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Libertés - Première commémoration aujourd’hui de la fermeture de la chaîne de télévision et de RML La direction de la MTV appelle les dirigeants à un sursaut de conscience

Il y a un an, le 4 septembre 2002, le tribunal des imprimés décidait de fermer la chaîne de télévision d’opposition MTV et Radio Mont-Liban, au lendemain de la victoire de M. Gabriel Murr, directeur de la chaîne, au siège grec-orthodoxe du Metn resté vacant après la disparition du député Albert Moukheiber. La MTV avait été accusée de publicité électorale en faveur de M. Murr, mais la décision de fermeture de la chaîne avait été qualifiée de politique par plusieurs juristes et personnalités politiques, parmi lesquels le ministre de l’Information de l’époque, Ghazi Aridi.
La direction de la chaîne de télévision a publié hier un communiqué à l’occasion de cette première commémoration, dans lequel elle a stigmatisé « la décision arbitraire, inhumaine et qui porte préjudice à la justice et aux juges, à l’heure où tout le monde parle de réforme », de fermer la MTV et RML.
« Une année s’est écoulée depuis la fermeture de la MTV et de RML, comme si cette fermeture avait un caractère définitif et irrévocable. Le pouvoir a déployé tous ses efforts pour pousser les personnalités politiques et les citoyens à détourner leur attention de cette question, et il a plus ou moins réussi. En vertu de notre attachement à la liberté d’expression, et pour que cette commémoration ne se déroule pas comme le pouvoir le désire, nous tenons à rappeler que cette fermeture va à l’encontre du droit et de la légalité. Tous les juristes sont unanimes sur ce point », a indiqué le communiqué. « Tout ce qui s’est produit depuis la décision de fermeture, qui ressemble à une mise à mort, n’est fondé sur rien de substantiel au niveau judiciaire. Nul n’a porté plainte, ni un individu, ni le parquet. Et tout recours pénal qui ne fait pas suite à une plainte est considéré comme nul, au niveau de la forme et du fond », a indiqué la direction.
« Par ailleurs, il n’y a pas eu notification de cette décision de “mise à mort”, et aucune décision pénale ne peut être appliquée sans notification. De plus, la notification aurait dû mentionner clairement l’instance devant laquelle il était possible de présenter un recours et la durée durant laquelle il était possible de le faire », a-t-elle poursuivi, en rappelant que la première décision, émanant du tribunal présidé par le juge Labib Zouein, avait précisé que le jugement était gracieux et qu’il était possible de présenter un recours. « La MTV et RML ont suivi cette voie. Malgré cela, le recours a été rejeté pour vice de forme par le tribunal présidé par le juge Samir Alia, sous prétexte que le jugement n’était pas susceptible d’un recours et que la fermeture de la MTV et de RML était semblable à une simple mesure administrative », a-t-elle ajouté. « Sans entrer dans les détails (...), une année s’est écoulée sans qu’aucun juge ni tribunal n’étudie la décision de fermeture dans le fond. Tous les tribunaux ont invoqué la forme pour rejeter les recours », a souligné la direction de la MTV.
La direction a par ailleurs rappelé que près de 500 employés, dont plus de 300 sont toujours sans emploi, avaient été jetés à la rue dans une période de crise sociale et économique.
« L’histoire se souviendra de ce qui s’est produit le 7 août 2001, puis le 4 septembre 2002, lorsque le symbole des libertés publiques a été fermé sous le prétexte fallacieux de l’application des lois, à l’image des méthodes dignes de Staline, Ceaucescu et Saddam (...). Les responsables auront-ils un sursaut de conscience avant qu’il ne soit trop tard et reconnaîtront-ils avoir commis une erreur fatale, qui a porté un coup aux libertés publiques, et notamment à la liberté d’opinion ? » a-t-elle poursuivi.
La direction a enfin appelé la justice à « retrouver sa liberté, loin de l’intervention des hommes politiques, pour que les portes de la MTV et de RML s’ouvrent de nouveau. Sinon, c’est sous le signe de la honte qu’on se souviendra de cette étape de l’histoire du Liban ».
Par ailleurs, plusieurs personnalités et partis politiques ont stigmatisé la fermeture de la MTV et de RML, y voyant une violation flagrante de la liberté d’opinion et d’expression, parmi lesquels le général Michel Aoun et son courant, l’ancien ministre Albert Mansour, les députés Farès Souhaid, Abbas Hachem et Atef Majdalani, le Renouveau démocratique du député Nassib Lahoud et le chef du Parti national libéral Dory Chamoun.
Il y a un an, le 4 septembre 2002, le tribunal des imprimés décidait de fermer la chaîne de télévision d’opposition MTV et Radio Mont-Liban, au lendemain de la victoire de M. Gabriel Murr, directeur de la chaîne, au siège grec-orthodoxe du Metn resté vacant après la disparition du député Albert Moukheiber. La MTV avait été accusée de publicité électorale en faveur de...