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Commémoration - Meeting d’Amal à Baalbeck pour le 25e anniversaire de la disparition de Moussa Sadr Berry appelle à la transparence et à l’ouverture de tous les dossiers(PHOTOS)

Les discours prononcés hier à Baalbeck à l’occasion du 25e anniversaire de la disparition de l’imam Moussa Sadr et de ses deux compagnons se sont essentiellement caractérisés par l’extrême virulence des attaques contre le régime libyen du colonel Moammar Kadhafi. Le président de la Chambre, Nabih Berry, a pratiquement accusé le gouvernement libanais de laxisme concernant cette affaire, faisant ainsi écho au communiqué publié samedi par les Partisans de l’imam Sadr, et qui demandait au gouvernement « d’engager des poursuites contre les autorités libyennes devant les tribunaux internationaux spécialisés ». Mais le meeting oratoire organisé par le mouvement Amal dans la localité de Ras el-Aïn, à Baalbeck, a donné aussi l’occasion à M. Berry de prendre position à l’égard de la crise politique et socio-économique qui sévit dans le pays.
Il a notamment déclaré à ce sujet : « En tant que responsable, j’affirme que les différends qui opposent les dirigeants des institutions officielles entre eux érodent la confiance de l’opinion publique dans l’État. » « Les administrations se sont tranformées en pôles d’influence, alors que les différences de mentalité, de visions et de positions rendent difficiles la gestion de la crise », a dit le chef du Législatif avant de poursuivre : « Malheureusement, d’aucuns tentent d’imputer la responsabilité de cette crise au Parlement, en se demandant pourquoi celui-ci ne réclame pas de comptes et ne vote pas la défiance au gouvernement. On tente ainsi de faire croire que l’Assemblée ne joue pas son rôle qui consiste notamment à contrôler l’action de l’Exécutif. » M. Berry a rappelé dans ce cadre que jamais un Parlement libanais n’a renversé un gouvernement. « Cela ne veut pas dire que nous renonçons à demander des comptes au Cabinet, mais je dis à l’opposition : halte à la surenchère politique qui n’a d’autre effet que celui d’embarraser le régime », a-t-il déclaré. Selon lui, toutes les parties, sans exception, contribuent à affaiblir le régime dans la mesure où tout le monde se considère supérieur à l’État.

« J’accuse tout le monde
et moi-même »
Le président de la Chambre s’est attaqué par la suite aux mentalités confessionnelles qui régissent le pays, déclarant ainsi : « J’accuse tout le monde, y compris moi-même, de minimiser l’importance du dialogue. En effet, toutes les parties se prévalent de leur appartenance à la communauté pour donner à leur position au sein du pouvoir ou de l’opposition un caractère sacré ». Dans ce qui ressemble à une volonté d’amorcer une autocritique à l’échelle nationale, M. Berry a lancé un appel à toutes les personnalités politiques, les invitant à « reconnaître la réalité et la dimension des problèmes qui se posent, car seule une telle démarche est susceptible d’ouvrir la voie à des solutions ».
Il a déploré dans ce cadre le manque de « transparence » sur le plan politique, se référant à l’expérience de son mouvement dans ce domaine.

« Ouvrons tous les dossiers »
« Je défie n’importe qui, responsable, parti ou communauté de prendre la même initiative qu’Amal et d’ôter toute protection à celui qui commet des abus (...) Soyez certains qu’aucuns de ceux-là ne réintégrera le mouvement », a-t-il affirmé avant d’ajouter : « Au nom d’Amal, de l’imam Sadr et de tous ceux qui sont réunis aujourd’hui par fidélité pour le Liban de l’imam Sadr, je demande que soient ouverts tous les dossiers, en toute impartialité, et loin de toute ingérence. » Soulignant l’importance d’une réforme permanente exécutée au jour le jour, M. Berry a estimé que l’opération devrait être confiée aux organismes adéquats, lesquels gagneraient à pouvoir « travailler en toute liberté et conscience ». « L’essentiel est que la réforme démarre et qu’elle ne s’arrête plus, sinon, croyez-moi, le Liban sera en danger », a-t-il déclaré, avant de s’exclamer : « J’appelle à la création de l’État de droit, à la transparence et à l’honnêteté ! Qu’il n’y ait aucun pouvoir supérieur à celui de l’État ! »
Le chef du Législatif a cité dans ce contexte deux cas actuels, notamment celui de la banque al-Madina et de l’EDL. Il a ainsi déclaré : « Par quel mystère les parquets ne parviennent-ils pas à s’activer dans ces deux affaires ? »

Ni pommes ni pommes de terre
M. Berry, qui avait entamé son discours par l’évocation de la disparition de l’imam Moussa Sadr en 1978, a affirmé à ce sujet qu’il ne pourrait être question d’une amélioration des relations libano-libyennes tant que la lumière ne sera pas faite sur cette affaire. Selon lui, ce n’est pas en important les pommes de terre et les pommes libanaises que Tripoli réussira à ouvrir une nouvelle page dans ses relations avec Beytrouth. Le président de la Chambre s’est également référé dans ce contexte aux sociétés mixtes libano-libyennes qui ont été récemment créées et dans lesquelles « d’anciens responsables libanais sont associés », faisant visiblement allusion ici à l’ancien chef de l’État, Amine Gemayel.
S’indignant du laxisme du gouvernement à l’égard de la disparition de l’imam chiite, M. Berry s’est exclamé : « Quand l’État libanais revendiquera-t-il donc son droit à la dignité et à l’existence? »
Sur le plan régional, le chef du Parlement a renouvelé son appui à la résistance contre Israël et à la présence syrienne au Liban avant de conseiller à l’Administration américaine de s’en remettre au monde arabe, et à la Syrie en particulier, pour sauver la situation en Irak.

Kabalan : « Kadhafi
l’hypocrite »
Le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel-Amir Kabalan, avait pris la parole avant Nabih Berry pour se déchaîner, au début de son allocution, contre le colonel Moammar Kadhafi, qualifiant ce dernier « d’hypocrite », et l’accusant d’avoir « renié son arabité et sa religion musulmane ».
Sur le plan interne, le dignitaire chiite a estimé que le Liban était actuellement victime des « slogans creux et des paris erronés ». Brossant un tableau très sombre de la crise socio-économique, il a dénoncé les responsables au pouvoir qui « ne se préoccupent que de leur propre politique et de leurs intérêts personnels ».
Le père Youssef Mouannés a prononcé à son tour un discours au nom du patriarche maronite Nasrallah Sfeir, dans lequel il a insisté sur l’importance du dialogue entre les communautés spirituelles libanaises.
Étaient notamment présents à ce meeting : le vice-Premier ministre Issam Farés, représentant le chef de l’État, le général Émile Lahoud, le ministre Assaad Diab, représentant le président du Conseil, Rafic Hariri, le vice-président de l’Assemblée, Élie Ferzli, les ministres Ayoub Hmayed, Michel Moussa, Khalil Hraoui, Ali Abdalah, Ali Hassan Khalil, Assaad Hardane, Mahmoud Hammoud, Karim Pakradouni, Élias Skaf, Assem Kanso, Jean Obeid, sayyed Ibrahim Amine, représentant le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, ainsi qu’une foule de députés et de personnalités politiques, diplomatiques et spirituelles.
Les discours prononcés hier à Baalbeck à l’occasion du 25e anniversaire de la disparition de l’imam Moussa Sadr et de ses deux compagnons se sont essentiellement caractérisés par l’extrême virulence des attaques contre le régime libyen du colonel Moammar Kadhafi. Le président de la Chambre, Nabih Berry, a pratiquement accusé le gouvernement libanais de laxisme concernant...