Rechercher
Rechercher

Actualités

TÉLÉCOMS - Le marché libanais reste attractif pour les équipements d’occasion Croissance au Moyen-Orient, crise dans le monde

PARIS, de notre envoyée spéciale Liliane MOKBEL

L’industrie des télécoms traverse une période d’agitation sans précédent. Les marchés européen et américain semblent connaître une certaine saturation au niveau de la demande. Aussi, les regards des opérateurs se tournent-ils de plus en plus vers la région du Proche-Orient. Le Liban est dans leur collimateur. Ils se posent une seule question à son sujet : à quand la régulation du secteur et l’octroi de nouvelles licences d’exploitation du réseau mobile ?
En un mot, les compagnies de télécoms souhaitent pénétrer dans les marchés émergents. Le Proche-Orient et l’Afrique représentent une zone à potentiel de croissance rapide mais difficile quand même au vu des aléas à caractère politique et économique inhérents à ces régions.
Alors qu’en France les perspectives de l’industrie des télécoms pour 2003 sont baissières, celles concernant le Proche-Orient sont haussières et la croissance tournerait autour de 50 %, selon plusieurs experts.
« Le marché français pourrait chuter cette année de 30 % », affirme Gérard Dega, vice-président exécutif d’Alcatel pour la France, le Moyen-Orient, l’Afrique, le sous-continent indien et l’Asie centrale.
L’infrastructure des télécoms établie en Europe et aux États-Unis ne fonctionne qu’à 15 % de ses capacités. La demande n’a pas suivi le volume des investissements dans le secteur. « En France, poursuit M. Dega, beaucoup d’opérateurs ont disparu et les quatre sociétés qui se partagent le marché ont des difficultés financières. »
Pour le vice-président exécutif d’Alcatel, il s’agit pour la multinationale de consolider aujourd’hui sa position au Proche-Orient, les compagnies japonaises et chinoises étant prêtes à entrer sur ce marché et à casser les prix comme c’est le cas aux Émirats arabes unis.
Alcatel est présente, rappelle-t-on, au Proche-Orient à travers sept bureaux régionaux dont un à Beyrouth.
« La survie des sociétés de télécoms est tributaire de la demande sur les services destinés à l’utilisateur final », relève Gérard Dega. Une demande alimentée par l’explosion de ce qu’on appelle les bandes larges. Le volume de la transmission de données est en train de croître à un rythme régulier, générant une augmentation sensible du trafic.
« L’avenir est dans le succès de la transmission de l’image sur le réseau fixe à travers les technologies ADSL », dit-il.
Aujourd’hui, Alcatel souhaite répondre aux besoins complexes des marchés verticaux, tels ceux du transport ou de l’espace, et s’oriente vers de nouvelles applications.

Gestion du spectre
Philippe Catherine, PDG de Cril Telecom Software (CTS), souligne quant à lui l’importance du marché du Proche-Orient. Il explique que la tendance à la libéralisation du secteur des télécoms dans cette région et la disponibilité des gouvernements dans les pays de cette zone à investir dans les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) sont propices à l’arrivée de nouveaux acteurs. « Le boom que connaît l’utilisation du mobile au Proche-Orient entraîne des besoins au niveau du taux de couverture », dit-il.
CIT, qui fournit des logiciels de gestion du spectre, compte parmi ses clients le ministère libanais des Télécommunications. Selon le PDG de la société, CIT traite avec les régulateurs du marché des télécoms, les États qui ont des besoins permanents pour gérer et contrôler le spectre. Lequel spectre est une valeur économique sûre, comme l’or ou le pétrole, et une ressource naturelle à exploiter.
Comme les populations du Proche-Orient ont une tradition orale plus poussée qu’ailleurs dans le monde, leur taux moyen de communication est, selon certaines statistiques, trois fois supérieur à celui de la France et à la norme européenne.
« La gestion et la surveillance informatisées du spectre assimilé à un gendarme des ondes sera d’autant moins coûteuse que toutes les technologies complexes seront mieux maîtrisées », ajoute M. Philippe Catherine.
Daniel Hallier, directeur des ventes chez Sofrecom, filiale de France Télécom, qui opère dans les domaines du conseil, de l’ingénierie et de systèmes d’information, affirme que l’un des axes de la nouvelle stratégie de la société est une expansion indépendante de la maison-mère au Proche-Orient, France Télécom ayant entamé une opération de reconcentration sur les marchés émergents avec la baisse du secteur des télécommunications. Sofrecom, rappelle-t-on, a constitué une cellule de conseil pour le compte du ministère libanais des Télécoms et a aidé le Conseil du développement et de la reconstruction à établir un plan directeur pour le secteur des télécommunications.

Marché d’occasion
Dans le domaine des télécoms comme dans celui de l’automobile, il existe un marché d’occasion. Il s’agit pour Ecotel, l’une des firmes françaises spécialisées dans ce créneau, de distribuer des matériels de télécoms reconditionnés et garantis sur un an. Toujours est-il que le plus important est que les équipements vendus bénéficient de l’autorisation du constructeur. « Il y a quatre ans, le marché libanais représentait un grand marché pour nos produits, surtout pour les autocommutateurs téléphoniques », déclare Francis Bourdale, directeur général d’Ecotel. Il affirme avoir fourni plusieurs centraux téléphoniques ruraux pour le Liban. La demande à partir de ce pays, qui s’est arrêtée depuis quelques années, aurait repris dernièrement. « On a des demandes cohérentes depuis trois mois en provenance de Beyrouth », souligne Francis Bourdale.
La course à la rapidité entre les opérateurs dans l’industrie des télécoms est pénalisante pour la clientèle de petite et moyenne taille. Après trois ou quatre ans, les constructeurs arrêtent de fabriquer le même type de matériels.
Le créneau des équipements d’occasion semble porteur. Ecotel est en passe de concrétiser un contrat de distribution en Algérie et de créer une filiale en Espagne.

échos d’une tournée

– C’est Ubifrance, l’Agence française de développement des affaires à l’international, qui a organisé le voyage des journalistes en France. Un voyage destiné à promouvoir les techniques françaises au Moyen-Orient. La délégation était formée du directeur du bureau de presse d’Ubifrance pour le Moyen-Orient, Hassan Behnam, et de représentants de quotidiens libanais, égyptiens et émiratis.
– Les représentants de la presse se sont rendus au siège d’Artémia, l’Association régionale des techniciens et entreprises du multimédia, de l’informatique et de l’audiovisuel qui regroupe dans la région Poitou-Charentes près de quatre cents sociétés du multimédia et de l’audiovisuel.
La première démarche d’Artémia en direction du Proche-Orient s’est faite à l’occasion de la tenue à Beyrouth de Termium 2001, le Salon spécialisé dédié aux nouvelles technologies. Artémia partageait un stand avec une société de Poitou-Charentes. Ce fut les premiers échanges intitiés avec la Professional Computer Association, l’Association libanaise des professionnels de l’informatique. Plusieurs membres de la PCA se sont rendus en Poitou-Charentes à l’occasion de la tenue de Futurallia 2001.
Artémia s’est rapprochée avec le temps de la PCA et des responsables du pôle technologique Berytech, en organisant une mission collective autour de Termium 2002. Cette fois-ci, trois entreprises ont participé avec Artémia à la mission. Il s’agit de Tirade SA, 2s3i et le CNED.
PARIS, de notre envoyée spéciale Liliane MOKBELL’industrie des télécoms traverse une période d’agitation sans précédent. Les marchés européen et américain semblent connaître une certaine saturation au niveau de la demande. Aussi, les regards des opérateurs se tournent-ils de plus en plus vers la région du Proche-Orient. Le Liban est dans leur collimateur. Ils se posent...