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FESTIVAL DE RUE DE BEYROUTH El-Tanboura, ensemble de musique traditionnelle égyptienne La joie de vivre, de chanter et de danser (photos)

Groupe de musique traditionnelle de Port-Saïd, el-Tanboura se compose d’une vingtaine de musiciens, chanteurs et danseurs. Les joyeux lurons venus d’Égypte ont investi avec grand fracas les Thermes romains de Beyrouth, samedi, et la plage de Ramlet el-Baida, hier dimanche, entraînant les passants, deux heures durant, dans une folle farandole.
Fondée en 1989 sous l’impulsion de Zakariya Ibrahim, el-Tanboura s’est fixé comme mission la préservation de la tradition orale de Port-Saïd. Cette petite ville sur le bord du canal du Suez, à l’est de l’Égypte, se caractérise en effet par sa culture multiethnique développée au cours des générations, grâce à son voisinage et ses contacts avec les différents peuples qui la fréquentent. Sa tradition musicale populaire hérite de ce caractère riche et très diversifié. Les spectacles en sont la parfaite illustration.
La séparation de la scène et de l’audience s’estompe dès les premières mesures. Les protagonistes, une quinzaine d’individus, où se mélangent les âges, 70 ans pour le plus vieux, une vingtaine d’années pour les plus jeunes, sont chanteurs, musiciens, acteurs, mimes et danseurs. Les musiciens s’interpellent, s’encouragent, s’échangent même les instruments, en particulier le tambour. Celui-ci vole sur la scène pour retomber adroitement et en mesure dans les mains d’un autre comparse qui s’en saisit avec adresse jusqu’au moment où, fatigué, il l’abandonnera à son tour au voisin.
Les instruments sont peu nombreux : deux lyres entourées de percussions (tabla, riqq, triangle européen et petites cymbalettes, kasat nouhsiyya). Les interprètes sont assis ou se tiennent debout, s’approchent, sautillent ou se trémoussent, appelant les spectateurs à les rejoindre.
Aucune chorégraphie spécifique dans cette danse, tout y est admis, y compris les allusions nombreuses aux danses féminines, comme la convulsion du ventre, le déhanchement, le tremblement ou la giration du cou empruntée au rituel du dhikr qui déclenche irrésistiblement la transe. En outre, il n’y a pas, dans l’ensemble, de chanteur principal, mais tour à tour, les membres remplissent la fonction de soliste sans pour autant se laisser griser par le vedettariat, car c’est la collectivité qui prime et demeure souveraine. Le style relève donc du chant collectif avec la présence d’un meneur qui donne le ton et lance la phrase musicale. Parfois aussi, c’est le groupe qui entonne la phrase musicale qui devient ainsi un chant à l’unisson.
Le Festival de rue de Beyrouth a présenté avec la troupe el-Tanboura une façon de vivre et de faire de la musique dans un désordre tel qu’il devient véritable performance artistique. Les mélodies sont simples et faciles à retenir. La joie de vivre éclate de bout en bout.

M.G.H.
Groupe de musique traditionnelle de Port-Saïd, el-Tanboura se compose d’une vingtaine de musiciens, chanteurs et danseurs. Les joyeux lurons venus d’Égypte ont investi avec grand fracas les Thermes romains de Beyrouth, samedi, et la plage de Ramlet el-Baida, hier dimanche, entraînant les passants, deux heures durant, dans une folle farandole. Fondée en 1989 sous l’impulsion...