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PORTRAIT D’ARTISTE - De nouvelles sculptures dans le cadre du Festival libano-tchèque du « Mövenpick » L’art urbain de Nadim Karam : processions archaïques et bouquets citadins (photo)

Dans le monde enchanté de Nadim Karam il y a des girafes amoureuses, des crocodiles à queue en ciseaux, des éléphants à l’œil en éolienne, des ânes à tête en carotte et à queue en spirale, des femmes à visage pomme, à bras ailes de papillon et à jupe corolle, des enfants que l’on dirait échappés d’un conte... Des contes, Nadim Karam, architecte et sculpteur, en élabore, pour enfants et adultes, à travers ses personnages-sculptures de taille humaine ou monumentale, qu’il installe, depuis une dizaine d’années maintenant, un peu partout dans le monde. Et dont les « happy few » invités au Festival libano-tchèque de l’hôtel Mövenpick pourront admirer, juste ce soir lors de l’inauguration, quelques spécimens, de taille moyenne, en plomb martelé.

Des sculptures sur le lac
Partie de Beyrouth en 1994, sa « Procession archaïque » (cortège de différentes figures inspirées de l’humain, de la faune et de la flore) s’est promenée sur les ponts Charles et Manes de Prague en 1997, a marché sur... l’eau – sur la surface d’un lac, dans le cadre du Mile End Park (parc du millenium) – à Londres en 2000, et s’est envolée, l’année suivante, pour le Japon, où cent un de ses membres ont élu domicile permanent dans un grand complexe à Tokyo. Là, ces sculptures en métal coloré, de différentes tailles et éclairées de nuit, investissent aussi bien les antennes que les trottoirs, où elles servent de bornes de stationnement, ou encore les places, où elles jouent les sculptures monumentales animées. En effet, Nadim Karam s’est amusé à introduire dans certains de ses personnages des éoliennes, qui tournent avec le vent et dispensent ainsi un peu de fraîcheur à ceux qui viennent se réfugier à leur ombre, les jours de grande chaleur. Ils grimpent aussi sur les murs des façades, se hissent sur les toits des immeubles. Bref, ils régulent en quelque sorte la vie de la cité, la délimitent, y tissent un réseau de communication entre l’homme et son paysage urbain.
C’est d’ailleurs là l’objectif primordial de cet artiste à l’imaginaire débridé mais à l’esprit fortement marqué par sa formation d’architecte. Dans son atelier d’« art-chitecture » Hapsitus « comme Happening (événement) et Situs (site), un événement dans un site », signale-t-il, Nadim Karam mélange allègrement l’art, l’architecture et l’urbanisme.

Rêver la ville
Cet art urbain, qu’il inscrit dans des lieux aussi différents que Tokyo, Londres, Prague, Rotterdam ou Beyrouth, est pour lui un vecteur universel de communication. Car les figures, qu’il dessine avant de traduire en sculptures – et qui ressemblent sur papier à un mélange entre hiéroglyphes égyptiens et caractères japonais, le tout mixé de souvenirs de voyage –, sont pour Nadim Karam un code de langage international. « Un oiseau, même si c’est un oiseau typique du Zimbabwe, est reconnaissable partout », dit-il. Et une fleur, même si elle prend la forme d’une sculpture-ombrelle géante et ultramoderne, reste perçue sous tous les cieux comme une fleur. Justement, Nadim Karam travaille sur les sculptures-fleurs, qu’il a envie d’« offrir en bouquets aux villes », dit-il.
À travers ses réalisations, Nadim Karam tisse un langage global entre formes et espaces, entre différentes cultures et entre l’individu et son environnement. « Il est important de pouvoir rêver la ville », dit-il. Il est sans doute aussi important de pouvoir rêver en ville. Comme lorsqu’on passe à Notting Hill (le quartier bobo-branché londonien), devant un énorme éléphant en acier inox, qui suit d’un œil tournant (en éolienne) le défilé des badauds. Une œuvre signée Nadim Karam.

Zéna ZALZAL
Dans le monde enchanté de Nadim Karam il y a des girafes amoureuses, des crocodiles à queue en ciseaux, des éléphants à l’œil en éolienne, des ânes à tête en carotte et à queue en spirale, des femmes à visage pomme, à bras ailes de papillon et à jupe corolle, des enfants que l’on dirait échappés d’un conte... Des contes, Nadim Karam, architecte et sculpteur, en...