Dossier régional - Bolotine prépare avec Obeid la prochaine visite d’Ivanov La Russie appelle à des mesures pratiques pour relancer le volet syro-libanais

L’ambassadeur de Russie à Beyrouth, Boris Bolotine, a appelé hier la communauté internationale à réfléchir à la mise au point d’un programme d’action pratique pouvant conduire à la reprise des négociations de paix entre Israël d’un côté, le Liban et la Syrie de l’autre.
M. Bolotine a tenu ces propos au terme d’un entretien au palais Bustros avec le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, consacré aux préparatifs de la visite que doit effectuer au Liban le 16 juillet le chef de la diplomatie russe, Igor Ivanov.
Cette visite s’inscrira dans le cadre d’une tournée au Procbe-Orient englobant tous les pays concernés par le processus de paix.
À sa sortie du palais Bustros, M. Bolotine a indiqué, dans une déclaration à la presse, avoir examiné avec M. Obeid le programme de la visite du ministre russe et les thèmes qu’il devra aborder avec les responsables libanais.
« Cette visite fournira l’occasion d’une concertation et d’une coordination sur l’ensemble des questions liées à la situation prévalant au Proche-Orient, sur la “feuille de route” et sur la marche des volets palestinien et syro-libanais du processus de paix », a-t-il souligné.
Interrogé par les journalistes sur le point de savoir si M. Ivanov serait porteur d’idées précises pour faire avancer le processus de paix, l’ambassadeur a répondu : « Certainement, il apportera avec lui des idées bien déterminées au sujet des problèmes de la région. » Il n’a cependant pas donné de précisions à ce sujet.
« Nous croyons, en Russie, qu’en dépit de toutes les difficultés, il existe aujourd’hui une dynamique nouvelle favorisée par l’évolution positive des relations entre l’Autorité palestinienne et Israël. Nous souhaitons que cette dynamique aille en profondeur afin de permettre aux deux parties de mettre en application les dispositions de la “feuille de route” », a-t-il dit.
M. Bolotine a néanmoins ajouté que son pays demeurait plus que jamais « attaché à une solution globale au Proche-Orient ». « Nous pensons qu’il est nécessaire de réfléchir à la mise au point d’un programme comportant des mesures pratiques susceptibles de déboucher sur une reprise des pourparlers sur chacun des volets libanais et syrien du processus de paix », a-t-il indiqué.
À la question de savoir pourquoi les États-Unis se refusent à prendre en compte le point de vue russe et européen appelant à associer davantage la Syrie et le Liban à la « feuille de route », M. Bolotine a éludé la réponse, affirmant qu’il se « contente de parler des positions de la diplomatie russe et non de celles des autres parties ».
« Je n’ai pas l’intention d’interpréter les positions des autres. Mais en tout état de cause, le quartette international (États-Unis, Union européenne, Russie et Onu) s’est réuni il y a deux semaines en Jordanie et le communiqué final publié à l’issue de cette réunion a évoqué la nécessité d’une solution globale, incluant la Syrie et le Liban, sur la base des résolutions internationales et des fondements de la paix agréés par les Arabes », a poursuivi l’ambassadeur. « Il s’agit donc d’une position partagée » par les quatre membres du quartette, a-t-il dit. À un journaliste qui lui attirait l’attention sur le fait que le secrétaire d’État américain, Colin Powell, ne semblait pourtant pas, lors de cette réunion, pressé d’accepter ce point de vue, M. Bolotine a répondu : « Je répète qu’il existe un communiqué commun qui mentionne la nécessité d’une solution globale. »