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Justice - Le PDG de la NTV s’est excusé hier, mais il sera entendu ce matin par le parquet Addoum : L’auteur des informations a été identifié. Reste à les vérifier(photo)

Entre lundi, date du début de l’enquête menée par l’avocat général près la Cour de cassation, Mme Rabiha Ammache-Kaddoura, et hier jeudi, date de la poursuite des auditions, l’atmosphère a bien changé. Lundi, les employés de la chaîne NTV convoqués devant le parquet semblaient terrorisés. Hier, au contraire, ils se sont présentés avec le sourire, presque détendus et confiants dans l’issue de cette enquête. C’est qu’entre-temps, le PDG, M. Tahsin Khayat, est rentré de voyage et il a repris les choses en main, redonnant confiance à ses employés et affirmant être prêt à assumer l’entière responsabilité des informations diffusées par sa chaîne, notamment dans son fameux bulletin du 18 juin.
Des sources proches de la NTV ont précisé à cet égard que même si les informations diffusées par la chaîne s’avèrent fausses, les responsables seront déférés devant les autorités judiciaires compétentes selon deux textes juridiques, soit la loi sur les imprimés, soit celle sur l’audiovisuel et, dans les deux cas, il ne peut plus être question de fermer la chaîne, les deux textes ne prévoyant plus ce genre de sanction. Voilà donc un souci en moins. Certes, les employés de la chaîne préfèrent obtenir gain de cause, d’autant que leur PDG affirme détenir des preuves de ce qui a été diffusé. Mais il n’a pas pu les soumettre au parquet, son avocate, Me Maya Halabi, ayant présenté un rapport médical affirmant qu’il souffrait d’une otite aiguë, lui interdisant de se déplacer.

La crédibilité d’un démenti...
Mais il devra quand même se rendre ce matin à la convocation du parquet, sous peine de faire l’objet d’un mandat de comparution. En principe, Mme Ammache-Kaddoura devrait l’interroger sur les informations diffusées par la chaîne NTV, avant de procéder à des confrontations et des recoupements avec les employés déjà entendus lundi et jeudi, et qui sont, eux aussi, convoqués pour aujourd’hui. Mais selon des sources proches de la NTV, M. Khayat compte aussi remettre le livre sur Les 400 infractions dans le dossier de la téléphonie mobile, écrit par la journaliste Aline Hallak et publié par sa propre maison d’édition, afin qu’il soit considéré comme une nouvelle note d’information et fasse ainsi l’objet d’une enquête. Pourtant, le procureur général près la Cour de cassation, M. Adnane Addoum, a déclaré hier qu’un ouvrage ne pouvait être considéré comme une note d’information et que celle-ci doit être présentée en bonne et due forme.
De son côté, M. Khayat s’était demandé hier pourquoi la Sûreté générale ne s’était pas contentée d’envoyer un démenti à la chaîne, au lendemain du bulletin d’informations incriminé, laquelle chaîne se serait fait un devoir de le diffuser. À cela, des sources qui suivent de près le dossier ont précisé qu’un démenti ne vaut pas un jugement judiciaire qui couronne une enquête, et la Sûreté générale ne peut pas entrer dans une polémique médiatique. Mais cela ne veut pas dire qu’elle compte se taire sur les attaques dirigées contre elle.

Nouvelle note
d’information de Sayyed
C’est sans doute pourquoi le directeur de la Sûreté générale, le général Jamil Sayyed, a présenté hier une nouvelle note d’information au parquet au sujet de propos que M. Khayat aurait accordés au quotidien as-Safir. C’est M. Addoum qui a annoncé la nouvelle, précisant que, selon le quotidien, M. Khayat aurait accusé la Sûreté générale d’avoir pris en otage la journaliste soudanaise, Dalia Ahmed, alors que, selon la Sûreté, elle lui aurait été déférée par le parquet, parce que son permis de séjour ne serait pas en règle. M. Khayat aurait, de son côté, affirmé que cette dernière avait un permis de séjour provisoire qui l’autorisait à rester au Liban pendant trois mois encore. Mais si la Sûreté insistait pour la rapatrier, M. Khayat s’est engagé à la désigner comme correspondante de la chaîne, dans une des capitales arabes.
En tout cas, M. Khayat est donc attendu de pied ferme, ce matin, par la justice, car son témoignage devrait être décisif pour la suite de l’enquête. M. Addoum a révélé hier aux journalistes que le parquet était parvenu à identifier l’auteur des informations diffusées dans le bulletin du 18 juin, mais qu’il ne pouvait dévoiler son identité par souci de préserver le secret de l’enquête. Celle-ci devrait désormais porter sur la vérification de ces informations.
Il a aussi rappelé que la justice se tient à égale distance des deux parties, son but étant de cerner la vérité. Selon lui, l’enquête se poursuivra jusqu’au bout et maintenant, il y a deux notes d’informations à vérifier, sans oublier celle présentée par le ministre des Transports, M. Nagib Mikati, qui fera l’objet d’une enquête séparée, dès que l’enquête précédente sera achevée.
Entre lundi, date du début de l’enquête menée par l’avocat général près la Cour de cassation, Mme Rabiha Ammache-Kaddoura, et hier jeudi, date de la poursuite des auditions, l’atmosphère a bien changé. Lundi, les employés de la chaîne NTV convoqués devant le parquet semblaient terrorisés. Hier, au contraire, ils se sont présentés avec le sourire, presque détendus...