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Actualités

Médecine douce

Une blague classique que les psychanalystes se plaisent à disséquer, pour son côté organique régressif. Et que les mômes de dix ans adorent, parce qu’elle leur permet de humer un premier arôme de jeu de mots : petit à petit, l’oiseau fait dans son nid. En y pensant, cette dérivation montre qu’en se défaisant calmement d’un trop-plein, on peut se reconstruire plus facilement. Se refaire une santé.
C’est, exactement, le processus que suit aujourd’hui la Syrie. Ce n’est pas seulement son redéploiement au Liban, d’ailleurs modeste, qui traduit sa volonté de changement évolutif. Mais aussi, mais surtout, le débat ouvertement engagé à Damas par le Baas sur son propre rôle dirigeant, qu’il veut réduire à la baisse. En commençant par prier ses cadres de ne plus intervenir dans le pouvoir exécutif. Et en décidant que, désormais, les responsables de l’Administration doivent être désignés pour leurs seules compétences reconnues, et non plus pour leur appartenance au parti.
Un premier pas important vers un aggiornamento à la chinoise. C’est-à-dire vers un système modifiant le code social, par l’élargissement des libertés. Et ouvrant l’économie, sans fondamentalement toucher au monolithisme politique. Bien sûr, toujours comme en Chine, la restructuration prendrait des années. Car le traitement médical, pour éviter toute déstabilisation corporelle, ne peut s’administrer qu’à coups de doses homéopathiques, pour ne pas dire microscopiques. Pour alléger le poids d’une si longue habitude, on ne peut pas en faire des tonnes, relève l’analyste syrien Michel Kilo, si bien nommé.
À ce compte-là, le retrait du Liban, déjà en retard de onze bonnes années, ne se terminerait pas avant la fin de la décennie. D’autant que toutes les parties libanaises, y compris les radicaux opposants de l’Est, ont décidé de ne plus en faire… une affaire d’État. Mais les USA sont pressés et font pression. Il n’est donc pas exclu que la potion magique se trouve finalement bue avant la présidentielle prochaine. Libanaise et/ou américaine.
J.I.
Une blague classique que les psychanalystes se plaisent à disséquer, pour son côté organique régressif. Et que les mômes de dix ans adorent, parce qu’elle leur permet de humer un premier arôme de jeu de mots : petit à petit, l’oiseau fait dans son nid. En y pensant, cette dérivation montre qu’en se défaisant calmement d’un trop-plein, on peut se reconstruire plus...