Entre-temps, les mêmes sources constatent que les critères tribaux et confessionnels ont pris le pas sur les critères de compétence et d’efficacité dans la formation de ce gouvernement de transition. Qui plus est, le rôle de cette instance pourrait bien se limiter en définitive à donner une couverture irakienne aux décisions prises par le chef de l’Administration US à Bagdad, Paul Bremer. Une telle configuration est d’autant plus probable que les instruments d’exécution font cruellement défaut aux nouvelles autorités autochtones, dans le domaine de la sécurité en particulier. Faut-il rappeler en effet que les forces de la coalition ont déjà pris l’initiative de dissoudre l’armée irakienne, comme si celle-ci était composée d’unités militaires au service de Saddam Hussein ? En pratique, et sur le terrain, ce sont donc les soldats américains et britanniques qui continueront à assumer la responsabilité de la sécurité dans le pays. Et cette situation ne manquera pas de renforcer la résistance à l’occupation anglo-américaine.
Quid en outre de la direction économique de l’Irak ? Paul Bremer permettra-t-il au Conseil de gouvernement transitoire de gérer comme il l’entend les ressources pétrolières du pays ? Les mêmes sources reconnaissent évidemment qu’il n’est pas question de déplorer pour autant la chute du régime de Saddam Hussein. Elles rappellent d’ailleurs qu’à l’époque, Beyrouth avait rompu ses relations diplomatiques avec Bagdad. Pour ces sources, l’intérêt des Irakiens réside en effet dans la fin de la tutelle américaine sur leur pays.
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