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Informatique Le gouvernement électronique : un projet en marche

Les travaux de la conférence sur le développement administratif se sont poursuivis hier en présence des ministres de la Réforme administrative des pays de la zone de l’Escwa et des experts européens et onusiens. Organisé sous le patronage du ministre d’État pour le Développement administratif, Karim Pakradouni, cet événement, qui se prolongera jusqu’à la fin de la journée d’aujourd’hui, a pour objectif de dresser un état des lieux des technologies de l’information dans les pays arabes en rapport avec la modernisation de l’administration.
Les participants sont intervenus à tour de rôle pour présenter les différentes expériences dans le domaine de la rationalisation des procédures et formalités administratives et de l’informatisation des services publics. Malgré les réalisations qui ont permis à de nombreuses administrations d’adopter les nouvelles technologies de pointe et de simplifier à plus d’un niveau les formalités et le traitement des données, les lacunes sont encore multiples, et le monde arabe souffre d’un manque de personnel qualifié qui puisse accompagner le mouvement de modernisation. Un autre handicap est à relever au plan des législations, lesquelles, affirment les conférenciers, doivent s’adapter aux niveaux requis dans le domaine de l’informatique. Intervenant au nom du ministère libanais du Développement administratif, Raymond Khoury, directeur de la section informatique, a passé en revue les différents projets mis en place par son administration, notamment dans le domaine du gouvernement électronique (e-government). Énumérant les objectifs à atteindre à long terme, M. Khoury a indiqué que le but du projet est de propager les informations par divers moyens de communication tels que l’Internet, la ligne verte, ou par le biais des centres administratifs. Il a en outre indiqué que la stratégie suivie consiste notamment à permettre à tous les citoyens de régler leurs formalités administratives directement, à partir du réseau Internet. Un autre objectif consiste à coopérer étroitement avec le secteur privé, le secteur universitaire et la société civile pour étendre la culture informatique à l’ensemble de la population.
Le juge Roukoz Rizk, avocat général financier, a abordé la question de l’informatisation des données juridiques qui vise à faciliter et à accélérer le travail de la Justice. Citant les projets qui ont déjà été finalisés, tels que l’informatisation des activités des tribunaux et des dossiers de l’administration judiciaire, il a mis l’accent sur la nécessité d’adapter les mentalités à la culture informatique et de former les équipes adéquates, le problème de la qualification du personnel étant un obstacle majeur à un développement informatique approprié. Le magistrat a conclu en soulignant que l’informatisation de la justice souffre de l’absence d’un plan stratégique qui n’a toujours pas vu le jour.
Le représentant des Émirats arabes unis, Habib el-Moulla, a présenté l’expérience de son pays en soulignant que le chantier de la modernisation a débuté par la mise en place des infrastructures nécessaires, suivie par une réorganisation de la hiérarchie administrative.
Le représentant du Koweït, Mohammed Dallal, s’est pour sa part prononcé en faveur d’une charte arabe d’orientation, qui « unifierait les efforts » des différents pays dans les domaines du gouvernement et du commerce électroniques. Plus de 200 000 personnes utilisent l’Internet au Koweït, une proportion relativement importante dans un pays où l’ordinateur est entré dans les mœurs dès le début des années 70.
La question de la validité de la signature sur Internet et les difficultés que rencontrent les différentes législations dans le monde pour rendre la « signature informatique » contraignante ont fait l’objet d’un long débat auquel a pris part le ministre d’État au Développement administratif. Soulignant que la signature finira très certainement par être admise, M. Pakradouni a relevé le caractère ambivalent des lois, « qui peuvent être en même temps un facteur ou un obstacle au développement ». Critiquant l’utilisation du concept de « gouvernement électronique », une terminologie qu’il considère inadaptée, le ministre a relevé qu’il serait préférable de le remplacer par l’expression de « services publics informatisés ». Cette proposition ne fera toutefois pas l’unanimité parmi les experts, qui estiment qu’il s’agit d’un concept couramment utilisé dans les milieux spécialisés et que c’est au pays qui a effectué les découvertes en premier d’imposer sa langue.
Je.J.
Les travaux de la conférence sur le développement administratif se sont poursuivis hier en présence des ministres de la Réforme administrative des pays de la zone de l’Escwa et des experts européens et onusiens. Organisé sous le patronage du ministre d’État pour le Développement administratif, Karim Pakradouni, cet événement, qui se prolongera jusqu’à la fin de la...