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Sissi et les bijoutiers du clair de lune*



Parler du cadeau d’un mari attentionné à son épouse attentive, c’est délicat. Ou indélicat. Mais le geste a été médiatisé, à noble dessein, par le couple concerné lui-même. Qui en a fait une affaire de famille œdipienne, le fils représentant le père. À la vente aux enchères caritative du Kochert, le pendentif émeraudes-diamants, porté jadis par la femme d’Otto de Habsbourg et monté avec les joyaux de Sissi. À 400 000 dollars, le marteau du commissaire priseur allait s’abattre pour la troisième fois. Quand Bahaa Rafic Hariri fait un signe et claque sur la table 100 000 de mieux. Pour offrir les joyaux à sa mère, Nazek Hariri, au nom du président du Conseil. Double émotion devant cette prestation conjuguée d’affection conjugale et de vénération filiale. Le tonnerre d’applaudissements est d’autant plus mérité que le chèque ira au Children Cancer Center, admirablement animé par une autre présidente, Mona Hraoui. La vente, il convient de le rappeler, a été organisée par le Saint Jude Hospital. Et à ce propos, on aimerait rappeler que c’est Danny Thomas, maintenant disparu (ce qui n’est pas une raison pour l’oublier), qui avait créé cette fondation aux States, où il avait fait une brillante carrière de fantaisiste crooner.
–Sautons donc de continent pour nous féliciter incontinent de la promotion d’un autre Américain d’origine libanaise, John Abizaid, qui vient de décrocher sa quatrième étoile de général en même temps que le commandement central des forces US dans la région, en remplacement de Tommy Franks. Abizaid, dont il avait été question pour gouverner l’Irak, parle couramment l’arabe bien qu’appartenant semble-t-il à la troisième génération d’émigrés. Parallèlement à son parcours militaire, il est un spécialiste reconnu du monde arabe : diplômé de Harvard en histoire du Proche-Orient, il a poursuivi sa spécialisation sur place, si l’on peut dire, à l’Université d’Amman. Il se dit fier de ses antécédents familiaux.
– Pourtant, tout comme Ralf Nader, personne n’a jamais eu la bonne idée de l’approcher pour qu’il aide, dans la mesure de ses moyens et de ses compétences, la patrie de ses ancêtres. Par exemple, pour garantir que le Liban ne se verra pas voler son eau, dont la moindre goutte lui est nécessaire. Un danger que Rafic Hariri a dénoncé devant un congrès, presque au même moment où il se fendait de 500 000 dollars à des fins privées (de liquide?). Et on se demande combien ce demi-million pourrait faire de gobelets pour des enfants assoiffés. Ou de pots-de-vin pour des fonctionnaires avides.
J.I.

* Si, si, c’est BB ! Dirigée par Vadim, en 58.
Parler du cadeau d’un mari attentionné à son épouse attentive, c’est délicat. Ou indélicat. Mais le geste a été médiatisé, à noble dessein, par le couple concerné lui-même. Qui en a fait une affaire de famille œdipienne, le fils représentant le père. À la vente aux enchères caritative du Kochert, le pendentif émeraudes-diamants, porté jadis par la femme d’Otto...