Big Brother est aujourd’hui synonyme de « télé-réalité », des émissions intellectuellement limitées, qui consistent à faire cohabiter des jeunes gens dans un espace clos et sous la surveillance de caméras 24 heures sur 24. Au-delà de l’utilisation de ces termes pour des programmes télévisés populaires, le message de George Orwell – qui aurait fêté ses 100 ans il y a une semaine – reste d’une brûlante actualité. Ses mises en garde prennent une acuité particulière à l’aune des mesures employées actuellement par les gouvernements pour, officiellement, lutter contre l’insécurité : interception des conversations téléphoniques, filtrage des courriers électroniques. Selon Amnesty International et Reporters sans Frontières, cette dernière pratique permet aux autorités d’établir de véritables fichiers des utilisateurs, à l’instar de ce qui se passe aux États-Unis, ou d’emprisonner et de torturer des « cyberdissidents », en Chine ou au Vietnam. Pour ne citer que ces deux pays.
Ironiquement et fortuitement, La ferme des animaux (1945), autre satire du totalitarisme de la part d’un écrivain catalogué de gauche, a été jouée dans un théâtre de Pékin, en novembre 2002, au moment où le régime communiste chinois installait de nouveaux leaders. Dans ce roman, des animaux prennent le pouvoir dans une ferme pour libérer leurs congénères de l’exploitation humaine. Mais un groupe de cochons finit par exercer un pouvoir encore plus féroce que celui des oppresseurs d’antan. À la différence du Meilleur des mondes d’Aldous Huxley, la satire y est directement politique et d’actualité.
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