De sources bien informées, citées par notre correspondant diplomatique, Khalil Fleyhane, on souligne que le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, a mis au point un projet aplanissant toutes les difficultés, et est à présent fin prêt pour l’exposer et le défendre en Conseil des ministres.
M. Obeid, qui souhaite contre vents et marées voir son projet aboutir dès aujourd’hui, insistera notamment sur le fait qu’il est inconcevable de garder vacants plus longtemps de nombreux postes de premier plan à l’étranger, en particulier la représentation du Liban à l’Onu, parce que cela est de nature à paralyser l’action diplomatique libanaise à l’extérieur – si ce n’est déjà fait – alors même que la région traverse une période aussi délicate. Pour vaincre les réticences des dirigeants, le chef de la diplomatie compte placer le Conseil des ministres devant ses responsabilités en s’efforçant de présenter la question non pas comme s’il s’agissait de faire preuve de complaisance envers tel ou tel, mais plutôt comme un acte de conviction. Le choix n’est pas entre le blanc et le noir, mais entre le gris clair et le gris foncé, souligne-t-on dans l’entourage du ministre. Ensuite, M. Obeid mettra l’accent sur le fait que son projet respecte l’équilibre confessionnel, conformément aux accords de Taef, et qu’il limite les nominations aux ambassadeurs et aux conseillers issus du corps diplomatique, c’est-à-dire qu’il n’y aura aucun diplomate désigné hors cadre.
Une autre caractéristique du projet, sur laquelle le ministre a également l’intention d’insister, concerne une redistribution confessionnelle des postes dans les divers espaces géopolitiques, en ce sens qu’il y aura un peu plus d’ambassadeurs chrétiens dans les pays arabes et un peu plus de musulmans en Europe. Pour ce qui est des réticences qui seraient exprimées par les ambassadeurs concernés eux-mêmes – émanant par exemple de ceux qui auraient été permutés avant que la période ordinaire de leur mission dans les pays où ils se trouvent ne soit achevée –, M. Obeid compte se prévaloir du texte de la loi, qui ne prévoit nullement de période fixe. Actuellement, les missions où le poste d’ambassadeur est vacant sont : la délégation permanente du Liban auprès de l’Onu (New York), la délégation permanente du Liban auprès de l’Unesco (Paris), les ambassades du Liban à Paris, Berlin, Khartoum, Belgrade, Djakarta, Kinshasa, Monrovia, Islamabad et enfin à Varsovie, où le poste sera vacant à partir d’octobre, après la retraite d’Ahmed Ibrahim.
Les missions dont les ambassadeurs sont en poste à l’étranger depuis plus de dix ans sont : Moscou, Brasilia, Rabat, Alger, Tripoli-Libye, Séoul, Budapest, Accra, Montevideo et New Delhi. Les ambassadeurs dont le tour est venu d’être nommés à l’étranger sont : Nagi Abi Assi, Issam Jaber, Massoud Maalouf, Fouad el-Khoury Ghanem, Gilbert Aoun, Hicham Dimachkié, Mohammed el-Zib, Gébran Soufan, Abdel Latif Mamlouk et Noël Fattal. Les transferts prévus d’ambassadeurs et de conseillers d’un poste à l’autre : Bahjat Lahoud, Micheline Abi Samra, Tannous Aoun, Victor Bitar Ghanem, Youssef Sadaka, Jawdat Hajjar, Nicolas Khawaja, Gabriel Geara, Micheline Baz, Hassan Saad, Mohammed Haraké, Ali Ajami et Farès Eid. Ce qui est désormais acquis dans le projet, c’est la nomination de Nagi Abi Assi, actuel directeur des affaires politiques au palais Bustros, au poste d’ambassadeur au Vatican, après le départ à la retraite de Fouad Aoun en mars 2004. Assem Jaber remplacera à Moscou Boutros Assaker qui prendra la place de Nagi Abi Assi au ministère.
New York reviendra à Sami Kronfol, et la délégation permanente du Liban auprès des organismes de l’Onu à Genève, à Gébran Soufan. Melhem Misto sera transféré de Sofia à Rome, et Samira Daher de Nicosie à l’Unesco (Paris).
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