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Obeid martèle, en pleine rencontre Euromed, les quatre conditions du Liban pour une véritable solution au P-O

D’emblée, le Liban a posé, à Hersonissou en Crète, où se sont retrouvés les représentants des trente-cinq pays participant à la rencontre Euromed, quatre conditions grâce auxquelles une solution à la crise proche-orientale pourrait réussir et s’avérer pérenne. Et c’est le chef de la diplomatie, Jean Obeid, qui les a martelées tout au long de son discours prononcé hier au cours de la cérémonie d’ouverture de cette rencontre.
Un : ne pas se contenter de traiter uniquement le conflit israélo-palestinien, mais s’employer à trouver, aussi, une solution aux crises collatérales, israélo-arabes celles-là, nées de ce conflit. « Le Liban ne souhaite pas, au sujet du conflit proprement israélo-palestinien, prendre des décisions à la place des Palestiniens. Sauf que, lorsqu’il s’agit des conséquences de cette crise – l’exil du peuple palestinien vers les pays hôtes et la poursuite de l’occupation, par Israël, de terres arabes –, le Liban est directement et fatalement concerné. Et particulièrement attaché à ce qu’une solution ne soit pas adoptée au détriment de ses droits », a déclaré le ministre Obeid.
Deux : la nécessité, a souligné ce dernier, de proposer une solution politique juste et acceptable « avant » de s’employer à imposer des solutions sécuritaires. « Il ne peut y avoir de sécurité sans paix ; il ne peut y avoir de paix durable si celle-ci n’est pas globale et indivisible, et il ne peut y avoir de paix durable et globale si cette paix-là n’est pas juste », a-t-il explicité.
Trois : la nécessité de trouver une solution juste au problème des réfugiés palestiniens à travers le monde – sur les bases de la légalité internationale – afin de garantir leur droit au retour et d’empêcher toute implantation. « Toute solution qui viendrait contredire cette règle serait une bombe à retardement qui mettrait en péril la stabilité et la sécurité auxquelles la région aspire. Une région sensible, importante et particulièrement influente sur la paix du monde », a indiqué Jean Obeid. En clair, le Liban juge inacceptable le vote par le gouvernement israélien, et avec une majorité écrasante, d’une motion rejetant le droit au retour des millions de réfugiés palestiniens.
Quatre : en règle générale, toute solution qui n’impliquerait pas l’évacuation des forces armées israéliennes « des parcelles de terre toujours occupées au Liban-Sud, ainsi que du Golan syrien, et ce jusqu’aux frontières du 4 juin 1967 », et qui n’aboutirait pas à l’instauration d’un État palestinien souverain, indépendant, respecté et viable « en terres palestiniennes et dont la capitale sera Jérusalem-Est » ne sera jugée « ni juste ni globale », a assuré le locataire du palais Bustros.
« Nous sommes toujours partants lorsqu’il s’agit d’une paix juste et globale, basée sur les résolutions et la légalité internationales », a, une nouvelle fois, réitéré Jean Obeid. « Mais nous sommes persuadés que si l’on veut proposer la paix et la stabilité aux peuples proche-orientaux, il faudra convaincre Israël, ou l’obliger – c’est pareil –, de cesser de se considérer exempté de la légalité internationale. De cesser d’accepter ce qui l’arrange et de refuser ce qui ne lui convient pas. Qu’il cesse de se concentrer uniquement sur ses droits, en oubliant ses plus élémentaires devoirs », a-t-il ensuite affirmé.
Jean Obeid avait profité de sa présence en Crète et du discours qu’il avait à prononcer pour, également, rappeler une nouvelle fois l’attachement du Liban au processus de Barcelone. Précisant toutefois qu’après de longues années jalonnées de progrès et d’entraves, « et quelle que soit la polémique autour de l’étroitesse du lien avec l’opération de paix, il est clair que la réussite du processus et sa capacité à remplir tous ses objectifs dépendent des progrès pouvant être enregistrés dans la recherche d’une solution pacifique, juste et globale à la crise du P-O », a-t-il insisté. Avant de s’en prendre avec virulence à l’un des signataires du partenariat euro-méditerranéen : Israël. Et de rappeler à ses homologues européens « l’estime » du Liban pour les efforts « que continue de fournir » l’Union européenne, tant dans ses appels réitérés à la nécessité de trouver une paix juste et durable à la crise régionale, que dans son appui aux décisions internationales – conférence de Madrid, Sommet arabe de Beyrouth, paix contre terre, initiative Abdallah, etc.
Quoi qu’il en soit, Jean Obeid avait eu, avant l’ouverture de la rencontre Euromed, une rencontre « de coordination » avec son homologue syrien, Farouk el-Chareh, également présent à Hersonissou.
Les deux hommes ont bien évidemment évoqué les points à l’ordre du jour des débats crétois ainsi que le vote, par le cabinet Sharon, de la motion refusant aux réfugiés palestiniens leur droit au retour, et les positions de Tel-Aviv sur la « feuille de route » en général. « La non-reconnaissance par Israël du droit au retour des réfugiés palestiniens est inacceptable », avait affirmé, au cours de cet entretien, le ministre des AE à son homologue syrien. Signalons que le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, s’est joint, quelque temps plus tard, aux deux hommes.
Le chef de la diplomatie avait auparavant réuni les membres de la délégation libanaise – le directeur des affaires politiques du palais Bustros, Nagi Abi Assi, ainsi que l’ambassadeur libanais à Athènes, Walim Habib – pour un dernier round-up auquel a participé l’ambassadeur du Liban en Belgique et auprès de l’UE, Fawzi Fawwaz.
D’emblée, le Liban a posé, à Hersonissou en Crète, où se sont retrouvés les représentants des trente-cinq pays participant à la rencontre Euromed, quatre conditions grâce auxquelles une solution à la crise proche-orientale pourrait réussir et s’avérer pérenne. Et c’est le chef de la diplomatie, Jean Obeid, qui les a martelées tout au long de son discours prononcé...