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BANQUES - La tendance au compromis se confirme dans l’affaire al-Madina L’enquête judiciaire n’a pas encore démarré, en attendant le rapport détaillé de la Commission

Après le tapage des derniers jours, c’est le calme plat dans le contentieux qui oppose la banque al-Madina et sa sœur, la United Credit Bank, à la Commission de contrôle des banques. Le procureur général près la Cour de cassation, M. Adnane Addoum, qui avait reçu il y a quelques jours une demande de la Commission portant sur une liste de 21 personnalités liées aux deux banques et soupçonnées de blanchiment d’argent, attend toujours le rapport détaillé pour entamer son enquête. Ce rapport peut prendre du temps, car il s’agit de remettre au procureur les détails des comptes des personnes suspectées. Mais il se pourrait, comme ce fut le cas il y a deux mois lors de la « première affaire al-Madina », que la Commission parvienne à un compromis avec la banque et demande au procureur de lui rendre la note qu’elle lui avait envoyée et de ne pas mener d’enquête.
Il faudra donc patienter un peu avant d’en savoir plus sur l’avenir de cette affaire. D’autant que le blanchiment dont il est question dans le cas d’al-Madina et de la United Credit Bank est un détournement de fonds bancaires qui aurait été effectué par des personnalités liées à la banque, dont le PDG Adnane Abou Ayache et ses proches ou ses collaborateurs. Si la banque s’arrange pour rembourser les fonds détournés, l’enquête judiciaire pourrait ne plus avoir de justification. C’est la Commission de contrôle bancaire qui le décidera à la lumière des négociations actuellement en cours entre l’administrateur provisoire de l’établissement bancaire et les 21 personnalités figurant sur la liste envoyée au procureur.
Mais, comme nous sommes au Liban et que rien n’y est jamais tout à fait innocent, l’affaire al-Madina pourrait avoir une dimension politique. Selon des sources proches de la banque, M. Adnane Abou Ayache serait l’un des premiers Libanais à avoir obtenu la nationalité saoudienne. Il aurait eu pendant de longues années une association fructueuse avec le Premier ministre, M. Rafic Hariri, en sa qualité d’entrepreneur, et un ingénieur saoudien, Nasser al-Rachid, pour des contrats de constructions importantes en Arabie saoudite. Le groupe était d’ailleurs très influent auprès des autorités saoudiennes. Et c’est apparemment au royaume que les choses auraient commencé à mal tourner pour M. Abou Ayache, puisque le rapport de la Commission de contrôle des banques sur base duquel une levée du secret bancaire aurait été demandée, évoque une plainte de M. al-Rachid dans laquelle ce dernier accuserait son ancien associé de lui avoir détourné la somme de 150 millions de dollars. Sollicité pour calmer l’associé saoudien, M. Hariri aurait préféré ne pas intervenir, afin de laisser l’enquête suivre son cours. Selon certaines sources, il ne serait pas non plus très satisfait de l’association entre M. Adnane Abou Ayache et M. Taha Koleilat, très actif à Beyrouth et aujourd’hui éclaboussé par l’affaire, avec certains de ses proches. Seul face à ses anciens alliés, M. Abou Ayache devrait donc rembourser ses clients et ses créanciers. Selon des sources qui suivent le dossier, il en aurait amplement les moyens. C’est pourquoi « l’affaire al-Madina », comme on dit désormais, ne serait pas purement financière et encore moins judiciaire.
Après le tapage des derniers jours, c’est le calme plat dans le contentieux qui oppose la banque al-Madina et sa sœur, la United Credit Bank, à la Commission de contrôle des banques. Le procureur général près la Cour de cassation, M. Adnane Addoum, qui avait reçu il y a quelques jours une demande de la Commission portant sur une liste de 21 personnalités liées aux deux...