Présidence - Le chef de l’État s’entretient avec Obeid, reçu un peu plus tôt par Assad Lahoud appelle loyalistes et opposants à mener à bien, ensemble, le chantier des réformes (Photo)

Le chef de l’État, Émile Lahoud, a appelé l’ensemble des pôles politiques, « qu’ils soient loyalistes ou opposants », à travailler main dans la main pour mener à bien le chantier des réformes « lancé par l’État afin d’améliorer la situation économique actuelle ».
Le locataire de Baabda a estimé que la stabilité « dont jouit le pays » ne pourrait se consolider et se confirmer « sans un État fort, qui respecterait et appliquerait la loi et qui activerait le rôle des institutions ». Selon lui, les Libanais qui se sont unis pour faire face à l’occupation israélienne, « et qui ont réussi à libérer une très grande partie du Liban-Sud, sont aujourd’hui aussi unis dans leur soutien à l’opération de réforme, une nouvelle chance pour les institutions et les administrations du pays » de sortir de leur marasme.
Émile Lahoud a martelé devant ses visiteurs d’hier sa « détermination » à avancer dans cette opération de réforme jusqu’au bout, « et notre souhait est grand de voir tout le monde participer à ce succès national ». Estimant que si les opinions politiques ne sont pas parfois les mêmes, « cela ne doit néanmoins pas empêcher toutes les parties de se retrouver sur ce qui sert l’intérêt supérieur du pays ». Ajoutant qu’il y a de la place pour tous et que le soleil brille pour tout le monde.
Le chef de l’État a également assuré que les associations civiles étaient appelées à jouer leur rôle dans cet éveil national « que l’on appelle de nos vœux » ; de même pour chaque citoyen. Il a en outre affirmé que la création d’une fonction d’ombudsman – un médiateur de la République – permettra aux administrations du pays de se mettre « avec succès au service des Libanais, et non pas l’inverse ». Le chef de l’État s’exprimait devant une délégation d’une nouvelle association, le Comité du travail national, comprenant entre autres le député Abdel-Rahman Abdel-Rahman, ainsi que l’ancien ministre et ancien député Hassan Ezzeddine.

Du sang neuf
Dans l’après-midi, le chef de l’État s’est entretenu avec le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid (qui avait été reçu dans la matinée par le président syrien Bachar el-Assad). Le chef de la diplomatie a informé le président Lahoud des résultats de la conférence ministérielle arabe du Caire, notamment en ce qui concerne l’Irak ou les territoires palestiniens. Les deux responsables ont également évoqué les préparatifs de l’Assemblée générale des Nations unies, qui commencera ses travaux la semaine prochaine à New York.
Le chef de l’État a ensuite reçu, en présence du ministre Obeid, 24 des 25 nouveaux attachés d’ambassade, désormais rattachés au palais Bustros après qu’ils eurent passé avec succès le concours d’entrée, et qui ont entamé leur mission depuis le 21 juillet dernier. M. Émile Lahoud leur a fait comprendre qu’ils auront, dans leur avenir professionnel, un soutien : « Les constantes claires du Liban, basées sur le respect de la légalité internationale ». Ajoutant que les tempêtes qui ont secoué le monde au cours des dernières années ont prouvé la solidité de ces constantes, ainsi que « la foi du Liban dans la force du droit et de la justice et dans sa relation stratégique avec la Syrie ». Il a poursuivi en assurant que « le sang neuf qui coule désormais dans les veines de la diplomatie libanaise sera mis au service du Liban et de son rôle dans la région et dans le monde ».
Également sur le plan diplomatique, le chef de l’État a reçu l’ambassadeur d’Égypte, Hussein Darrar, avec lequel il a examiné la situation régionale et internationale. L’ambassadeur égyptien, qui a également évoqué avec son hôte les relations bilatérales, informera Le Caire des positions de Beyrouth. L’ambassadeur du Nigeria, Mohammed Saleh Abdel-Wahab, a également été reçu par le chef de l’État, à qui il a fait ses adieux, ainsi que le consul général du Malawi au Liban, Antoine Akiki.
Émile Lahoud a ensuite reçu une délégation des participants aux cérémonies qui doivent marquer le 21e anniversaire du massacre de Sabra et Chatila : des notables de différents partis ou syndicats, des personnalités politiques, artistiques, des journalistes, des intellectuels et des avocats. Lesquels ont informé le chef de l’État des derniers développements du procès Sharon devant les tribunaux belges, et des pressions exercées afin d’empêcher son déroulement.
Le n° 1 de l’État s’est ensuite entretenu avec une délégation d’hommes d’affaires libanais et qataris, présidée par l’ancien député Jamil Chammas. Qui l’a informé des buts et du programme de l’association : renforcement des relations libano-qataries, coordination de l’action des hommes d’affaires de chaque partie, mise en place d’un suivi entre les businessmen des deux pays.
Enfin, le président Lahoud a reçu les membres du conseil d’administration de l’hôpital psychiatrique de Asfourieh, emmenés par l’ancien ministre Adnane Mroué. Au centre des discussions : la situation de l’établissement et les moyens d’y faire redémarrer le travail.