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Camps palestiniens - Le chef de Esbat el-Nour grièvement blessé dans une embuscade à Aïn el-Héloué Le Fateh a « décidé » du sort de Abdallah Chreidi

Le représentant au Liban du président de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat, a revendiqué hier les tirs qui ont blessé avant-hier samedi le chef d’un groupe intégriste dans le camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Héloué, où la tension continue d’être particulièrement vive.
Outre Abdallah Chreidi, le chef du groupuscule intégriste Esbat el-Nour – une scission de Esbat el-Ansar qui figure sur la liste américaine des organisations terroristes –, deux Palestiniens avaient été tués et deux autres blessés lors des échanges de tirs. « Abdallah Chreidi, au passé chargé de crimes et qui terrorise le camp pour tenter de le prendre en otage, nous a contraint à décider de son sort », a déclaré le chef du Fateh au Liban, Sultan Abou el-Aynaïn, cité par l’AFP. Il a accusé Chreidi d’être responsable de la mort de sept membres du Fateh et de quatre civils, tués à Aïn el-Héloué, au cours des dernières années.
Des dizaines d’attentats se sont produits depuis août 2002 dans ce camp, le plus grand du Liban avec près de 80 000 réfugiés, et où le Fateh est prédominant, ainsi que celui de Miyé-Miyé, faisant quatre tués, dont un intégriste égyptien, et de nombreux blessés, dont deux Syriens. Sultan Abou el-Aynaïn a affirmé que le chef de Esbat el-Nour avait « provoqué » quelques-uns de ses hommes au passage de son convoi près d’un des postes du Fateh dans le camp. « Notre inaction l’a encouragé à tuer », a-t-il estimé, assurant que « désormais les responsables devront assumer les suites de toute agression contre nos hommes ».
Quoi qu’il en soit, c’est dans une véritable embuscade qu’est tombé Abdallah Chreidi, le fils du fondateur aujourd’hui décédé de Esbat el-Ansar. Il a été grièvement blessé, atteint de plusieurs balles, notamment à la poitrine, à la tête et au dos – il a d’ailleurs subi l’ablation d’un rein dans un petit hôpital du camp où il avait été admis. Trois de ses gardes du corps ainsi qu’un passant ont, eux aussi, été grièvement blessés par des tirs nourris à proximité du poste du Fateh où le chef de Esbat el-Nour a été pris pour cible. D’ailleurs, l’un de ses gardes du corps, Yéhia Chreidi, ainsi que le passant Fouad Farhoud ont succombé quelque temps plus tard à leurs blessures. « Quand la voiture d’Abdallah a franchi la barrière, l’un des hommes armés s’est soudainement tourné vers elle, et a commencé à faire feu abondamment. Il le visait, il cherchait à le tuer », a raconté un témoin oculaire de l’incident, cité par Reuters.

Le piège
Abdallah Chreidi et ses hommes sont tombés dans le piège alors qu’ils revenaient de l’enterrement d’un membre du Fateh, Ibrahim Chreidi, tué dans la nuit de vendredi à samedi. « Ibrahim Chreidi, 34 ans, était devant son échoppe dans la rue principale de Aïn el-Héloué, lorsque, vers minuit, des inconnus ont tiré sur lui avec des fusils d’assaut, le tuant sur le coup, avant de disparaître dans les ruelles du camp », a rapporté l’AFP, citant une source palestinienne. Qui a indiqué qu’Ibrahim Chreidi, un militant de base, avait été dans le passé le garde du corps d’un responsable de la police palestinienne.
Quoi qu’il en soit, Abdallah Chreidi faisait depuis le mois de mars l’objet d’étroites mesures de sécurité à l’intérieur de Aïn el-Héloué. Sachant qu’à cette date, il avait abattu de sang-froid et en plein jour l’un de ses cousins, un membre armé d’une faction pro-Fateh, assurant la sécurité dans le camp. Et depuis ce jour, plusieurs habitants du camp pensaient qu’Abdallah Chreidi pouvait être la cible de représailles à cet assassinat.
Aïn el-Héloué abrite une kyrielle d’organisations palestiniennes armées, allant du Fateh jusqu’à des organisations islamistes comme le Hamas, en passant par des groupuscules extrémistes, dont l’un des plus médiatisés est aujourd’hui Esbat el-Nour. Qui compte quelque deux cents partisans, et qui est accusé d’avoir donné refuge à des fondamentalistes libanais qui ont combattu l’armée, notamment au Liban-Nord. Rappelons qu’Abdallah Chreidi avait donné également refuge à Abou Obeïda, un fondamentaliste sunnite qui avait assassiné trois soldats libanais à Saïda, non loin de Aïn el-Héloué.
Notons enfin que cette embuscade contre lui et contre ses hommes intervient deux jours après l’annonce par l’armée libanaise du démantèlement, « avec l’aide de la Syrie », d’un « réseau terroriste » qui préparait des attentats au Liban, notamment contre l’ambassade américaine, et contre d’autres chancelleries occidentales. L’armée avait indiqué que ce réseau était composé de neuf membres – des Palestiniens et des Libanais.
Le représentant au Liban du président de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat, a revendiqué hier les tirs qui ont blessé avant-hier samedi le chef d’un groupe intégriste dans le camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Héloué, où la tension continue d’être particulièrement vive.Outre Abdallah Chreidi, le chef du groupuscule intégriste Esbat el-Nour – une...