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LOISIRS - Spectacles aériens, ateliers de construction et expositions Lancement du quatrième festival international du cerf-volant(photos)

Multicolores, polymorphes et éthérés. Ils flottent dans le ciel sans jamais s’éloigner de la Terre, accrochés à un bout de fil. Pour la quatrième année consécutive, le Liban accueille un festival international du cerf-volant, organisé par l’association libanaise Ciel et Vent sous le patronage du ministère de la Culture. Au programme, des ateliers de construction de cerfs-volants pour enfants dans plusieurs villes côtières du pays, des expositions de cerfs-volants à l’hôtel « Méridien Commodore » et dans le ciel du Liban, ainsi que des spectacles aériens et envols de cerfs-volants dans quelques plages sablonneuses du littoral, à Byblos, à Jiyeh et à Rmeileh. La « Paix sur terre », tel est le thème du festival de cette année. L’an dernier, sommet francophone oblige, c’était le thème du dialogue des cultures qui avait été sélectionné.

Le festival regroupe certes des cerfs-volistes libanais appartenant à Ciel et Vent, mais aussi une vingtaine de spécialistes venus au Liban avec leur matériel, pour l’occasion. Il y a ceux qui viennent de Malaisie, des Pays-Bas, du Danemark, de France, de Canada, de Hongrie, d’Inde, d’Italie, d’Espagne, de Suisse et de Syrie.
Les Hollandais sont arrivés à Beyrouth avec 80 kilos de matériel. Énorme, quand on ne doit pas ignorer qu’un cerf-volant pèse très très léger. Henk Boelens, cerf-voliste hollandais, indique qu’il fera flotter dans le ciel du Liban un Winnie the Pooh long de 8 mètres, son copain rose Piglet, qui possède les mêmes dimensions, et un bateau viking multicolore long de 4 mètres. L’équipe hollandaise est venue avec un impressionnant choix de cerfs-volants, des plus petits aux plus grands. Pour les faire voler, tout dépendra de la vitesse du vent. Sachez qu’il faut un petit volant pour un petit vent et ainsi de suite.
À l’instar de beaucoup de professionnels du cerf-volant présents à Beyrouth hier, les Hollandais utilisent pour leurs légères constructions du spinnaker (voile à bateau) qui remplace le papier traditionnel, et du carbone ou de la fibre de verre qui font office de bambou.
Les Malaisiens, Jamaludin Sunasi et Ezanee Bin Yusoff, sont arrivés avec un dragon multicolore de 80 mètres de long. « Mais ce cerf-volant a été juste confectionné pour le fun, il n’obéit pas aux normes des concours traditionnels malaisiens », disent-ils. Les deux cerfs-volistes exhibent alors quatre cerfs-volants traditionnels travaillés exclusivement à partir de papier léger et de bambou. « Pour participer à un concours en Malaisie, il faut avoir quatre sortes de cerfs-volants qu’on appelle Wau, chacun représente un symbole, la lune, le chat, la femme et la feuille d’un arbre », notent-ils. Tous ces cerfs-volants devraient être parfaitement symétriques, même les dessins qui y figurent (des sortes d’appliques multicolores collées au papier initial). Leur largeur et leur longueur devraient être égales chacune à 120 centimètres.
Parmi les quatre formes de Wau traditionnelles, seul celui qui représente une feuille d’arbre n’est pas surmonté horizontalement d’un bambou. Pourquoi ? « Parce que le bambou donne une voix au cerf-volant, une sorte de musique, quand il plane dans le ciel, or une feuille devrait glisser sans bruit sur le vent », indiquent-ils.
Ciro Sarti est italien. Il n’est pas uniquement cerf-voliste. C’est un collectionneur, un photographe et un artiste dont l’imagination est alimentée par cet « objet léger qui vole sans jamais s’éloigner de la Terre », dit-il. Ses œuvres seront exposées à l’hôtel Méridien Commodore tout au long du festival.
Sur le thème du cerf-volant, il a rassemblé des timbres neufs et anciens et a pris des photos de plusieurs festivals internationaux (que l’on peut voir à l’hôtel Méridien Commodore). Et pour la première fois, il expose des masques vénitiens somptueusement peints de dessins de cerfs-volants. L’œuvre la plus insolite exposée est un œuf d’autruche peint en pigments multicolores de minuscules cerfs-volants.
Également à l’hôtel Méridien Commodore, une exposition de jeunes artistes libanais (peintres, graphistes et stylistes) se tiendra tout au long du festival. Ciel et Vent, l’association qui organise l’événement, avait offert à ces artistes des cerfs-volants tout blancs sur lesquels ils devaient concevoir des dessins, des peintures et des collages sur le thème de la « Paix sur Terre ». Les trois meilleures œuvres seront primées.
Au Centre culturel français où il animait un atelier de construction, et entouré d’enfants heureux de confectionner eux-mêmes leurs propres cerfs-volants, Frédéric Pouillaude promet qu’un nounours en trois dimensions et qu’un trilobite (insecte préhistorique) géant et multicolore flotteront dans le ciel du littoral libanais. Il y aura aussi un ballon dirigeable par télécommande, qui est la réplique exacte, en plus petit certes, du zeppelin. Et des cerfs-volants qui chantent avec le vent, une invention suisse.
Hier en fin d’après-midi, entouré de Nadim Hakim, propriétaire d’Opel Liban – l’un des nombreux sponsors de l’événement – et de Krister Svensson, directeur général de l’hôtel Méridien Commodore, Sami Sayegh, membre de Ciel et Vent, a donné une conférence de presse pour présenter le festival et donner le coup d’envoi aux deux expositions. Il a relevé que durant les spectacles aériens, vendredi, samedi et dimanche prochains, environ 300 cerfs-volants vogueront dans le ciel du littoral. Évoquant le thème du festival de cette année, il a indiqué à L’Orient-Le Jour que « comme un cerf-volant, la paix tient à fil », qualifiant l’activité « de sport pacifique, qui n’utilise que le vent ». « De plus, le cerf-volant est véritablement ancré à l’image de l’enfance », a-t-il ajouté.
Le ministre de la Culture, Ghazi Aridi, arrivé un peu plus tard pour le vernissage des deux expositions, a commenté le thème du festival, souhaitant qu’une « paix juste et globale règne dans la région ». Jouant sur l’appellation arabe du cerf-volant, il a espéré que « ceux qui construisent des avions de guerre et des fusées pensent à la paix sur Terre et arrêtent d’utiliser la politique des deux poids deux mesures ».
Hier, le lobby et la piscine de l’hôtel Méridien Commodore ont pris des allures d’une cour de récréation, où des adultes de plusieurs nationalités s’amusaient à découvrir et monter des cerfs-volants de toutes formes et dimensions. En week-end, ces objets de notre enfance devraient voler – insouciants – dans un ciel sans nuage.
Patricia KHODER

Comment réussir à faire planer un cerf-volant ?

Petits, vous n’avez jamais réussi à faire planer un cerf-volant ? Adultes, il n’est jamais trop tard pour apprendre que pour faire voler cet objet éthéré et multicolore, il ne faut pas courir, il faut avoir le dos au vent et il faut surtout que votre cerf-volant soit symétrique.
Il n’est jamais trop tard donc pour bien faire. Prenez des ciseaux, du scotch, du papier léger, de la ficelle et des bâton en fibre de verre. Optez pour des formes simples, la plus connue est le losange ou l’hexagone, cerf-volant traditionnel de la Méditerranée (Liban, Grèce, Turquie…). Vous vous estimez trop vieux, ne ratez quand même pas le rendez-vous du week-end. Vous aurez la chance de voir les pros au travail.
Multicolores, polymorphes et éthérés. Ils flottent dans le ciel sans jamais s’éloigner de la Terre, accrochés à un bout de fil. Pour la quatrième année consécutive, le Liban accueille un festival international du cerf-volant, organisé par l’association libanaise Ciel et Vent sous le patronage du ministère de la Culture. Au programme, des ateliers de construction de...