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Une fausse répétition pour les législatives générales

Les analystes ne considèrent pas la partielle de Baabda-Aley comme un test probant pour les législatives générales de 2005. Cela pour les raisons suivantes :
– La loi électorale ne sera pas la même. Il est possible que le découpage des circonscriptions soit profondément modifié. C’est même nécessaire, si l’on veut un scrutin équilibré, équitable, produisant une vraie représentativité des élus. Il faudrait, dans ce cadre, adopter le caza, qui assure une représentation de proximité. Ou le mohafazat à la proportionnelle. On doit réduire autant que possible cette aberration qui fait qu’un candidat chrétien peut être totalement tributaire d’un électorat massivement musulman. Et se trouve dès lors obligé d’être l’homme lige de sa tête de liste musulmane. L’inverse étant d’ailleurs vérifiable, quoique beaucoup plus rarement.
– Les alliances conclues pour la partielle sont ponctuelles, dictées par des circonstances précises. Il est probable que dans un contexte élargi, elles ne puissent pas se renouveler. C’est valable pour les forces qui ont soutenu Henri Hélou, comme pour celles qui ont opté pour Hikmat Dib. L’élément kataëb a ainsi produit trois options : Amine Gémayel et Karim Pakradouni se sont retrouvés aux côtés de Hélou, tandis qu’Élie Karamé, ancien président du parti, soutenait Dib. Les FL se sont également divisées. Sethrida Geagea a laissé aux partisans la liberté de choix ; Fouad Malek a appuyé Hélou, et des militants ont voté Dib. Tandis que, devant cette confusion, beaucoup s’abstenaient, comme chez les Kataëb et le reste de l’électorat. Un taux d’abstention élevé (78 % à peu près) qui ne devrait pas se retrouver lors des législatives générales, bien plus mobilisatrices. De même, les partis qui ne se sont pas engagés pour la partielle, le PNL qui a appelé à la non-participation, et le BN, qui a laissé la liberté de choix, ne devraient pas faire de même en 2005.
– Cette échéance devrait se dérouler sous l’égide d’un nouveau régime, avec changement de climat politique à la clé. Ce qui favoriserait certains candidats et en désavantagerait d’autres. Tout comme cela avait été le cas sous Béchara el-Khoury puis sous Camille Chamoun ou encore sous Fouad Chéhab. Le découpage des circonscriptions et l’interventionnisme y faisaient beaucoup. Chaque élection apportait des résultats spécifiques et engendrait une Chambre d’une coloration déterminée.
Pour les observateurs qui développent ces raisons, il est donc évident que la partielle de Baabda-Aley n’a aucune valeur de baromètre par rapport à la bataille des législatives de 2005. Ils ajoutent qu’il est trop tôt pour se lancer dans des pronostics. Ne serait-ce que parce que l’on n’a encore aucune idée de ce que serait le prochain régime, dont l’influence pourrait être déterminante en ce qui concerne aussi bien le découpage des circonscriptions que la composition de la future Chambre. L’incertitude devrait se prolonger encore plusieurs mois, du moment que selon toute probabilité, l’élaboration de la nouvelle loi électorale serait reportée jusqu’à l’avènement d’un autre pouvoir. D’ailleurs, même si cette loi devait être établie dans les semaines à venir, elle pourrait être ensuite balayée et remplacée par un autre texte convenant au prochain régime. On ne peut oublier, d’autre part, que d’ici à 2005, les troupes syriennes se seraient retirées. Il est également possible que plus rien ne s’oppose au retour du général Aoun et que Samir Geagea soit amnistié. Sur le plan des candidatures, elles ne seraient plus les mêmes. Tout comme les alliances. Il y en aurait qui disparaîtraient et d’autres qui verraient le jour.

Émile KHOURY
Les analystes ne considèrent pas la partielle de Baabda-Aley comme un test probant pour les législatives générales de 2005. Cela pour les raisons suivantes :– La loi électorale ne sera pas la même. Il est possible que le découpage des circonscriptions soit profondément modifié. C’est même nécessaire, si l’on veut un scrutin équilibré, équitable, produisant une vraie...