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Affaire Aoun - Le tollé se poursuit après le discours du général au Congrès US Les partis loyalistes exhortent Aoun à abandonner les faux paris

Le discours prononcé la semaine dernière par l’ancien Premier ministre, le général Michel Aoun, devant la sous-commission du Congrès américain dans le cadre des séances d’écoutes du Syria Accountability Act, n’a toujours pas fini de susciter des réactions dans les milieux politiques.
Si le ministre de la Justice, Bahige Tabbarah, n’a toujours pas pris position sur la question – surtout qu’il s’était prononcé, en juillet dernier, contre l’utilisation des dossiers comme épée de Damoclès en politique, dans le cadre d’un entretien à L’Orient-Le Jour –, le procureur général près la Cour de cassation, Adnane Addoum, attend que la direction générale de la Sûreté générale lui remette une copie de l’intervention du général à Washington.
M. Addoum a précisé, dans ce cadre, qu’il mènera l’examen des dossiers en suspens jusqu’au bout, conformément à la politique menée par Bahige Tabbarah. Il a également rappelé qu’il attendait la nomination d’un nouveau juge d’instruction pour reprendre les poursuites contre le général Aoun, accusé de « rébellion », d’« usurpation de pouvoir », de « tirs contre l’armée » et de « spoliation de fonds publics ».
Par ailleurs, une pléthore de forces politiques loyalistes ont tenu hier un meeting au siège du parti Kataëb à Saïfi pour dénoncer la démarche et les propos tenus par le général en exil.
Ainsi le parti Waad, le Parti syrien national social, le parti Baas, le Parti démocratique libanais, le parti Tachnag, le parti Ramgavar, le parti Henchag, le Front national libanais et les Kataëb ont-ils appelé les Libanais à « prendre conscience des complots qui se trament contre le Liban et qui menacent son unité interne ».
Estimant que le Syria Accountability Act vise « à briser la résistance du Liban et de la Syrie face aux pressions exercées pour favoriser la mise en application des complots sionistes dans la région, de la Palestine occupée jusqu’à l’Irak », et à « faire perdre aux Arabes ce qui leur reste comme droits », les partis ont affirmé que « le témoignage de Michel Aoun porte atteinte à tous les exploits réalisés au niveau de l’unité nationale aux bénéfices de la libération, de la sécurité, de la stabilité ».
« Cette initiative est venue s’inscrire dans le cadre du climat de détente et de dialogue interne qui a accompagné l’élection partielle de Baabda-Aley, notamment la reconnaissance du système (de Taëf), la nécessité de réunir tous les Libanais à l’intérieur du système et sous la loi, le respect de la liberté d’opinion et de la modération comme style d’action nationale (...) », a poursuivi le communiqué publié à l’issue du meeting, dont le premier secrétaire du parti Kataëb, Rachad Salamé, a donné lecture.
« Le général Aoun a participé, consciemment, à la campagne diabolique menée par des groupes sionistes, qui font allégeance au sionisme beaucoup plus qu’à l’identité américaine. Cela conduit forcément à utiliser des Libanais au service du plus grand projet qui vise à briser la résistance du Liban et de la Syrie, à s’ingérer sournoisement dans les affaires internes libanaises et à saper la stabilité et la sécurité internes, lesquelles – tous les Libanais sans exception le reconnaissent – n’auraient jamais été réalisées sans l’entente entre le Liban et la Syrie au plus haut niveau », a-t-il ajouté.
« Quel est l’intérêt pour les Libanais, et plus précisément les chrétiens, de miser sur de tels projets fondés sur les intérêts américains ? » se sont interrogés les partis réunis à Saïfi.
Ils ont enfin appelé les partisans et les sympathisants du général Aoun à se dissocier de ces prises de position et à rester en contact permanent avec toutes les parties libanaises, « dans l’intérêt des chrétiens et de tous les Libanais ». « Arrêtez de rechercher des victoires virtuelles, sortez de la logique du repli sur soi et finissez-en avec les slogans qui vont à l’encontre de l’unité des Libanais », ont-ils conclu, s’adressant au courant aouniste.

Samaha :
Des répercussions négatives
De son côté, le ministre de l’Information, Michel Samaha, qui a été reçu hier à Bkerké par le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, a indiqué qu’il n’avait pas longuement évoqué la question du témoignage du général Aoun aux États-Unis durant son entretien avec le prélat maronite. « Nous avons surtout évoqué les répercussions négatives que pourrait avoir cette proposition de loi sur la Syrie, le Liban et la région, compte tenu de ce que fomentent les cercles sionistes, qui sont hostiles à nos intérêts dans la région depuis des décennies », a précisé M. Samaha.
Le député du Kesrouan Farid el-Khazen, qui s’est également entretenu avec Mgr Sfeir, a pour sa part indiqué que « Bkerké constitue le seul cadre valable, notamment au niveau national, concernant les mécanismes relatifs à la question de la souveraineté et de l’indépendance ». « Bkerké fait quasiment l’unanimité au niveau national », a-t-il souligné.
Le discours prononcé la semaine dernière par l’ancien Premier ministre, le général Michel Aoun, devant la sous-commission du Congrès américain dans le cadre des séances d’écoutes du Syria Accountability Act, n’a toujours pas fini de susciter des réactions dans les milieux politiques.Si le ministre de la Justice, Bahige Tabbarah, n’a toujours pas pris position sur la...