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PROCHE-ORIENT - Israël se retire du nord de la bande de Gaza Hamas, le Jihad islamique et le Fateh annoncent une trêve conditionnelle • « Un pas dans la bonne direction », selon Washington • Damas « bénit » tout accord renforçant l’unité palestinienne(photos)

Quatre mouvements palestiniens, dont les islamistes du Hamas et du Jihad islamique, ont annoncé une trêve conditionnelle et temporaire de leurs attaques anti-israéliennes, hier, peu de temps avant que l’armée israélienne ne commence à se retirer du nord de la bande de Gaza. Ces initiatives ont été qualifiées par Washington de « pas dans la bonne direction ». Les annonces des groupes palestiniens sont intervenues alors que la conseillère du président américain George W. Bush pour la Sécurité nationale, Condoleezza Rice, effectuait une courte visite dans la région pour donner une nouvelle impulsion à la « feuille de route », le dernier plan de paix international pour le Proche-Orient prévoyant la création d’un État palestinien d’ici à 2005.
Hier soir, l’armée israélienne a totalement évacué le secteur de Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza, conformément à un accord signé vendredi dernier au soir entre les gouvernements israélien et palestinien. Selon la télévision publique israélienne, tous les soldats avaient quitté la zone à minuit, heure locale (21h00 GMT), les policiers palestiniens devant en prendre le contrôle ce matin. Par ailleurs, une rencontre sécuritaire israélo-palestinienne au niveau des commandants de secteurs était en cours hier soir à Erez, entre la bande de Gaza et Israël, a-t-on appris de source sécuritaire palestinienne.
La réunion porte sur les modalités d’application du retrait des troupes israéliennes et de prise en charge par les forces de sécurité palestiniennes.
Auparavant, le Hamas et le Jihad islamique, les deux principaux mouvements islamistes palestiniens responsables de la plupart des attentats-suicide anti-israéliens avaient accepté un cessez-le-feu pour la première fois depuis le début de l’intifada, fin septembre 2000. Les deux mouvements ont annoncé ensemble la suspension immédiate des attaques « contre l’ennemi sioniste » pendant trois mois, en Israël aussi bien que dans les territoires palestiniens occupés, à condition qu’Israël cesse ses « agressions », notamment ses incursions et ses opérations de liquidations ciblées d’activistes. Ils ont en outre exigé que l’armée israélienne se retire des zones réoccupées et libère plus de 5 000 prisonniers palestiniens.

Le volet syro-libanais
occulté, estime Chareh
Puis le Fateh, mouvement du dirigeant palestinien Yasser Arafat et de son Premier ministre Mahmoud Abbas, a annoncé dans la soirée, dans un communiqué séparé, qu’il décrétait lui aussi une trêve, sous conditions, pour six mois.
Le Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP), membre de l’OLP comme le Fateh, a décrété de son côté une trêve de trois mois.
Israël a fait savoir qu’il ne faisait « aucun cas » de l’annonce de la trêve des islamistes tout en soulignant que son « seul interlocuteur pour obtenir le démantèlement des organisations terroristes (était) l’Autorité palestinienne ».
De son côté, la Maison-Blanche a estimé que « tout ce qui permet de réduire la violence est un pas dans la bonne direction » et a exhorté le gouvernement palestinien à faire davantage en démantelant les groupes armés, comme l’exige la « feuille de route ».
« La Syrie soutient toute paix véritable et elle bénit tout accord entre les Palestiniens qui renforcerait leur unité », a déclaré, pour sa part, le chef de la diplomatie syrienne, Farouk el-Chareh, lors d’une conférence de presse conjointe à Alep (nord) avec son homologue irlandais Brian Cowan. « Le dialogue interpalestinien est important, car c’est le pilier de l’unité nationale palestinienne », a poursuivi M. Chareh en estimant que les « mouvements palestiniens doivent avoir assez de temps pour dialoguer » entre eux. Concernant la « feuille de route », M. Chareh a estimé que ce plan « marginalise les volets syro-libanais des négociations ». « La “feuille de route” ne cite que d’une manière succincte les résolutions de l’Onu et l’initiative de paix arabe » qui prévoit le retrait israélien total des territoires arabes occupés en 1967 contre une normalisation totale des relations avec l’État hébreu, a-t-il ajouté.

Abbas invité à Washington
Selon des sources officielles, Israël n’envisage pas de libération en masse de prisonniers palestiniens ni de levée du siège et des bouclages. Israël est d’autant plus prudent que deux des principaux mouvements engagés dans l’intifada, les Brigades des martyrs d’al-Aqsa et le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), n’ont pas fait connaître leurs intentions vis-à-vis de la trêve. Selon la radio militaire israélienne, une colonie juive de Cisjordanie a d’ailleurs été visée dans la soirée par des tirs qui n’ont pas fait de victimes.
L’armée israélienne a capturé entre-temps près de Ramallah, en Cisjordanie, le chef d’un groupe palestinien, membre du conseil central de l’Organisation de libération de la Palestine, selon des témoignages palestiniens. Wassel Abou Youssef, chef du Front de libération palestinien (FLP) pour les territoires palestiniens, a été capturé alors qu’il circulait en voiture à el-Bireh, une localité qui jouxte Ramallah.
Les soldats, qui l’ont capturé sur la route reliant Ramallah à Jérusalem, l’ont emmené vers une destination inconnue, a indiqué l’agence palestinienne Wafa.
Au plan diplomatique, Mme Rice s’est entretenue hier avec M. Sharon et l’ensemble du « cabinet de sécurité » israélien. La veille, elle avait rencontré à Jéricho M. Abbas qu’elle a invité à se rendre « dans les prochaines semaines à Washington » pour un rendez-vous avec M. Bush.
Au cours de son bref séjour, Mme Rice a critiqué la poursuite de la construction par Israël de la « clôture de sécurité » en Cisjordanie. Lancé en juin 2002, cet ouvrage devait théoriquement suivre grosso modo le tracé de la ligne de démarcation entre Israël et la Cisjordanie, mais elle s’enfonce de plus en plus en territoire palestinien, notamment pour englober des blocs de colonies juives.
Quatre mouvements palestiniens, dont les islamistes du Hamas et du Jihad islamique, ont annoncé une trêve conditionnelle et temporaire de leurs attaques anti-israéliennes, hier, peu de temps avant que l’armée israélienne ne commence à se retirer du nord de la bande de Gaza. Ces initiatives ont été qualifiées par Washington de « pas dans la bonne direction ». Les annonces...