Une flopée d’acteurs
connus et reconnus
Le tournage s’est déroulé dans la Békaa-Ouest, dans deux villages, Biré et Ain Arab. Les acteurs sont: Flavia Béchara, Maher Bsaibes, Ziad Rahbani, Randa Asmar, Julia Kassar, Liliane Nemry, Renée Dick, Nayef Najy, Edmond Haddad, Tamin el-Chahal et Assad Abou Gattas.
Le choix des acteurs? «Il s’agissait de trouver le rôle principal, celui de Lamia, parce qu’elle porte le film, et l’erreur risquait d’être fatale. Lorsque Dzovig Torikian – qui est plutôt une collaboratrice qu’une assistante et a déjà travaillé avec moi sur Civilisées et je produis son prochain film – m’a envoyée la photo de Flavia Béchara, j’ai demandé d’arrêter les recherches et j’ai été la voir. Physiquement, elle correspondait parfaitement au personnage. Restait à voir son jeu. Elle n’avait jamais joué dans un film et j’ai pris le risque.»
Le cerf-volant a été coproduit par le Français Humbert Balsan (il a produit les films de Youssef Chahine et Intervention Divine, avait déclaré Balsan à l’AFP. Et je milite beaucoup pour que cette collaboration continue.» Pourquoi faut-il que le producteur français milite?
«Produire un film de cinéma implique un grand risque financier, note Sabbag. Produire un film de cinéma, en arabe, et sur des sujets qui sont loin d’être commerciaux, tiendrait presque du suicide financier. Le cinéma coûte cher et même si on travaille dans une économie féroce, il faut trouver le budget. La France est le partenaire principal des films au Liban, ceci avant même les accords de coproduction. La France est en fait le financier unique de ces films. Au Liban, les aides sont tellement faibles qu’elles sont de l’ordre du soutien moral, et c’est déjà pas mal, pour un pays qui a connu vingt ans de guerre».
Dans sa note d’intention, la réalisatrice a souligné qu’avec Le cerf-volant, elle a voulu traiter la guerre sans adopter un ton hostile. « Il était nécessaire de réconcilier l’ombre et la mobilité, rejeter la foi, plonger dans le doute et l’exprimer d’une manière visuelle », lit-on dans le dossier de presse.
«Cette phrase – ou son contenu – n’est pas adressée à la censure, je ne travaille pas dans la crainte, ou dans le désir de plaire. Je travaille libre de toute considération, vraiment libre !», réplique l’enfant terrible du cinéma libanais. «Je voudrais par contre que le résultat de ce travail puisse atteindre les spectateurs, qu’ils adhérent à mes personnages, qu’ils les adoptent, qu’ils les questionnent.» Et d’ajouter: «La construction d’un film est un long processus minutieux, réfléchi, pénible, où le doute est souvent ravageur. On n’achève jamais un film.»
Filmographie (sélective)
Souha, survivre à l’Enfer (2001), documentaire de 56 mn ; Civilisées (1998) long-métrage de fiction ; Les infidèles (1997) téléfilm, Arte ; Nos guerres imprudentes (1995) documentaire de 52 mn ; Écrans de sable (1991) long-métrage ; Pas à pas (1979) documentaire de 80 mn.n.
Maya GHANDOUR HERT
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