Pauvreté et misère sont leur pain quotidien. Généralement issus de familles nombreuses, évoluant dans des milieux minés par le chômage et fortement touchés par la crise économique, les mineurs qui travaillent ne vivent pas leur enfance. Ils ignorent le jeu et l’insouciance car ils sont jetés précocement dans le monde des adultes.
«Mais la situation au Liban n’est pas pour autant alarmante», rassure le représentant de l’Unicef au Liban, Ekrem Birerdinc. Même si les statistiques permettant d’approfondir le problème font défaut, la dernière étude publiée par le BIT en mai 2002 a permis de mieux comprendre la réalité libanaise.
En effet, les travailleurs mineurs sont principalement de sexe masculin et habitent des régions défavorisées, comme Bourj Hammoud, Nabaa, Sin el-Fil, la banlieue sud, mais aussi la Békaa, le nord et le sud du pays, notamment Tyr et Saïda.
Si les jeunes garçons travaillent généralement comme mécaniciens, ébénistes, peintres ou vendeurs dans des petits magasins, les filles, elles, sont plutôt employées dans des ateliers de couture, comme bonnes à tout faire dans des maisons, mais aussi dans des restaurants ou des usines. Elles sont parfois tout bonnement confinées à la maison où elles aident aux travaux ménagers.
Selon l’étude du BIT, près de 82.3% des enfants, soit une grande majorité d’entre eux, touchent un salaire. Mais un salaire souvent dérisoire qui varie entre 10000 LL et 50000 LL par semaine. Certains enfants reçoivent tout juste un repas quotidien en guise de paie.
Les enfants travailleurs remettent généralement leur salaire à leurs parents pour participer aux dépenses de la maison. Car dans ces familles où plusieurs enfants travaillent, chacun contribue aux frais quotidiens.
Des conditions de travail
souvent difficiles
Quant aux raisons qui poussent les parents à faire travailler leurs enfants, «elles sont principalement économiques», explique Hayat Osseirane, responsable du programme pour l’élimination du travail des enfants au BIT. Cependant, l’échec scolaire de ces enfants est aussi une des causes majeures de leur présence précoce sur le marché du travail.
En effet, force est de constater que dans les écoles publiques, les enfants qui rencontrent des difficultés ne sont ni suivis ni aidés, alors qu’ils devraient être l’objet d’une attention particulière. De plus, le coût du livre scolaire représente une dépense que de nombreuses familles défavorisées ne peuvent se permettre.
Aussi, 40 % des enfants qui travaillent sont illetrés. Quand à ceux qui ont été scolarisés, ils ont souvent redoublé la même classe plusieurs fois.
Le BIT a par ailleurs étudié les conditions de travail des enfants dans les plantations de tabac, estimés en 2002 à 22000 environ, soit un peu plus de la moitié de l’ensemble des enfants qui travaillent.
Selon cette étude, 5.5% de ces enfants sont âgés entre 3 et 6 ans, 12.5% entre 6 et 9 ans, 63.3% entre 9 et 15 ans et 18.8% entre 15 et 17 ans.
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