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Affaire al-Madina - Les deux principaux actionnaires de la banque sont soupçonnés d’avoir émis un chèque sans provision Mandats d’arrêt contre Ibrahim et Adnane Abou Ayache

Après le congé dominical, l’enquête judiciaire se poursuivra cette semaine avec l’audition d’une dizaine de témoins, convoqués par le premier juge d’instruction de Beyrouth, Hatem Madi, qui a émis samedi deux mandats d’arrêts contre les frères Adnane et Ibrahim Abou Ayache, principaux actionnaires de la banque, pour avoir émis un chèque sans provision de 21 millions de dollars.
L’enquête porte ainsi sur deux volets : le premier se rapporte à la violation du Code de la monnaie et du crédit, l’établissement de budgets fictifs et la falsification de transferts en devises étrangères vers des comptes ouverts à l’étranger. Le deuxième volet a trait à l’émission d’un chèque sans provision de 21 753 000, tiré par Adnane Abou Ayache pour le compte de son frère Ibrahim, un des associés de la banque al-Madina, qui l’a à son tour endossé pour le compte de Ali Ahmed.
C’est le juge Madi qui mène l’enquête au sujet de l’émission du chèque. Il a entendu samedi Ibrahim Abou Ayache et a décerné les deux mandats d’arrêt au terme de l’interrogatoire. Ibrahim Abou Ayache, qui avait été interpellé dans l’affaire de la violation du Code de la monnaie et du crédit et mis aux arrêts pour les besoins de l’enquête, au dépôt du Palais de justice, se trouve aujourd’hui en état d’arrestation officielle pour l’émission d’un chèque sans provision. Il doit normalement être transféré à la prison de Roumieh.
Son frère, Adnane, se trouve toujours en Arabie saoudite. Un avis de recherches avait été émis la semaine dernière à son encontre.
Ibrahim Abou Ayache a nié avoir endossé le chèque pour le compte de Ali Ahmed. Aussi, le juge Madi a-t-il chargé le service anthropométrique de procéder à une expertise de l’écriture afin de vérifier ses dires et d’identifier la personne qui a endossé le chèque.

Sit-in devant le Palais
de justice
C’est l’homme d’affaires Ali Ahmed qui avait déposé une plainte contre les frères Abou Ayache, accusant Adnane d’avoir libellé le chèque sans provision et Ibrahim de l’avoir signé.
Le juge d’instruction doit de nouveau interroger Ibrahim Abou Ayache, aujourd’hui, lundi. Il recueillera également la déposition de Ali Ahmed, ainsi que celle de Rana Kleylate, qui sera cependant entendue à titre de témoin.
Dans le même temps, l’avocate générale Rabiha Ammache Kaddoura, en charge de l’enquête sur le volet relatif à la violation du Code de la monnaie et du crédit et au détournement de fonds portant sur plusieurs centaines de millions de dollars, a entendu samedi Rana Kleylate et un des employés de la banque, Walid Nassif, qu’elle a relâchés. Tous deux restent cependant joignables pour les besoins de l’enquête. Elle a libéré deux autres témoins qu’elle a interrogés, Paul Choufani et Rachid Najjar.
Au moment où les interrogatoires étaient menés, des habitants de la localité dont sont originaires les Ayache, Baakline (Chouf), ainsi que des employés des hôtels appartenant aux deux frères à Batroun, ont organisé un sit-in devant le Palais de justice, brandissant des portraits d’Ibrahim et des banderoles appelant à sa libération.
Une unité de la brigade antiémeutes a été déployée dans le secteur, pour empêcher les protestataires d’entrer au Palais de justice et pour prévenir d’éventuels troubles.
Un porte-parole du groupe a estimé dans une déclaration que les deux frères Abou Ayache sont « victimes d’une machination », ajoutant qu’Ibrahim « n’est pas un criminel ». Il a exhorté les trois pôles du pouvoir à empêcher que les deux frères ne servent de boucs émissaires et à éviter que leurs établissements commerciaux ne soient fermés, « ce qui jettera des milliers de familles à la rue ».
Un sit-in similaire a été organisé à Baakline.
Après le congé dominical, l’enquête judiciaire se poursuivra cette semaine avec l’audition d’une dizaine de témoins, convoqués par le premier juge d’instruction de Beyrouth, Hatem Madi, qui a émis samedi deux mandats d’arrêts contre les frères Adnane et Ibrahim Abou Ayache, principaux actionnaires de la banque, pour avoir émis un chèque sans provision de 21 millions...