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VACANCES - Une sphère lumineuse, chaussée de lunettes noires et sirotant un jus glacé Le soleil ? Souvenez-vous d’Icare…(photos)

Tout petit, on dessinait le soleil jaune et souriant. Parfois même on l’affublait de lunettes noires, lui traçant des mains qui tiennent un verre de jus glacé. Souvent on ajoutait au dessin une plage de sable blond, des parasols multicolores, voire un petit palmier ou une barque, faisant comme si cette puissante lumière jaune, illustrée en haut de page, veillait sur tout ce qui passait de beau, sur le sable, au bas du dessin. Puis, les spécialistes ont commencé à nous effrayer : le soleil, la plus proche étoile de notre système, n’est pas gentil. Il est presque malveillant.
Nous avons donc imaginé autrement la chaleureuse sphère jaune : son sourire a disparu et ses rayons clairs et élancés se sont métamorphosés pour devenir difformes et rouges – laids et méchants – tout à fait comme les maladies bénignes ou malignes qu’il peut provoquer. Mais malgré tout, les enfants d’aujourd’hui ne s’appliquent jamais – à moins de souffrir de troubles psychologiques graves – à dessiner un ciel gris et bas et une pluie torrentielle qui inonde leurs terrains de jeux.
D’ailleurs, s’ils le font, il sera impératif de consulter un spécialiste et…de les mettre un peu au soleil. C’est prouvé, le manque de soleil peut être à la base d’un sous-type de dépression saisonnière. Les habitants des pays situés aux extrêmes nord et sud du globe terrestre sont sujets à ce genre de dépression, qui peut être guéri, indique le Dr Elio Sassine, psychiatre, grâce à la luminothérapie.
Pour se porter mieux, les personnes atteintes de ce type de maladie devraient s’exposer deux heures par jour à la lumière intense d’une lampe puissante. Les malades peuvent emporter cette lampe – comme un petit soleil – là où ils vont, au bureau par exemple. Il n’est pas dit s’ils devraient porter un grand chapeau de paille et de belles lunettes noires sur leur lieu de travail. Mais l’esprit vacances, même dans des villes froides et les cœurs en lambeaux pourrait être bénéfique.
Le Dr Sassine relève également que cette dépression saisonnière peut toucher des personnes qui vivent dans les pays ensoleillés, comme les Méditerranéens que nous sommes. Et ces troubles de l’humeur sont plus fréquents chez les femmes.
Il existe à ce sujet une explication évolutionniste que beaucoup de féministes n’aimeraient pas lire ou entendre. Dans la nuit des temps (quand il n’y avait que le soleil et le feu qui éclairaient les grottes), les femmes de Cro-Magnon étaient programmées, comme d’autres mammifères, pour hiberner. À l’instar de certaines de leurs descendantes du XXIe siècle, elles se mettaient à manger et dormir davantage en hiver.
L’homme, lui, était un chasseur. Courageux et robuste, il ne craignait pas le froid, luttait contre le vent, la pluie et la neige pour assurer la survie des siens. Il faut regretter que ces temps-là soient bien révolus. Et il ne reste malheureusement que peu de choses de tous ces acquis. Parmi eux, la dépression nerveuse saisonnière qui touche plus de femmes que d’hommes.
Le soleil n’est pas seulement bénéfique aux sécrétions du cerveau, celles qui font que l’on voit le monde en couleur, en différentes tonalités de gris ou en noir et blanc : il guérit aussi certaines maladies de peau.
L’exposition au soleil constitue le traitement idéal contre un genre de taches blanches qui couvrent la peau des personnes âgées et des enfants (epita pityriasalba) et contre une maladie génétique qui se traduit par des plaques rouges recouvertes d’une couche blanche sur les coudes et les genoux (psoriasis), indique le Dr Aziz Aoun, dermatologue.
Enfin, le soleil est le pourvoyeur de l’organisme en vitamines D. Il provoque une cascade de réactions qui amènent le corps à fabriquer cette vitamine essentielle pour les os.
L’exposition au soleil cache les imperfections de la peau et donne un air sain aux visages les plus fatigués.
Et sur le plan social, on est bien loin du XIXe siècle, quand les nobles et les bourgeois devaient avoir un teint de lait, la peau tannée étant l’apanage des paysans. Aujourd’hui, malgré toutes les mises en garde, bronzage rime toujours avec beauté, bien-être, douceur de vivre… Chaleureux et intense, le soleil rend plus beaux les êtres qui l’aiment. Mais comme toutes les sources de plaisir, il serait sage de le consommer avec modération ou selon votre propre seuil de tolérance. Profitez donc de l’été, ayez le soleil dans les cheveux, la peau et les yeux, Laissez-le vous métamorphoser. Mais dans votre quête de bien-être et de bonheur, souvenez-vous un peu d’Icare.
Patricia KHODER
Tout petit, on dessinait le soleil jaune et souriant. Parfois même on l’affublait de lunettes noires, lui traçant des mains qui tiennent un verre de jus glacé. Souvent on ajoutait au dessin une plage de sable blond, des parasols multicolores, voire un petit palmier ou une barque, faisant comme si cette puissante lumière jaune, illustrée en haut de page, veillait sur tout ce qui...