DOSSIER RÉGIONAL Le Liban dit oui à la proposition russe d’une conférence internationale sur le P-O

Le Liban appuie l’idée (russe) d’une conférence internationale sur le Proche-Orient – et il la défend même. C’est ce qu’il a d’ailleurs fait savoir aux différents pôles de décisions, par le biais de leurs ministres des Affaires étrangères qui ont, tour à tour, fait escale ces dernières semaines à Beyrouth.
Des sources bien informées citées par notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, indiquent que les responsables libanais apporteront au chef de la diplomatie russe le soutien de Beyrouth à la proposition de Moscou. Qu’Igor Ivanov développera au cours de sa courte visite au Liban mercredi prochain, dans le cadre d’une tournée proche-orientale qui comprendra l’Égypte, la Syrie, la Jordanie, Israël, ainsi que les Territoires palestiniens.
Cette idée de conférence a été longuement débattue à Moscou par Igor Ivanov et son homologue français, Dominique de Villepin. Qui a applaudi l’initiative russe, soulignant qu’elle permettra de donner, rapidement, un nouvel et sérieux élan à l’opération de paix au P-O. D’ailleurs, les deux ministres estiment que le climat dans la région est aujourd’hui positif, au regard de la trève qui se poursuit, tant bien que mal, entre Israéliens et Palestiniens, ainsi que des efforts américains en ce sens et leurs pressions sur l’État hébreu.
Quoi qu’il en soit, le palais Bustros n’a toujours pas été informé d’une date précise concernant la tenue de cette conférence (serait-ce cette année plutôt qu’en 2004, comme le prévoit la « feuille de route » ?), ou à propos d’éventuelles concertations entre Igor Ivanov et son homologue US, Colin Powell. Il n’empêche, les ministres russe et français ont été tous deux conscients de l’importance d’inclure le Liban et la Syrie dans le plan du quartette, ainsi que de la nécessité de commencer à lancer les négociations arabo-israéliennes parallèles.
Moscou, même s’il se félicite de l’appui de Paris, sait que le oui de Washington à l’égard de sa proposition est indispensable. Surtout que le maître du Kremlin, Vladimir Poutine, est à la recherche d’une nouvelle place pour la Russie dans un monde « qui change ». Reste à attendre les réactions des uns et des autres à l’issue de la tournée d’Igor Ivanov, alors que rien n’indique qu’un consensus au sein du quartette a déjà été obtenu en ce qui concerne la proposition de l’un de ses membres, la Russie.