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Anniversaire - Nasrallah se dit prêt à résister à toute attaque visant le Liban ou la Syrie Lahoud à Marjeyoun pour célébrer la libération du Sud

Plusieurs cérémonies ont été organisées dimanche dernier dans diverses régions du pays à l’occasion du troisième anniversaire de la fin de l’occupation israélienne du Liban-Sud. Ces célébrations ont été marquées par trois faits marquants : la visite impromptue, samedi, du président Émile Lahoud à Marjeyoun où il a inspecté certaines positions militaires et a conféré avec des officiers supérieurs; la tournée du chef du Législatif, Nabih Berry, dans plusieurs localités du Sud où il a inauguré des projets de développement ; et le meeting du Hezbollah organisé pour la circonstance à Baalbeck.
C’est samedi en fin d’après-midi que le président Lahoud s’est rendu inopinément à Marjeyoun où il a visité la caserne de la localité afin d’inspecter, notamment, la force conjointe de sécurité en poste dans la région. Après le retrait israélien du Liban-Sud en mai 2000, un millier de membres d’unités spéciales de l’armée libanaise et des Forces de sécurité intérieure patrouillent dans l’ex-zone occupée mais n’ont pas pris position à la frontière, rappelle-t-on. Accompagné du chef de la garde républicaine, le brigadier Moustapha Hamdane, le président Lahoud a été reçu à Marjeyoun par le commandant de la place du Liban-Sud, le brigadier Sleiman Abou Rizk, le commandant de la force conjointe de sécurité, le brigadier Jean Akl, et ses deux adjoints, le brigadier Youssef Germanos et le colonel Roland Abdel Sater, et le chef des services de renseignements au Liban-Sud, le colonel Hassan Ayoub. Le chef de l’État a inspecté les positions militaires et a conféré avec les officiers supérieurs de la force conjointe de sécurité. Dans une courte allocution de circonstance, le président Lahoud a déclaré que « ce qui se dit au sujet d’un déploiement de l’armée dans cette région (à la frontière avec Israël) vise à assurer les impératifs de la sécurité israélienne en dehors d’une paix juste et globale à laquelle nous aspirons ». Le président Lahoud a souligné sur ce plan que le Liban ne saurait, dans les circonstances présentes, déployer son armée à la frontière, comme le réclament les États-Unis, « car il n’est pas concerné par la garantie des intérêts d’Israël ». « Nous ne sommes pas censés garantir les intérêts d’Israël tant qu’il refuse d’accepter une paix qui assure la libération des territoires (arabes) et le retour des réfugiés palestiniens chez eux », a déclaré le chef de l’État qui a rendu hommage, en conclusion, à l’action menée par la force conjointe de sécurité.

La tournée de Berry
De son côté, le président de la Chambre a affirmé dimanche que le Liban entendait exploiter toute la part des eaux de la rivière Wazzani qui lui a été impartie et a réclamé l’augmentation de cette part. Les propos de M. Berry ont été tenus au cours de la tournée qu’il a effectuée au Liban-Sud, à l’occasion de la célébration du 25 mai, et qui l’a mené successivement à Chéhabiyé, Majadel, Jouaya, Tyr, Abbassiyé, Badias et Batoulay.
« Ce qui se passe actuellement n’est absolument pas logique », a déclaré M. Berry, qui inaugurait un projet de puits artésien à Batoulay, un village du secteur occidental de la région frontalière avec Israël, destiné à alimenter en eau des villages du secteur oriental du Liban-Sud, où coule le Wazzani.
« Avant la libération du Liban-Sud en mai 2000, Israël, profitant de son occupation de la région frontalière, exploitait 150 millions de mètres cubes de l’eau du Wazzani alors que le Liban n’en prenait que 7 millions », a-t-il affirmé. « Plus tard, lorsque nous avons voulu prendre notre part, on nous a accusés de transgresser nos droits », a-t-il ajouté.
Relevant que le Liban exploite désormais 12 millions de m3 depuis l’inauguration en octobre 2002 du projet de pompage des eaux du Wazzani, M. Berry a souligné qu’il s’agissait uniquement du tiers de la part qui lui a été allouée selon le plan Johnston de 1955. « Or, depuis, nos besoins en eau ont largement augmenté et notre part est censée être plus grande, a-t-il dit. Nous ne portons atteinte à personne et nous réclamons notre dû sous l’égide des Nations unies. Nous voulons notre eau, c’est notre droit, même pour en faire des piscines », a-t-il ajouté. Rappelons à ce propos que le pompage par le Liban des eaux du Wazzani, une rivière libanaise qui se jette dans le fleuve Hasbani, un affluent du Jourdain se déversant dans le lac de Tibériade, principale réserve d’eau douce d’Israël, avait été qualifié de « casus belli » par le Premier ministre israélien Ariel Sharon. Notons qu’au cours de sa tournée, M. Berry a inauguré à Chéhabiyé le bâtiment de la municipalité et posé la première pierre d’une école secondaire. À Jouaya, il a posé la première pierre d’un complexe scolaire. À Tyr, M. Berry a inauguré des hangars destinés à abriter les abattoirs de la ville, et à Abbassiyé, il a inauguré un jardin public. Enfin, à Bedias, il a inauguré l’école publique du village.

Le meeting du Hezbollah
La célébration de la journée du 25 mai a été également marquée par le meeting oratoire organisé par le Hezbollah dimanche à Baalbeck en présence de nombreuses personnalités politiques et de plusieurs dizaines de milliers de partisans.
Le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, a prononcé à cette occasion un discours dans lequel il a lancé une véritable mise en garde contre toute attaque militaire visant le Liban ou la Syrie. « Nous remettrons tout en question si l’Administration américaine ou le gouvernement Sharon se lancent dans une agression contre le Liban ou la Syrie, a affirmé cheikh Nasrallah. Nous ferons face à une éventuelle agression en ayant recours à des opérations suicide. Notre victoire sera grande et nous sommes prêts à relever le défi. » Après avoir appelé les partis anti-israéliens à s’armer pour être prêts à faire face à une éventuelle attaque israélienne, sayyed Nasrallah a déclaré : « Celui qui n’a pas d’armes doit s’en procurer, et celui qui n’a pas de volonté doit chercher comment s’en doter ». Rejetant les invitations à désarmer la Résistance islamique, le chef du Hezbollah a souligné : « Nous n’avons pas besoin de réviser nos positions quant à la résistance. Au contraire, j’invite tous les partis nationaux, en particulier les principales forces, à réactiver leurs structures de résistance, car il faut que nous soyons tous prêts à faire face à tout défi. » Se basant sur une « lecture réaliste » de la puissance militaire d’Israël, sayyed Nasrallah a expliqué que ni l’armée libanaise ni la Résistance islamique ne pourraient, seuls, l’affronter. Sayyed Nasrallah a, d’autre part, invité tous les dirigeants et responsables politiques à « reporter toutes les échéances électorales, présidentielles, législatives, municipales ou autres (...) car la région est confrontée à des circonstances historiques qui nécessitent la présence de leaders nationaux et non pas de caïds de quartier ou de chefs locaux ». Il a appelé les responsables libanais à mettre de côté leurs divergences et à « renforcer l’unité nationale » au moment où, selon lui, les États-Unis cherchent avant tout à semer les dissensions pour affaiblir le monde arabe. Le chef du Hezbollah a par ailleurs rendu hommage aux auteurs des opérations suicide contre Israël et a exhorté les Palestiniens à ne pas brader leurs droits. « Y a-t-il un homme sage qui se coupe la main, liquide son âme et son corps pour aller négocier », a-t-il lancé dans une allusion à l’acceptation par l’Autorité palestinienne de la « feuille de route » mise au point par les États-Unis, l’Onu, l’Union européenne et la Russie pour résoudre le conflit israélo-palestinien. Evoquant la situation en Irak, sayyed Nasrallah a estimé que les morts dans les rangs des forces américaines et britanniques sont le fait d’actes de résistance et non d’accidents divers comme l’ont annoncé ces forces. « En Irak, il ne saurait y avoir d’autre choix ou d’autre voie que la résistance », a-t-il affirmé.
Plusieurs cérémonies ont été organisées dimanche dernier dans diverses régions du pays à l’occasion du troisième anniversaire de la fin de l’occupation israélienne du Liban-Sud. Ces célébrations ont été marquées par trois faits marquants : la visite impromptue, samedi, du président Émile Lahoud à Marjeyoun où il a inspecté certaines positions militaires et a...