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Dossier régional - Roed-Larsen assure que la question des réfugiés sera réglée dans le cadre du statut final « Feuille de route » : Lahoud dénonce une « manœuvre » israélienne

Le président de la République, Émile Lahoud, a estimé hier que l’acceptation sous réserves par Israël de la « feuille de route » était une « manœuvre » visant à ignorer le droit au retour des réfugiés palestiniens, selon un communiqué de la présidence.
« Le Liban, qui s’attache au droit au retour des (réfugiés) Palestiniens et au refus de leur implantation, considère que la position israélienne sur la “feuille de route” traduit une manœuvre visant clairement à occulter les droits » des Palestiniens, a souligné M. Lahoud au cours d’un entretien avec le coordinateur de l’Onu pour le Proche-Orient, Terjé Roed-Larsen, arrivé en matinée à Beyrouth.
Le gouvernement israélien, qui a approuvé dimanche avec des réserves la «feuille de route», plan international pour un règlement du conflit israélo-palestinien, a dans le même temps voté une motion à une écrasante majorité de 16 voix contre une, rejetant à l’avance le droit au retour de plus de trois millions de réfugiés palestiniens.
De sources diplomatiques proches du pouvoir, on indique que lors de l’entretien, M. Roed-Larsen a expliqué au chef de l’État que le but recherché dans l’application de la « feuille de route » était de parvenir à une paix juste, globale et durable dans la région.
L’émissaire de l’Onu a insisté sur le fait qu’à mesure que des progrès rapides seront réalisés dans l’application de ce plan mis au point par le quartette (Onu, États-Unis, Union européenne, Russie), cela permettrait au Liban et à la Syrie de revenir eux aussi rapidement à la table des négociations, a-t-on ajouté de mêmes sources.
Selon le communiqué de la présidence, M. Lahoud a souligné qu’une reprise sur les volets libanais et syrien « relancerait à nouveau le processus de paix et donnerait l’espoir de parvenir à la sécurité et à la stabilité pour tous les pays et les peuples de la région ».
Le chef de l’État s’est par ailleurs félicité du « refus des États-Unis et de l’Onu d’accepter les deux conditions israéliennes se rapportant au droit au retour des réfugiés palestiniens et au retrait jusqu’aux frontières de 1967 ». « Si les États-Unis et la communauté internationale poursuivaient dans cette voie, ce serait une nouvelle occasion de parvenir à une solution juste et globale pour le conflit arabo-israélien, fondée sur les résolutions internationales », a dit le président de la République.
Dans une déclaration à la presse à l’issue de l’entretien, M. Roed-Larsen a estimé, de son côté, que « pour la première fois depuis deux ans, il y a une petite lueur d’espoir mais réelle. Les deux parties palestinienne et israélienne sont de nouveau à la table des pourparlers ».
« J’ai expliqué au président Lahoud que la “feuille de route” diffère des autres plans de paix, notamment des processus de Madrid et d’Oslo, pour trois raisons : La première c’est qu’elle est d’une portée bien plus grande. Elle appelle à la fin de l’occupation israélienne des territoires conquis en 1967, à une reconnaissance générale de l’État d’Israël et à l’édification d’un État palestinien », a indiqué M. Roed-Larsen.
« Ensuite elle prévoit la relance des volets syrien et libanais (des négociations). Parce que l’objectif est une paix globale et durable basée sur les résolutions du Conseil de sécurité », a-t-il ajouté.
« En troisième lieu, le quartette s’assurera de la bonne exécution de toutes les clauses du plan (de paix) », a-t-il dit.
En ce qui concerne les réfugiés palestiniens, M. Roed-Larsen a indiqué à M. Lahoud que « le quartette considère que le droit au retour sera du ressort des discussions sur le statut final ».
« Israël s’était opposé au retour des réfugiés et avait souhaité que cette question soit abandonnée. Mais cela s’était passé avant le plan de paix. À présent, laissez-moi vous dire en toute franchise que le quartette a pris une position commune sur cette question, considérée comme une partie du processus de paix, et qu’elle sera traitée dans le cadre du statut final, tout à fait en conformité avec les résolutions prises lors du sommet (arabe) de Beyrouth », en mars 2002, a affirmé l’émissaire de l’Onu.
Le sommet avait notamment entériné le refus de Beyrouth d’une implantation des réfugiés palestiniens au Liban.
À un journaliste qui lui demandait si ses propos signifiaient que le quartette s’opposerait à la décision du gouvernement israélien de rejeter le droit au retour, M. Roed-Larsen a éludé la réponse, se contentant de répéter que « cette question fera l’objet d’un traitement conformément au plan de paix et aux résolutions de Beyrouth ». L’entretien à Baabda s’est déroulé en présence du représentant du secrétaire général de l’Onu au Liban-Sud, Staffan de Mistura.
M. Roed-Larsen devait par ailleurs être reçu hier par le ministre de la Défense, Mahmoud Hammoud, ainsi qu’au palais Bustros.
Le président de la République, Émile Lahoud, a estimé hier que l’acceptation sous réserves par Israël de la « feuille de route » était une « manœuvre » visant à ignorer le droit au retour des réfugiés palestiniens, selon un communiqué de la présidence.« Le Liban, qui s’attache au droit au retour des (réfugiés) Palestiniens et au refus de leur implantation,...