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Vie politique - Déclarations tonitruantes du ministre de la Santé Frangié : Je suis opposé à la campagne menée contre Hariri

C’est à une véritable critique de toute la situation sur la scène politique interne que s’est livré samedi le ministre de la Santé, Sleimane Frangié, dans le cadre d’un entretien accordé à La Voix du Liban. « Le président Hariri ainsi qu’un groupe de ministres sont effectivement la cible d’une campagne menée par le président de la République. Mais il sait se défendre à travers certaines plumes qui lui sont acquises », a affirmé M. Frangié, renvoyant dos à dos les deux présidents. « Je suis contre la campagne qui est menée contre le président Hariri. Si le but est de provoquer sa chute, qu’on lui demande de démissionner. Mais le prendre pour cible de cette manière aboutit à la répression d’une partie des citoyens, ce qui ne fait que renforcer M. Hariri », a-t-il poursuivi, avant de comparer la situation à « un match de catch où les coups pleuvent », une situation qui dure depuis cinq ans déjà, selon lui.
M. Frangié s’en est d’abord pris au climat qui prévaut au sein du Conseil des ministres. Interrogé sur son absence lors de la dernière séance du Conseil, jeudi dernier, le ministre a répondu : « Je pense que c’est le Conseil des ministres qui est absent, et non pas moi. Si les présidents sont en désaccord, ce sont les sujets secondaires qui sont abordés. Quand les sujets exceptionnels reviennent sur le tapis, ils se disputent ou bien trouvent un accommodement entre eux, tandis que nous assistons en spectateurs. De plus, parmi les ministres, il y a ceux qui ont choisi le camp du président de la République, ceux qui ont opté pour le Premier ministre et ceux qui sont perdus entre les deux. Et c’est en fonction de cette répartition que les présidents traitent avec les ministres. »
Estimant que l’État est incapable à plus d’un niveau, comme le prouve la non-application de certaines décisions à chaque fois que l’un des présidents n’est pas satisfait du résultat, M. Frangié a indiqué : « Parfois, je sens qu’en tant qu’homme politique, je suis plus puissant que le Conseil des ministres, étant donné le poids que j’ai sur le terrain. (...) Ceux qui assistent au Conseil des ministres et qui ne veulent pas créer de polémiques et de disputes doivent avaler trois pilules de valium avant d’aller à l’aventure. »
« Quand nous avons su que les “pompiers” (les Syriens) allaient intervenir jeudi, nous nous sommes absentés. Nous espérons qu’ils seront toujours là. Il faut qu’il y ait un rassembleur. Mais il ne faut pas toujours mettre cette médiation dans l’embarras pour ne pas semer le chaos au niveau du pays. Nous plaçons toujours nos frères syriens au bord du gouffre et nous leur demandons ensuite d’intervenir pour régler le problème », a-t-il poursuivi. Et M. Frangié de plaider en faveur d’un remaniement ministériel si le gouvernement ne parvient pas à agir et continue à être la cible des accusations de responsables. « Si les ministres sont des incapables, il faut changer le gouvernement. J’ai déjà déclaré que je ne participerai plus à aucun cabinet jusqu’à la fin du mandat si l’actuelle équipe ministérielle est renvoyée », a-t-il indiqué. « D’ailleurs, si le gouvernement chute, nous serons relaxés. Nous vivrons cela comme une libération », a-t-il souligné. « Je pense qu’il n’y aura pas de remaniement ministériel. Je conseille à toutes les personnes qui appartiennent à la communauté sunnite et qui sont proches de moi de ne pas accepter (le poste de Premier ministre). Dans le climat actuel, seul le président Hariri peut assumer cette responsabilité, (...) étant donné l’étendue de ses relations au plan international et de la confiance qu’il inspire au plan économique. (...) Je suis contre le départ de M. Hariri, malgré toutes les tentatives qui sont menées dans ce sens par certains. Si Hariri s’en va et qu’ils assument ses responsabilités, ils se brûleront les yeux en l’espace d’un mois, tout comme Hariri a perdu sa crédibilité en quelques années. Hariri est le seul à pouvoir supporter la situation. S’il démissionne, cela sera une sorte de fuite, de contre-réaction, alors qu’il doit agir d’une manière responsable », a-t-il ajouté.
Il a enfin estimé que la campagne de réformes est « arbitraire et revancharde » : « Comme au début du mandat, on cherche à ouvrir des dossiers par esprit de vengeance. Cela ne fera que mener à des effets contraires aux buts souhaités. (...) La réforme sera possible quand les principaux ministères ne seront plus détenus par les pôles d’influence. (...) D’ailleurs, tout le monde sait où se sont envolés les fonds spoliés. Mais nul n’ose le dire. » M. Frangié a enfin applaudi au communiqué des évêques, émettant cependant des réserves sur les dispositions relatives à la fin de la tutelle syrienne. « 90 % des forces syriennes se sont retirées, même si l’influence est toujours manifeste. Mais ces propos sont faux et déplacés », a-t-il conclu.
C’est à une véritable critique de toute la situation sur la scène politique interne que s’est livré samedi le ministre de la Santé, Sleimane Frangié, dans le cadre d’un entretien accordé à La Voix du Liban. « Le président Hariri ainsi qu’un groupe de ministres sont effectivement la cible d’une campagne menée par le président de la République. Mais il sait se...