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Sud - Les États-Unis invités à faire pression pour faire cesser les violations de l’espace aérien libanais La multiplication des survols israéliens inquiète des chancelleries étrangères

Alors même que les survols du territoire libanais par l’aviation israélienne suscitent peu ou pas de commentaires sur le plan international et ne sont nullement évoqués dans le cadre des efforts actuels de relance du processus de paix au Proche-Orient, certaines chancelleries étrangères en poste à Beyrouth commencent à s’inquiéter sérieusement de leurs éventuelles retombées.
Cette inquiétude se manifeste d’autant plus que la trêve de facto instaurée à la frontière libano-israélienne depuis plusieurs mois n’a pas empêché l’intensification des survols israéliens au cours des dernières semaines.
De sources bien informées, citées par notre correspondant diplomatique, Khalil Fleyhane, on relève que le mutisme international autour des violations répétées par l’aviation israélienne de l’espace aérien libanais s’accompagne, de la part de l’État hébreu, de tentatives de justification de ces violations.
Ainsi, dans ses réponses aux interrogations des Nations unies à ce sujet, le gouvernement israélien affirme que l’objectif des survols du territoire libanais par l’aviation militaire israélienne est de rassembler un maximum de renseignements sur les mouvements du Hezbollah. Or, du moment que l’armée israélienne ne peut plus agir sur le terrain, comme c’était le cas avant son retrait du Liban-Sud, en mai 2000, elle se trouve contrainte d’utiliser les airs pour obtenir les renseignements dont elle a besoin, expliquent les responsables israéliens.
Mais ces explications ne semblent pas satisfaire Staffan de Mistura, le représentant personnel du secrétaire général de l’Onu au Liban-Sud, qui ne cache pas ses craintes du fait des violations israéliennes, non seulement de la ligne bleue tracée par les Nations unies après le retrait pour servir de frontière entre le Liban et l’État hébreu, mais plus globalement de la souveraineté libanaise.
De sources militaires étrangères, relevant de grandes puissances intéressées par la situation au Liban-Sud, on estime que les violations israéliennes peuvent être qualifiées de « provocatrices ».
De l’avis de ces militaires en poste à Beyrouth, il faudrait mettre fin à ces violations avant que la situation n’explose. Pour eux, il est vrai que les survols israéliens ne sont pas destinés à préparer des offensives ou des attaques quelconques. Mais il est tout aussi vrai qu’ils entraînent systématiquement des ripostes de la part de la DCA du Hezbollah contre les avions qui pénètrent dans l’espace aérien libanais. Or, il arrive souvent que des éclats d’obus de DCA, tirés non loin de la frontière, tombent de l’autre côté, c’est-à-dire en territoire israélien. Qu’arriverait-il si, un jour, des civils israéliens sont atteints de la sorte ? Un tel incident ne risquerait-il pas d’entraîner des représailles de la part de l’État hébreu qui conduiraient elles-mêmes à un dérapage ?
Ces militaires appellent donc toutes les parties à être conscientes de ce qui pourrait arriver afin d’éviter de tels incidents et de maintenir la stabilité ambiante à la frontière libano-israélienne.
Soulignant que le seul pays en mesure actuellement de convaincre Israël de la nécessité de faire cesser les violations aériennes est les États-Unis, on exprime le souhait, de mêmes sources, que ces derniers prêtent leur attention aux provocations israéliennes contre le Liban, en dépit du fait qu’ils sont accaparés par la « feuille de route » pour la paix entre Israéliens et Palestiniens.
Après tout, relèvent ces militaires, c’est Washington qui avait insisté, dans ses démarches auprès des responsables libanais, pour qu’ils fassent tout ce qui est en leur pouvoir afin d’empêcher la réouverture du front du Liban-Sud.
Le secrétaire d’État américain, Colin Powell, avait même souhaité, lors de sa dernière visite à Beyrouth, en avril, qu’une trêve permanente soit instaurée à la frontière libano-israélienne dans le but, justement, de permettre le lancement de la « feuille de route ».
Les arguments utilisés par M. Powell étaient précisément qu’il fallait éviter à tout prix que des violations soient commises à la frontière parce que de telles violations pourraient conduire à un embrasement du front, et que cela aurait certainement des répercussions néfastes sur le climat général dans la région et influerait d’une manière ou d’une autre sur les efforts de relance du processus de paix.
C’est donc dans l’idée de contribuer au succès de ces efforts que l’on s’efforce, dans certains cercles diplomatiques, de convaincre Washington d’agir pour faire pression sur Israël et l’amener à mettre fin à ses survols.
Car enfin, force est de constater que pour le moment, c’est bien l’État hébreu qui multiplie les atteintes sur la ligne bleue, alors même que le Hezbollah a opté depuis plusieurs mois pour une position d’attentisme.
Alors même que les survols du territoire libanais par l’aviation israélienne suscitent peu ou pas de commentaires sur le plan international et ne sont nullement évoqués dans le cadre des efforts actuels de relance du processus de paix au Proche-Orient, certaines chancelleries étrangères en poste à Beyrouth commencent à s’inquiéter sérieusement de leurs éventuelles...