Sauf que la remarque prend un certain intérêt quand on l’applique à une collectivité. La nôtre en particulier. Et surtout en général, quand on pense à Aoun.
Le Libanais sorti de son bocal manifeste, dans son comportement à l’étranger, un complexe bizarre. D’infériorité. Sous couvert d’illustration d’une certaine supériorité ! Il lui tient à cœur de montrer qu’il n’est pas quantité négligeable. Plus précisément, n’ayons pas peur des mots, qu’il n’est pas un Arabe comme les autres.
Cette phobie du regard négatif d’autrui, cette quête d’appréciation, place par elle-même l’étranger au-dessus de soi.
Ainsi s’explique, en partie, notre effarant degré de soumission à l’égard des maîtres que nous nous sommes donnés. Tout tout, pour leur plaire ou au moins ne pas leur déplaire. En somme, que Aoun veuille montrer au monde que nous sommes un peuple plus civilisé que ses conquérants, et que Hariri ou Berry courent à Anjar, relève d’une même aliénation, d’un même processus mental.
Et c’est un peu pourquoi ce pauvre pays reste condamné, demain comme aujourd’hui, au supplice de Tantale.
Jean ISSA
*I complessi, film à sketches de Risi, Rossi, d’Amico, 1965.
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