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Communautés - Bkerké se refuse à entrer dans les polémiques qui déchirent l’Exécutif Sfeir maintient la pression sur la souveraineté

Le patriarche maronite a réitéré hier sa position en faveur d’un recouvrement par le Liban de sa souveraineté, tout en soulignant la nécessité de maintenir d’excellentes relations avec « les voisins les plus proches ». Mgr Nasrallah Sfeir, qui recevait une délégation de l’Ordre des journalistes, conduite par son président, Melhem Karam, s’est refusé à se prononcer de manière tranchée dans les polémiques qui déchirent actuellement l’Exécutif, estimant que « l’heure ne se prête pas aux tiraillements et aux questions mineures ». Il a, d’autre part, minimisé l’importance de sa récente rencontre à Baabda avec le chef de l’État, Émile Lahoud.
« Pour ce qui est de la visite chez le président de la République, il semble qu’on en ait exagéré quelque peu la portée. Il s’agissait d’une visite ordinaire et ce n’est d’ailleurs pas la première que j’effectue au palais présidentiel. Le chef de l’État avait assisté à la messe de Pâques à Bkerké et nous avions eu alors un entretien ensemble », a déclaré le patriarche.
Au cours de la rencontre à Baabda, « nous avons passé en revue, comme chaque fois, les questions de l’heure, tant sur le plan régional que libanais », a-t-il ajouté, déplorant, à ce propos, que « les choses, chez nous, prennent une dimension déphasée par rapport à ce qui se passe sur la scène régionale ».
Pour le patriarche, l’évolution de la situation au Proche-Orient a, en effet, « d’importantes répercussions » au Liban. « Or, nous ne savons pas ce que nous allons en récolter, s’il faut s’attendre à du bon ou du mauvais », a-t-il noté.
« Nous avons lu dans la presse que la “feuille de route” (visant à régler le conflit israélo-palestinien) ne mentionne le Liban qu’en troisième position. C’est pour cette raison que certaines voix se sont élevées, et notamment en Europe, pour dire que le Liban, qui n’a certes pas besoin d’une “feuille de route” qui lui serait spécifique, devrait tout au moins être englobé avec la Syrie dans le texte actuel. De cette façon, nous serions en mesure de savoir où nous en sommes », a-t-il dit.
« Le Liban existe et devrait assumer lui-même ses responsabilités », a enchaîné le patriarche maronite. « Nous sommes favorables au maintien d’excellentes relations avec tout le monde et, en particulier, avec nos voisins les plus proches (la Syrie). Mais cela n’élimine pas notre droit à réclamer d’être souverains et celui du Liban à gérer par lui-même ses affaires et savoir comment désigner ses responsables, qu’ils soient députés, ministres, ou autres », a-t-il lancé.
« Certes, a encore dit Mgr Sfeir, nous savons qu’il existe des interactions (entre les États) mais ces interactions ne doivent pas aboutir à une annihilation de la volonté libanaise, qui doit demeurer dominante. » Interrogé sur ses liens avec le Rassemblement de Kornet Chehwane, Mgr Sfeir a déclaré : « Il s’agit d’une formation qui parle pour elle-même et n’a pas besoin d’un porte-parole. Il est vrai que KC a adopté dans une certaine mesure des idées formulées dans le communiqué que nous (l’assemblée des évêques maronites) avions publié en 2000, à la suite du retrait israélien du Liban-Sud. Mais cela ne signifie pas pour autant que le patriarcat maronite est responsable de Kornet Chehwane et vice versa. »
De toute façon, a ajouté le patriarche, le Rassemblement de KC « ne nous informe pas à l’avance des déclarations qu’il publie et nous, de notre côté, nous ne le prévenons pas des nôtres ».
Au sujet de ses récentes déclarations à l’AFP, dans lesquelles il préconisait de ne pas s’en remettre à l’étranger pour réclamer le départ des Syriens du Liban, Mgr Sfeir a souligné qu’il n’avait « pas tenu ces propos dans un esprit d’inimitié, ni à l’égard des États-Unis, ni de la France ». « Ce sont deux grandes puissances qu’il faut voir telles qu’elles sont. Comme tout un chacun, ces puissances recherchent leurs intérêts. Si ceux-ci coïncident avec ceux des petits pays, alors ces derniers en bénéficient, mais lorsque les intérêts divergent, ce sont uniquement les grandes puissances qui en profitent », a-t-il relevé.
Se refusant à entrer dans les polémiques qui déchirent actuellement le gouvernement, au sujet notamment du développement équilibré, le patriarche s’en est tenu à une vision traditionnelle du problème, estimant nécessaire de donner aux habitants des régions rurales des moyens leur permettant de ne pas émigrer vers la ville.
Il a conclu en souhaitant que la cohésion finisse par s’imposer. « L’heure ne se prête pas aux tiraillements et aux problèmes mineurs », a-t-il dit.
Le patriarche maronite a réitéré hier sa position en faveur d’un recouvrement par le Liban de sa souveraineté, tout en soulignant la nécessité de maintenir d’excellentes relations avec « les voisins les plus proches ». Mgr Nasrallah Sfeir, qui recevait une délégation de l’Ordre des journalistes, conduite par son président, Melhem Karam, s’est refusé à se prononcer...