M. Abi Nasr faisait ainsi écho aux propos tenus par le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, il y a près de dix jours à l’AFP. Le prélat maronite s’était déclaré sceptique quant aux positions des États-Unis et de la France en faveur du retrait des forces syriennes du Liban et avait indiqué qu’un départ syrien dans la mésentente ne serait pas une bonne chose. Le député a estimé que « la position du patriarche concernant le retrait de l’armée syrienne s’inscrit dans le cadre des appels en faveur de l’application de l’accord de Taëf, qui ne considère pas les forces syriennes comme une armée d’occupation mais réclame un redéploiement qui interviendrait après la réédification de l’armée et son déploiement sur l’ensemble du territoire libanais ». « Selon cet accord, les deux gouvernements doivent se réunir et s’entendre sur un calendrier fixant le lieu et la durée du redéploiement », a-t-il rappelé.
« Le problème, c’est que nos voisins interviennent plus qu’il ne le faut dans nos affaires internes et que nous avons honte de réclamer la liberté, la souveraineté et l’indépendance », a-t-il souligné.
M. Abi Nasr a par ailleurs déploré le fait que les autorités libanaises n’aient pas déployé suffisamment d’efforts au plan sécuritaire, les dispositions de l’accord de Taëf portant sur ce domaine n’ayant pas été appliquées. « Selon les textes, deux ans après la signature de l’accord, l’armée syrienne doit aider l’armée libanaise et les services de sécurité à désarmer les milices libanaises et non libanaises, c’est-à-dire les camps. Mais cela ne s’est pas produit. Seules les milices chrétiennes appartenant à un camp déterminé ont été désarmées. Et, avec le temps, les camps palestiniens se sont transformés en mini-États armés, indépendants et dotés d’une souveraineté, à l’intérieur d’un État sans souveraineté », a-t-il indiqué.
Concernant enfin le nouveau gouvernement Hariri, il a estimé qu’il était semblable au précédent et qu’« il ne se produit rien sans la volonté paternelle émanant de Damas ».
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