Santé Opération lifting du service d’hématologie-oncologie de l’Hôtel-Dieu

Le service d’hématologie-oncologie à l’Hôtel-Dieu de France (HDF) fait peau neuve. L’ancien bâtiment a pris un coup de jeune depuis sa restauration. Des murs aux couleurs saumon, jaune, bleu et lilas pastel ont remplacé les anciens murs écaillés. Le carrelage, autrefois craquelé, reluit, et l’odeur de la peinture fraîche se dégage des lieux. L’opération lifting a également porté sur les vieux équipements déficients qui ont cédé la place à la nouvelle technologie.
Par ailleurs, une aire de repos est mise à la disposition des parents de malades, et des salles de travail plus grandes et mieux aménagées sont réservées aux équipes soignantes. Toutes les chambres sont désormais équipées d’un système d’air climatisé, d’un poste de téélvision, du câble et même d’un équipement DVD.
« Nous avons l’impression d’être logés dans un hôtel cinq étoiles alors que l’ancien bâtiment ressemblait à une prison », tient à affirmer Claude Doumit, 51 ans, guérie depuis quelques années de son cancer du sein.
Pour inaugurer ces nouveaux locaux et célébrer le douzième anniversaire du service d’hématologie-oncologie, l’HDF a organisé hier une conférence de presse, en présence notamment du corps soignant du service et des responsables de l’hôpital.
Le président du conseil d’administration de l’hôpital, le père Bruno Sion, a expliqué que c’est la première étape d’un chantier qui vise à rénover tous les anciens bâtiments de l’HDF.
Donnant un aperçu historique sur l’implication de l’HDF dans le traitement du cancer, le Dr Marwan Ghosn, chef du service d’hématologie-oncologie, a insisté sur la prise en charge pluridisciplinaire du patient, sur la qualité des soins administrés et sur l’importance de la prévention dans le traitement du cancer. « Nous avons rencontré des problèmes et des déceptions dans notre lutte quotidienne contre le cancer, a-t-il confié. Nous n’avons pas toujours gagné, mais nous avons toujours essayé. Et nous essayerons encore d’aller de l’avant dans le traitement, le support, l’accompagnement, la recherche et la collaboration. »
Mme Salma Faddoul Geara, surveillante du service d’hématologie-oncologie, a établi un bilan des douze années de soin au sein du service, expliquant que le service bénéficie notamment d’une approche pluridisciplinaire, d’une unification des protocoles de soins et de chimiothérapie, d’une formation de l’équipe soignante à l’usage des analgésiques morphiniques et de la possibilité de garder dans le service les malades en phase terminale pour qu’ils soient entourés de leur famille.
De son côté, la coordinatrice du bénévolat, Odette Salamé, a expliqué que ce projet a débuté depuis mars dernier, avec la collaboration de l’association Faire face, qui accompagne les grands malades, principalement les cancéreux. Reprenant la définition du bénévolat selon la Charte internationale du bénévolat, elle précise que cette activité exige une sélection rigoureuse, une intiation à la culture de l’établissement et la compréhension de sa mission et de sa philosophie. « Le mode de fonctionnement des bénévoles et leur rôle sont bien définis dans le cadre de la structure hospitalière, indique-t-elle. Ils dépendent du département de soins, ont un référent qui assure la coordination avec les partrenaires professionnels et sont garant de leur bonne participation au sein de l’ensemble. »
La radiothérapie oncologique a été au cœur de l’allocution du Dr Élie Nasr, chef de service de ce département, qui a rappelé que cette technique a donné ses preuves en cancérologie et est utilisée dans le monde entier depuis plus de 90 ans. À l’HDF, le centre a été créé en 1925. Ses activités ont été toutefois interrompues en 1977, à cause de la guerre. Pendant ce temps, diverses études ont été réalisées en vue d’établir un nouveau centre à l’hôpital, qui a vu le jour en septembre 2001. Il est doté des équipements les plus performants et une équipe de onze personnes qualifiées y travaille pour assurer une qualité optimale de traitement.
Le Dr Georges Chahine, président du groupe de recherche clinique sur le cancer, a précisé que cette unité est la première à voir le jour au Liban. Ce groupe a déjà publié ses premiers résultats dans plusieurs grands congrès et revues scientifiques internationales.
Il s’intéresse aux nouvelles drogues en proposant des protocoles thérapeutiques nouveaux tout en respectant les lois internationales de la bioéthique, à toutes les modalités thérapeutiques de pointe (autogreffe des moelles osseuses) et aux soins palliatifs de confort.
M. Joseph Otayek, directeur général de l’HDF, a pris la parole en dernier. Il a tenu à remercier tous ceux qui ont contribué à la restauration de ce bâtiment.
N.M.