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Réactions unanimes pour louer la probité, la transparence, l’intransigeance et le patriotisme de l’ancien ministre et député de Baabda-Aley Hariri : « Pierre Hélou a été un adversaire rude, violent même, mais parfaitement loyal »(photos)

Il y a un signe qui ne trompe pas. Comme lorsqu’une classe politique, dans sa totalité, est unanime pour pleurer l’un des siens, Pierre Hélou, décédé dans la nuit de vendredi à samedi d’un accident cérébral, et lui rendre un hommage au cours duquel, comme un véritable leitmotiv, reviennent, invariablement, ces quatre mots : probité, transparence, intransigeance et patriotisme.
Outre celui du chef de l’État, c’est l’hommage du Premier ministre, Rafic Hariri – dont Pierre Hélou, jusqu’au dernier moment, a été l’un des plus féroces critiques –, qui restera dans les mémoires. « Il a été un adversaire rude, violent même, mais parfaitement loyal », a dit le n° 3 de l’État, venu parmi les premiers présenter ses condoléances, samedi, à la famille et aux proches du défunt.

Les ministres
Le ministre des Télécommunications, Jean-Louis Cardahi, a estimé que la perte de l’ancien ministre et actuel député de Baabda-Aley est « irremplaçable ». Pour Jean-Louis Cardahi, comme pour pratiquement tous les autres, Pierre Hélou « était un homme d’État et de dialogue dans tous les sens du terme, qui s’est illustré par ses positions nationales et patriotiques et qui a toujours su faire primer l’intérêt public sur les calculs personnels. Il a réussi à faire s’unir les membres de la communauté maronite, ainsi que tous les Libanais. Ses actions ont toujours été sincères et parfaitement transparentes, et son respect de la loi légendaire ».
Le ministre de l’Information, Michel Samaha, a rendu hommage au « pionnier de l’entente nationale, l’un des rares à avoir compris que jouer un rôle sur le plan national était plus important qu’un poste en tant que tel. Il n’a pas été d’accord avec beaucoup d’hommes politiques, mais sans jamais oublier l’amitié personnelle. Nous n’oublierons jamais combien il était enclin au pardon ni son sourire qui, au plus fort des conflits, occultait les divergences d’opinions », a-t-il déclaré.
Le ministre de l’Industrie, Élie Skaff, a rappelé combien le Liban avait « toujours besoin » d’hommes qui ressemblent à Pierre Hélou, capables de jouer un rôle de conciliateur sur le plan national, capable de mettre en garde également, comme le faisait l’ancien ministre. « C’est l’un des rares hommes politiques à pouvoir s’enorgueillir d’autant de crédibilité entre ses prises de position et ses actions », entre ce qu’il disait et ce qu’il faisait. Surtout en ce qui concerne « le retour des déplacés et la coexistence », a ajouté Élie Skaff.
Pour son collègue au Développement administratif, Karim Pakradouni, Pierre Hélou était « un homme d’entente, de dialogue, de réconciliation, de respect de l’autre », l’homme qui insistait toujours pour établir des ponts entre toutes les communautés libanaises, a ajouté le chef des Kataëb. Qui a mis l’accent, lui aussi, sur le rôle joué par l’ancien ministre du temps où il présidait la Ligue maronite. Et qui a rappelé que Pierre Hélou avait refusé de nombreux postes dont l’occupation aurait contredit ses convictions et la ligne qu’il a toujours suivie. « Il n’a jamais été un faux témoin », a conclu le locataire de Saïfi.
Le ministre d’État, Talal Arslane, qui a été l’un des principaux alliés électoraux de Pierre Hélou lors des législatives 2000 : « Avec son décès, le Liban et nous tous avons perdu l’une des personnalités politiques les plus propres, un patriote qui jouissait d’une morale irréprochable, un homme droit et courageux. »
Le ministre des Affaires sociales, Assaad Diab, a, pour sa part, noté que lorsqu’il critiquait, « Pierre Hélou n’y voyait aucun but, sauf l’intérêt supérieur de l’État. Voilà pourquoi, s’il vous critiquait, vous ne pouviez pas lui en vouloir. Ses opinions ne variaient pas au gré des vents, et c’est pourquoi, entre autres, les Libanais l’aimaient, lui qui était si proche de leurs obsessions, de leurs doléances et de leurs intérêts – qu’il a défendus jusqu’à son dernier souffle », a-t-il déclaré, en rendant hommage, comme beaucoup de ses collègues, à l’immense culture du défunt.

Les députés
Le député du Metn, Nassib Lahoud, a déploré la perte de « l’un des symboles du patriotisme, de la probité, un serviteur de l’intérêt public, qu’il considérait comme sacré. Et il est mort comme un héros, sur le champ de bataille », en s’exprimant lors d’un talk-show, en faisant part de son opinion « franche et sincère » et en prenant, comme d’habitude, une position « courageuse ». C’étaient ses deux « seules armes », a souligné Nassib Lahoud, qui a ensuite rendu un hommage appuyé à la droiture et à l’intégrité de Pierre Hélou, lequel « n’a jamais profité d’un poste pour se venger d’un adversaire ou pour récompenser un ami ». Le président du Renouveau démocratique, après avoir, lui aussi, évoqué l’homme de l’entente nationale et du dialogue, a avoué que quelques heures avant sa mort, l’ancien ministre lui avait fait part de « son serrement de gorge lorsqu’il pense au présent, de ses appréhensions lorsqu’il évoque le futur ».
Deux des députés de Baabda-Aley – ses rivaux électoraux mais néanmoins amis –, Fouad el-Saad et Salah Honein, ont rendu hommage à Pierre Hélou. « C’était un homme social avant d’être un homme politique. Dans l’amitié comme dans la rivalité, il était élégant et agréable ; un homme bon et beau d’esprit. Et quel que soit le poste qu’il ait occupé, il est resté toujours le même », a déclaré l’ancien ministre. Quant à Salah Honein, il a, lui aussi, salué la droiture exceptionnelle et le patriotisme du défunt, déplorant l’immense perte pour les Libanais en général et pour les électeurs de Pierre Hélou en particulier.
Leur collègue du Liban-Nord, l’ancien ministre Farid Makari, a salué l’homme d’ouverture, de dialogue et de transparence, pionnier dans tout ce qui touchait à la cohésion entre l’ensemble des Libanais. « Il était brillant », a-t-il conclu. Le député de Kesrouan-Jbeil, Nehmetallah Abi-Nasr, a évoqué le visage « jovial et sincère » de Pierre Hélou, un homme convaincu par ses options nationales. « Son seul souci était le Liban, et surtout sa situation économique, son endettement faramineux. Son décès laissera un grand vide parmi ses collègues. » Même son de cloche pour Abbas Hachem, député de Jbeil, qui évoque le trop d’empathie du défunt avec les souffrances des Libanais, « et c’est ce qui l’a achevé », a-t-il dit. En se souvenant de Pierre hélou refusant la présidence du Conseil en 1988 « parce qu’elle n’était pas en harmonie avec l’entente nationale », puis refusant en 1990 la présidence de la République. Enfin, le député Georges Frem a évoqué l’une des figures politiques « les plus nobles, les plus patriotiques et les plus pures », un homme qui a constamment refusé les compromissions, a souligné l’ancien ministre.
Le député Mikhaël Daher a évoqué, au sortir d’un entretien avec le patriarche maronite, le défunt en rappelant ces trente années « au cours desquelles Pierre Hélou s’est toujours distingué, en politique, par sa franchise, sa sincérité et son courage ». Quant au député Michel Murr, il a affirmé que Pierre Hélou était un homme qui « a vécu les souffrances des Libanais, refusant toute compromission au détriment de l’intérêt national. Son verbe était spontané et sincère – plus que cela, il a été l’otage de ses convictions, il avait foi dans le Liban et le dialogue ».

Les autres
Le mufti de la République, cheikh Abdel-Amir Kabalan, a déploré la perte, pour le Liban, de « l’un de ses plus grands patriotes ». Ajoutant que la voix qui n’a eu de cesse d’appeler à la consolidation de l’entente nationale, à la coexistence, au respect de l’État de droit et de la Constitution, « s’est malheureusement tue », rendant un hommage appuyé à la droiture et à la transparence d’un homme « qui a consacré une grande partie de son existence à l’affaire de l’imam Moussa Sadr ».
Pour sa part, le Conseil supérieur chiite, par la voix du Conseil national supérieur pour le suivi de l’affaire Sadr – dont Pierre Hélou était membre –, a adressé un faire-part de décès, déplorant la perte de l’un des piliers de l’entente nationale, « d’un homme politique essentiel, qui n’a jamais connu le moindre fanatisme confessionnel ou sectaire et dont le seul souci a été la coexistence des Libanais ».
Idem pour le mouvement Amal, qui a évoqué, dans son faire-part, le « compagnon de route » de l’imam Sadr, avec lequel « il a œuvré pour concrétiser l’entente nationale et mettre un terme aux tueries internes », un des fondateurs du Mouvement des déshérités avec l’imam disparu.
Quant à la Ligue maronite, elle a rendu hommage, par le biais de son président, l’émir Harès Chéhab, à la « sincérité » et à la « pureté » du défunt – un des anciens présidents de la Ligue –, à sa sagesse et sa rationalité, à « un homme qui n’avait pas peur de dire la vérité ». Quant au président du Conseil maronite mondial, Raymond Raphaël, il a également salué les nombreuses qualités de l’ancien ministre.
Il y a un signe qui ne trompe pas. Comme lorsqu’une classe politique, dans sa totalité, est unanime pour pleurer l’un des siens, Pierre Hélou, décédé dans la nuit de vendredi à samedi d’un accident cérébral, et lui rendre un hommage au cours duquel, comme un véritable leitmotiv, reviennent, invariablement, ces quatre mots : probité, transparence, intransigeance et...