ÉDUCATION - Troisième journée du colloque des écoles catholiques Redonner à la jeunesse libanaise de l’espoir, un des défis de la charte (Photo)

L’heure était au bilan hier à la séance de clôture du XIe colloque des écoles catholiques. Un bilan dressé par l’évêque Youssef Béchara concernant le projet de charte pour l’enseignement catholique au Liban, qui envisage de mettre au service des élèves une politique propre à l’ensemble des écoles catholiques.
Cette charte de l’enseignement évoque la mission éducative de l’Église, ainsi que l’identité et les défis de l’école catholique. Retraçant les grandes lignes de cette charte, Mgr Béchara indique que l’élève est au centre de l’enseignement et de l’éducation et qu’il en est l’objectif essentiel. C’est la raison pour laquelle il est important non seulement de l’instruire conformément à la culture libanaise, mais aussi de développer sa personnalité ainsi que son esprit de dialogue dans le but de renforcer la convivialité entre chrétiens et musulmans. De même, faut-il préparer l’élève à la vie spirituelle en l’initiant à la culture chrétienne orientale. Quant à la question de l’environnement, elle représente une cause mondiale qui menace l’humanité entière et qui, de surcroît, doit aussi faire partie de l’éducation de l’élève.

Changer les mentalités
Abordant les défis de l’école catholique, le prélat évoque les crises économique, politique et sociale, la mondialisation et ses conséquences, ainsi que l’éducation religieuse, le confessionnalisme et le fanatisme. Mais d’autres défis, non moins importants, se posent à l’école catholique, concernant notamment l’évolution du travail éducatif, la direction des établissements scolaires ainsi que les problèmes relatifs aux élèves.
« Ce n’est pas par des souhaits que ces défis verront leur réalisation », observe Mgr Béchara, ajoutant que seule l’élaboration d’un plan permettra à l’école catholique de relever l’ensemble des défis. Et le prélat d’insister sur l’importance du rôle à cet effet du secrétariat général des écoles catholiques, de même que la nécessité d’une collaboration entre les établissements scolaires. Quant à l’information, son rôle est primordial dans la réussite de ce projet car elle maintient le lien entre les écoles, mais aussi avec les parents d’élèves et avec les médias.
Le prélat précise enfin que la charte de l’enseignement catholique devrait être complétée par une charte de l’enseignement universitaire, vu les interrogations et les inquiétudes de la jeunesse libanaise sur l’avenir. Car il est important de donner à cette jeunesse l’espoir qui lui permettra de développer ses talents et de les investir dans des projets concrets. Et Mgr Béchara de souligner la nécessité de changer les mentalités en donnant à l’enseignement technique l’importance qu’il mérite. « Car, conclut-il, pour évoluer, la société a besoin de diverses qualifications, aussi bien du mécanicien et du maçon que de l’ingénieur... »
Au terme de l’intervention de Mgr Béchara, le secrétariat général des écoles catholiques a publié un communiqué, résumant les travaux du colloque sur la charte de l’enseignement catholique au Liban, évoquant ses défis, ses perspectives et ses stratégies. La balle sera bientôt dans le camp des directeurs et directrices d’établissements scolaires qui doivent étudier le nouveau texte de la charte qui paraîtra vers la mi-septembre et y apporter leurs remarques et leurs suggestions.
La tâche est immense et le travail fastidieux, mais l’école catholique entend bien relever ce défi qui lui tient à cœur.

A.-M.H.