Rechercher
Rechercher

Actualités

Le gouvernement bat tous les records de mauvais démarrage

Les Trente bis commencent là où les Trente initiaux ont fini : par expédier les affaires courantes. Et encore. Le Conseil des ministres ne s’est pas transformé en institution fonctionnant à plein. Il reste, comme auparavant, doublé par les présidents. Qu’ils soient d’accord et les projets passent pratiquement sans discussion. Qu’ils soient en conflit et les dossiers sont gelés, sans même être inscrits à l’ordre du jour. Sans aucun recours à la procédure constitutionnelle de vote en cas de litige. Lors de la dernière séance, des prises de bec ont torpillé le projet des expropriations, celui des écoles et aucune décision n’a été prise au sujet de la Sécurité sociale. Car il est apparu que le candidat dont le nom était avancé pour diriger la commission technique dépasse l’âge légal. Tandis que le postulant à la présidence du conseil d’administration ne semble pas répondre aux qualifications requises. Le double cas a été finalement soumis à l’avis du Conseil d’État. Pour les vans à mazout, le nouveau gouvernement a fait machine arrière : il veut bien les autoriser, alors que son prédécesseur leur avait imposé la reconversion en essence de leurs moteurs s’ils utilisent un pétrole écologiquement correct, dit vert. Dans le même sens régressif, le gouvernement décide de réexaminer les mesures prohibitives concernant les carrières, sous prétexte que les chantiers accusent un déficit en pierres. Ce domaine intéresse, on le sait, des gens d’influence. Qui doivent être satisfaits de constater que l’équipe gouvernante actuelle cultive un fort penchant pour les dispositions improvisées, sans études préalables et sans référence aux décisions antérieures.
Quoi qu’il en soit, plusieurs ministres soulignent que la dernière séance, explosive, du Conseil des ministres va conforter la tendance au blocage des dossiers, dont celui des expropriations qui a provoqué des réactions d’ordre régional et confessionnel. Ce gel est vivement recommandé, indiquent des sources informées par la Syrie, qui s’alarme de la reprise des disputes entre gens du pouvoir au Liban. Dès lors, les ministres prévoient que la dernière année du présent mandat présidentiel ne sera pas marquée par des réalisations. Car, à leur avis, il n’est pas question de trancher les litiges par le recours au vote en Conseil des ministres, du moment que cela provoquerait à coup sûr une violente crise politique intérieure. Ce que les décideurs interdisent formellement, en raison de la gravité de la situation régionale.
Émile KHOURY
Les Trente bis commencent là où les Trente initiaux ont fini : par expédier les affaires courantes. Et encore. Le Conseil des ministres ne s’est pas transformé en institution fonctionnant à plein. Il reste, comme auparavant, doublé par les présidents. Qu’ils soient d’accord et les projets passent pratiquement sans discussion. Qu’ils soient en conflit et les dossiers sont...