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LIBAN-FRANCE - Le chef de la diplomatie française a adressé une invitation plus amicale qu’officielle à son homologue libanais La rencontre de Villepin-Obeid se ferait dans les quarante jours

L’invitation du ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, à son homologue libanais, Jean Obeid, pour une réunion de travail prochainement à Paris, n’a finalement rien d’exceptionnel. Puisque tous les locataires du Quai d’Orsay ont toujours été soucieux de rencontrer, quelque temps après qu’ils entrent en fonctions, leurs homologues libanais. Il en a été ainsi avec Alain Juppé, Hervé de Charette, Hubert Védrine, Farès Boueiz ou Mahmoud Hammoud, avec lequel Dominique de Villepin a tenu à s’entretenir – c’était au Luxembourg le 17 juin 2002 – avant que le Liban ne signe le partenariat Euromed.
Le chef de la diplomatie française a lancé son invitation à Jean Obeid en réponse aux félicitations que lui a adressées ce dernier à l’occasion du 14 juillet dernier. Une invitation qualifiée par des sources diplomatiques de plus chaleureuse et amicale qu’officielle et protocolaire. Cette façon « autre » de faire est d’ailleurs dans les habitudes de Dominique de Villepin, considéré par tous comme un ministre des AE hors du commun : tout le monde (et les murs du palais de Verre également) se souvient du discours hallucinant du chef de la diplomatie française au cours d’une réunion du Conseil de sécurité de l’Onu sur l’Irak, en pleine crise entre la France et les États-Unis, et des applaudissements tout à fait inédits qui avaient suivi.
Quoi qu’il en soit, les contacts sont déjà en cours entre Paris et Beyrouth pour définir la date de la rencontre (de Villepin souhaiterait que cela se passe à Paris et non à New York en marge des travaux de l’Assemblée générale de l’Onu, qui s’ouvriront dans près de quarante jours), la nature des dossiers qui seront au centre des discussions, ou si la visite sera officielle ou consacrée uniquement à des réunions de travail. Tout cela ne sera d’ailleurs pas particulièrement difficile, au regard de la concordance, en général, des points de vue entre les deux pays. Surtout en ce qui concerne l’Irak, la nécessité de se référer au Conseil de sécurité, celle de raccourcir au maximum la durée de l’occupation anglo-US ou le refus d’envoyer une quelconque force en Irak sans ombrelle onusienne.
Autre paramètre : la conviction de Beyrouth, selon laquelle Paris est un acteur essentiel sur la scène internationale, notamment au Proche-Orient. Pas seulement parce que la France est l’un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité ni parce qu’elle est un des moteurs de l’Union européenne, mais parce qu’elle a toujours adopté une totale neutralité et affiché un attachement à la législation internationale et à son application. Parce que, aussi et surtout, elle a toujours combattu l’unilatéralisme brandi comme un étendard par les États-Unis.
Quant aux relations bilatérales, il est évident que la longue histoire franco-libanaise pèsera d’un lourd poids dans le fond et la forme de la rencontre de Villepin-Obeid. Idem pour les échanges culturels, avec le souci de la France de voir le Liban jouer pleinement son rôle sur la scène régionale – son souci, également, de faire primer au maximum la francophonie au Liban. Cela sans oublier le soutien que Paris apporte sans arrêt aux Libanais, surtout dans les pays africains en proie à des guerres civiles souvent meurtrières.
Enfin, les sources en question ont tenu à rappeler que la France appuie l’adhésion du Liban et de la Syrie à la « feuille de route » ou la création d’une « feuille de route » bis.
Khalil FLEYHANE
L’invitation du ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, à son homologue libanais, Jean Obeid, pour une réunion de travail prochainement à Paris, n’a finalement rien d’exceptionnel. Puisque tous les locataires du Quai d’Orsay ont toujours été soucieux de rencontrer, quelque temps après qu’ils entrent en fonctions, leurs homologues libanais....