Henri Hélou : Je ne suis pas le candidat du pouvoir

À moins d’une semaine de la partielle de Baabda-Aley, les quatre candidats au siège maronite vacant à la suite de la disparition du député Pierre Hélou intensifient leurs activités sur le terrain.
Ainsi le candidat Henri Pierre Hélou a effectué samedi une tournée dans les régions concernées par la question des déplacés, au cours de laquelle il a pris la parole à plusieurs reprises.
M. Hélou a estimé que l’État continuait à sous-traiter ces régions : « Le dossier attend toujours impatiemment les fonds nécessaires pour être fermé définitivement. Par ailleurs, l’État dépense des sommes très importantes sur des projets moins vitaux et moins fructueux, alors qu’il reste avare devant les besoins des déplacés pour leur retour. Il s’agit non plus d’une faute, mais d’un péché. ».
Il a ensuite dénoncé « la négligence de la part de l’État des besoins infrastructurels de la région comme si les localités concernées ne faisaient pas partie du Liban et qu’il n’y avait personne pour s’en occuper ». « Nous ne pouvons plus nous taire. La voix de Pierre Hélou, qui s’est longtemps opposé à cette ségrégation et à cette négligence, continuera à tonner dans le cadre de la campagne que nous menons pour lever l’injustice qui pèse sur la région », a-t-il ajouté.
Il a enfin mis l’accent sur la nécessité d’une coordination druzo-chrétienne, surtout après la réconciliation historique qui a été réalisée, estimant que « le Liban ne peut vivre que par la coexistence fondée sur des bases saines, sincères et réelles » et plaidant en faveur du retour de tous les déplacés.
Par ailleurs, M. Hélou a accordé un entretien à Radio-Liban libre, dans lequel il a réaffirmé qu’il n’était pas le candidat du pouvoir, mais celui de « l’opposition de l’intérieur des institutions » et qu’il est apte à être député à la Chambre parce qu’il est le fils de feu le député Pierre Hélou, parce qu’il est appuyé par l’ensemble des forces politiques et parce qu’il est le candidat de la modération.
Rappelant qu’il s’inscrit dans la ligne politique de Pierre Hélou, celle de la modération et de la coexistence, M. Hélou a indiqué qu’il continuera à être opposant comme son père parce qu’il est convaincu par le style qu’adoptait ce dernier. M. Hélou a indiqué qu’il se retrouvait sur plusieurs points avec le Rassemblement de Kornet Chehwane.
Il s’est en outre dit rassuré par l’image du candidat gardien de la réconciliation dans la Montagne qu’il donne, estimant qu’il est un candidat fort, mais que le courant aouniste est un adversaire de taille. « Je veux me battre contre les mêmes problèmes que mon adversaire, et je veux trouver des solutions », a-t-il poursuivi, estimant qu’une grande partie des électeurs appuient Hikmat Dib « non pour ses thèses politiques, mais par vengeance contre le pouvoir ».
Il a enfin plaidé pour l’unité et le dialogue, estimant que les relations libano-syriennes devaient être rééquilibrées par le dialogue et non par la violence, qui ne mène nulle part. « Il n’y a aucun doute sur le fait que nous voulons un Liban indépendant et souverain », a-t-il conclu.
De son côté, le candidat aouniste Hikmat Dib a appelé le ministère de l’Intérieur à prolonger le délai de demandes pour l’octroi des cartes électorales, jugeant que ce dernier était trop court, ce qui a empêché plusieurs milliers d’électeurs de recevoir leurs cartes. M. Dib a poursuivi sa tournée hier à Bleïbel, Arbaniyé et Araya. Il a également été reçu à déjeuner par la famille Daccache, en présence de l’ancien député Pierre Daccache.