pas non plus la promesse du bonheur telle qu’elle a été présentée au XVIIIe siècle par les Lumières, puis transformée dans les années 1960 en une sorte d’obligation collective et individuelle à être heureux, sous peine de déchoir. On ne parle pas d’extinction du désir, de détachement du monde. D’ailleurs, comment accepter une telle doctrine dans une société de l’affirmation de l’ego ? !
Grande dame enthousiaste, le regard pétillant, Suzan Hamza, de retour au bercail, révèle que la MT est une technique « unique » qui permet « d’évacuer le stress, de faire le plein d’énergie et d’accéder à des états de haute intégration physiologique et mentale. » Ce ne sont pas que des mots. Les nombreuses recherches scientifiques entreprises en Allemagne, en Grande-Bretagne, au Japon, aux USA et aux Pays-Bas ont prouvé que « le repos procuré par la MT est beaucoup plus profond que celui du sommeil et que, par conséquent, il rend l’esprit plus clair et les actions plus efficaces ». Les changements apportés à l’homme relèvent du positivisme et multiplient du même coup sa productivité. Aussi, les grandes entreprises internationales l’ont-ils inscrite dans leur calendrier comme « stress management program ».
Mais ce n’est pas tout. Deux fois par jour, quinze à vingt minutes de méditation aident la personne à acquérir un comportement harmonieux pouvant avoir une influence bénéfique sur l’environnement. « La qualité de vie d’une société dépend de celle de ses membres. Lorsqu’une personne accède à la tranquillité intérieure, elle fait également l’expérience d’un développement et d’un enrichissement tant physiologique que psychologique. La qualité de vie des citoyens ainsi améliorée établira dans le pays un courant d’harmonie, de bonheur et de paix », précise Mme Hamza. En effet, d’après les statistiques faites dans une vingtaine de villes américaines (de niveau politico-socio-économique similaire), il a été établi que « lorsque 1 % de la population médite, on enregistre une baisse de 8 % du taux de criminalité, de maladie, de drogue, d’accidents graves (...), un accroissement de l’ordre et par conséquent une harmonie socio-économique qui n’existe pas dans les autres agglomérations urbaines ». Le même phénomène est relevé dans différentes métropoles européennes et asiatiques et les résultats ont valeur de message : « Pratiquée en groupe et à grande échelle, la MT permet de promouvoir la paix mondiale ». Mais comme toute chose a un début, il faudrait commencer par accéder à la paix en soi.
À la recherche du pouvoir
et du bonheur
Comment arriver à cet état de fait ? L’accomplissement de soi-même et le développement complet de toutes les facultés latentes de l’homme sont obtenus par l’harmonisation de tous les aspects de la personnalité et par l’élimination de toutes les tensions intérieures, afin de révéler ce que le Maharishi appelle la « Conscience pure » ou l’« Être intérieur », principe fondamental de la vie. « Chaque individu est rattaché à l’Être tout comme un arbre à ses racines. Lorsqu’un arbre commence à dépérir, il est vain d’arroser les feuilles. C’est aux racines qu’il convient de s’attaquer. La technique de la MT est cet arrosage des racines qui permet à chacun d’entrer en contact avec sa nature la plus intime et de revitaliser ainsi tous les aspects de sa personnalité », souligne Suzan Hamza. Ajoutant que c’est pour cette raison que la MT est simple et ne requiert « aucun effort » car elle ne se sert que du penchant naturel de l’esprit humain qui galope en permanence à la recherche de plus de pouvoir, de plus de connaissances et de plus de bonheur. « La méditation transcendantale permet à l’attention d’aller spontanément vers ce but. » Elle poursuit en rappelant ce que de nombreux psychologues affirment : « Nous n’utilisons ordinairement qu’une infime partie de notre potentiel mental. L’esprit est comme un océan dont seule la surface nous est connue. Les profondeurs et les merveilles du fond nous sont cachées. La MT rend cet océan familier dans toutes ses dimensions ».
Pourquoi qualifier cette technique de transcendantale ? « Transcender » signifie « aller au-delà ». Grâce à la méditation « nous allons au-delà du processus de la pensée, vers ce qui est sous-jacent à toute pensée, c’est-à dire la conscience pure. C’est le contact avec cette réalité sous-jacente qui conduit à l’épanouissement », dit-elle.
À la question de savoir en quoi la MT diffère des autres formes de méditation, Suzan Hamza indique que les autres systèmes reposent soit sur le fait de « penser à une idée », soit sur la tentative de contrôle de l’esprit. Dans la technique de la MT, « nous ne nous arrêtons pas au niveau de la signification et il n’y a pas la moindre tentative de contrôle. Nous utilisons simplement la tendance naturelle de l’esprit à rechercher en permanence un bonheur croissant ».
Un rapport quelconque avec le yoga ? La méditation est « l’âme et le cœur même du yoga » qui signifie « union », l’union du moi individuel avec le Soi universel. Contrairement à ce que les gens croient, les exercices physiques ne sont qu’un des aspects du yoga, « mais certainement pas le principal ». Maharishi recommande toutefois certains exercices simples de hatha yoga (yoga physique) pour améliorer le corps, mais ceux-ci ne sont pas indispensables. « La MT est suffisante par elle-même », conclut Suzan Hamza.
Pratiquée dans plusieurs parties du globe, indépendamment des races et des croyances religieuses, cette discipline, qui vient de l’Inde, a été communiquée par Maharishi Mahesh Yogi, le plus proche disciple de Swami Brahmananda Sarasvati, un très grand sage appartenant à la chaîne immémoriale des maîtres de la tradition védique. Introduite au Liban en 1973, elle connaît un démarrage fulgurant. Mais lorsque, durant la guerre, elle commence à accuser une perte de vitesse, Omar et Suzan Hamza transforment leur domicile à Ras-Beyrouth en un centre où les méditatifs se réunissaient pour restructurer leurs connaissances théoriques et faire l’expérience profonde de la tranquillité intérieure. Impératifs prioritaires en ces tristes temps. Initier le plus grand nombre d’adeptes et créer un courant d’harmonie et de paix restent toutefois le véritable défi. Quatre centres s’appliquent actuellement à cette tâche.
Les personnes qui sont intéressées par la pratique de la MT peuvent entrer en contact avec M. Ziad Dakdouk. Téléphone : 03-36 46 32.
Propos recueillis par
May MAKAREM
Mais c’est quoi exactement la MT ? Il ne s’agit ni de secte, ni de doctrine, ni de groupe « bizarroïde », ni de religion à la carte, à partir d’un menu thérapeutique. Ici, on ne parle pas de la spiritualité bouddhique ou de sa version édulcorée décrite comme une vitamine de l’âme. On ne fait pas non plus la promesse du bonheur telle qu’elle a été présentée au XVIIIe siècle par les Lumières, puis transformée dans les années 1960 en une sorte d’obligation collective et individuelle à être heureux, sous peine de déchoir. On ne parle pas d’extinction du désir, de détachement du monde. D’ailleurs, comment accepter une telle doctrine dans une société de l’affirmation de l’ego ? !
Grande dame enthousiaste, le regard pétillant, Suzan Hamza, de retour au bercail, révèle que la MT est une technique « unique » qui permet « d’évacuer le stress, de faire le plein d’énergie et d’accéder à des états de haute intégration physiologique et mentale. » Ce ne sont pas que des mots. Les nombreuses recherches scientifiques entreprises en Allemagne, en Grande-Bretagne, au Japon, aux USA et aux Pays-Bas ont prouvé que « le repos procuré par la MT est beaucoup plus profond que celui du sommeil et que, par conséquent, il rend l’esprit plus clair et les actions plus efficaces ». Les changements apportés à l’homme relèvent du positivisme et multiplient du même coup sa productivité. Aussi, les grandes entreprises internationales l’ont-ils inscrite dans leur calendrier comme « stress management program ».
Mais ce n’est pas tout. Deux fois par jour, quinze à vingt minutes de méditation aident la personne à acquérir un comportement harmonieux pouvant avoir une influence bénéfique sur l’environnement. « La qualité de vie d’une société dépend de celle de ses membres. Lorsqu’une personne accède à la tranquillité intérieure, elle fait également l’expérience d’un développement et d’un enrichissement tant physiologique que psychologique. La qualité de vie des citoyens ainsi améliorée établira dans le pays un courant d’harmonie, de bonheur et de paix », précise Mme Hamza. En effet, d’après les statistiques faites dans une vingtaine de villes américaines (de niveau politico-socio-économique similaire), il a été établi que « lorsque 1 % de la population médite, on enregistre une baisse de 8 % du taux de criminalité, de maladie, de drogue, d’accidents graves (...), un accroissement de l’ordre et par conséquent une harmonie socio-économique qui n’existe pas dans les autres agglomérations urbaines ». Le même phénomène est relevé dans différentes métropoles européennes et asiatiques et les résultats ont valeur de message : « Pratiquée en groupe et à grande échelle, la MT permet de promouvoir la paix mondiale ». Mais comme toute chose a un début, il faudrait commencer par accéder à la paix en soi.
À la recherche du pouvoir
et du bonheur
Comment arriver à cet état de fait ? L’accomplissement de soi-même et le développement complet de toutes les facultés latentes de l’homme sont obtenus par l’harmonisation de tous les aspects de la personnalité et par l’élimination de toutes les tensions intérieures, afin de révéler ce que le Maharishi appelle la « Conscience pure » ou l’« Être intérieur », principe fondamental de la vie. « Chaque individu est rattaché à l’Être tout comme un arbre à ses racines. Lorsqu’un arbre commence à dépérir, il est vain d’arroser les feuilles. C’est aux racines qu’il convient de s’attaquer. La technique de la MT est cet arrosage des racines qui permet à chacun d’entrer en contact avec sa nature la plus intime et de revitaliser ainsi tous les aspects de sa personnalité », souligne Suzan Hamza. Ajoutant que c’est pour cette raison que la MT est simple et ne requiert « aucun effort » car elle ne se sert que du penchant naturel de l’esprit humain qui galope en permanence à la recherche de plus de pouvoir, de plus de connaissances et de plus de bonheur. « La méditation transcendantale permet à l’attention d’aller spontanément vers ce but. » Elle poursuit en rappelant ce que de nombreux psychologues affirment : « Nous n’utilisons ordinairement qu’une infime partie de notre potentiel mental. L’esprit est comme un océan dont seule la surface nous est connue. Les profondeurs et les merveilles du fond nous sont cachées. La MT rend cet océan familier dans toutes ses dimensions ».
Pourquoi qualifier cette technique de transcendantale ? « Transcender » signifie « aller au-delà ». Grâce à la méditation « nous allons au-delà du processus de la pensée, vers ce qui est sous-jacent à toute pensée, c’est-à dire la conscience pure. C’est le contact avec cette réalité sous-jacente qui conduit à l’épanouissement », dit-elle.
À la question de savoir en quoi la MT diffère des autres formes de méditation, Suzan Hamza indique que les autres systèmes reposent soit sur le fait de « penser à une idée », soit sur la tentative de contrôle de l’esprit. Dans la technique de la MT, « nous ne nous arrêtons pas au niveau de la signification et il n’y a pas la moindre tentative de contrôle. Nous utilisons simplement la tendance naturelle de l’esprit à rechercher en permanence un bonheur croissant ».
Un rapport quelconque avec le yoga ? La méditation est « l’âme et le cœur même du yoga » qui signifie « union », l’union du moi individuel avec le Soi universel. Contrairement à ce que les gens croient, les exercices physiques ne sont qu’un des aspects du yoga, « mais certainement pas le principal ». Maharishi recommande toutefois certains exercices simples de hatha yoga (yoga physique) pour améliorer le corps, mais ceux-ci ne sont pas indispensables. « La MT est suffisante par elle-même », conclut Suzan Hamza.
Pratiquée dans plusieurs parties du globe, indépendamment des races et des croyances religieuses, cette discipline, qui vient de l’Inde, a été communiquée par Maharishi Mahesh Yogi, le plus proche disciple de Swami Brahmananda Sarasvati, un très grand sage appartenant à la chaîne immémoriale des maîtres de la tradition védique. Introduite au Liban en 1973, elle connaît un démarrage fulgurant. Mais lorsque, durant la guerre, elle commence à accuser une perte de vitesse, Omar et Suzan Hamza transforment leur domicile à Ras-Beyrouth en un centre où les méditatifs se réunissaient pour restructurer leurs connaissances théoriques et faire l’expérience profonde de la tranquillité intérieure. Impératifs prioritaires en ces tristes temps. Initier le plus grand nombre d’adeptes et créer un courant d’harmonie et de paix restent toutefois le véritable défi. Quatre centres s’appliquent actuellement à cette tâche.
Les personnes qui sont intéressées par la pratique de la MT peuvent entrer en contact avec M. Ziad Dakdouk. Téléphone : 03-36 46 32.
Propos recueillis par
May MAKAREM
Il y a les démocrates, les républicains, les socialistes, les libéraux, les verts, et d’autres encore. Il y a aussi le parti de La Loi naturelle, dirigé par Maharishi Mahesh Yogi, qui « opère » un peu partout dans le monde, notamment dans les arènes politiques, et dont l’objectif serait d’établir, à travers la méditation transcendantale (MT), les bases d’une...
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