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CONSEIL DES MINISTRES - Pakradouni chargé de préparer une étude sur les fonctionnaires surnuméraires Cinquante-cinq points approuvés en 30 minutes chrono en l’absence de dix ministres ! (photos)

Héros d’un jour, Élie Skaff... C’est lui qui a sauvé, in extremis, avec près d’une heure de retard, le Conseil des ministres d’hier, en assurant le quorum minimum préconisé par la loi. Un Conseil des ministres qui n’avait rien d’ordinaire, tant dans la forme que dans le fond. Dix ministres se sont ainsi absentés de cette séance, la plus courte de l’histoire de ce gouvernement (hormis celle consacrée à l’approbation de la déclaration ministérielle) : Michel Samaha, Assaad Hardane, Marwan Hamadé (à Cancun), Farès Boueiz (à Paris), Jean Obeid (au Caire), Négib Mikati (en Afrique), Ghazi Aridi, Talal Arslane, Sleimane Frangié, ainsi que le n° 2 du gouvernement, Issam Farès.
La plus courte (un ministre a même dit qu’elle « n’en valait pas la peine »), puisqu’en 30 minutes chrono, le gouvernement a débattu et approuvé un ordre du jour comportant 57 points, dont seuls deux ont été reportés : celui concernant le ministère des Travaux publics et des Transports, ainsi que le treizième point, dont le report a été demandé par le ministre des Déplacés, Abdallah Farhat, soulignant qu’il nécessite des mesures légales relatives au transfert de biens-fonds. Ce treizième point autorise en fait une société donnée à amender son statut interne afin de garder son bien-fonds au Liban.
Autre caractère extraordinaire: c’est le ministre de la Défense, Mahmoud Hammoud, qui a lu le communiqué à l’issue de la séance, en raison de l’absence du ministre de l’Information, Michel Samaha, et de celle du ministre par intérim, son collègue à la Culture, Ghazi Aridi.
L’ambiance était tellement au beau fixe au cours de la réunion, qu’au sortir de la séance, le Premier ministre, Rafic Hariri, a bavardé de tout sauf de politique avec les journalistes accrédités au siège du Conseil des ministres. De même que l’ensemble des ministres, qui ont tous qualifié cette ambiance d’« excellente ».
Quant aux chauffeurs des ministres qui avaient quitté, tout naturellement, le siège du Conseil, ils ont été surpris, encore plus que n’importe qui, par la vitesse record de cette séance. Et leurs patrons ont dû attendre patiemment, à l’instar du ministre d’État Khalil Hraoui, qu’ils reviennent les chercher.
Quoi qu’il en soit, et selon des sources ministérielles proches de Baabda, tous les points inscrits à l’ordre du jour auraient été approuvés sans débat « si le chef de l’État n’était pas intervenu à plusieurs reprises ». Ainsi, concernant l’étude faite par le CDR autour d’un grand nombre de bâtiments ministériels (et également administratifs) qu’il faudrait construire pour les ministères qui louent leurs locaux, le n° 1 de l’État a demandé à chaque ministre un rapport détaillé sur l’état de leur bâtiment ministériel, qu’il soit propriété de l’État ou en location. Estimant, à l’instar du Premier ministre Rafic Hariri, qu’il valait mieux que l’État construise de nouveaux bâtiments pour ses administrations afin d’économiser le coût de leur location. Émile Lahoud a également demandé aux ministres concernés de voir avec les propriétaires des locaux de leurs ministères s’il était possible d’acheter ces derniers à des prix raisonnables. Il a été décidé à ce sujet que les rapports des différents ministres seraient présentés aux Trente dans deux semaines. Sachant que le grand argentier, Fouad Siniora, avait annoncé que son ministère débourse près de cent milliards de livres libanaises par an pour la location et l’entretien des ministères dont les bâtiments sont loués par l’État.
Le débat sur les fonctionnaires surnuméraires a été mis sur le tapis au moment où les ministres ont commencé à étudier les demandes de certaines municipalités autour de la nomination de policiers, gardiens, gendarmes ou autres percepteurs. Le locataire de Baabda a exigé que le problème des fonctionnaires surnuméraires soit traité d’une façon radicale, « même si cela impliquerait l’amendement de certaines lois », chargeant le ministre d’État pour le Développement administratif de préparer un rapport à ce sujet. « Il est inadmissible qu’il y ait des fonctionnaires qui ne font absolument rien et qui perçoivent leurs salaires et leurs indemnités dans leur totalité alors qu’ils passent leur temps chez eux. C’est illégal, et cela ne fait que provoquer chez leurs collègues, qui, eux, travaillent effectivement, un sentiment d’injustice tel qu’il se répercutera sur leur rendement », a-t-il dit, demandant que ces mesures à venir s’appliquent à tous les contrevenants.
À ce sujet, Rafic Hariri a estimé que le véritable problème se situe essentiellement au niveau de la loi sur les retraites, « une loi qu’il faudrait réexaminer », a-t-il préconisé. Même son de cloche chez le ministre des Télécommunications, Jean-Louis Cardahi, qui a proposé le principe de la retraite anticipée.
Signalons enfin que le Conseil des ministres entamera sa séance de jeudi prochain par la suite du dossier de l’électricité, à la lumière des réponses qu’aura apportées à plusieurs questions, restées en suspens au cours de la réunion d’avant-hier mercredi, le ministère de l’Énergie et de l’Eau. Le dossier des carrières sera également évoqué, sans compter les autres points qui seront inscrits à l’ordre du jour.
Héros d’un jour, Élie Skaff... C’est lui qui a sauvé, in extremis, avec près d’une heure de retard, le Conseil des ministres d’hier, en assurant le quorum minimum préconisé par la loi. Un Conseil des ministres qui n’avait rien d’ordinaire, tant dans la forme que dans le fond. Dix ministres se sont ainsi absentés de cette séance, la plus courte de l’histoire de ce...